MÉDAILLE DE SAINTE-HÉLÈNE 12 AOÛT 1857 ET 15 AOÛT 2022

MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité » (Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)
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HIER

Le 12 août 1857, par décret impérial, Sa Majesté Impériale, NAPOLÉON III, Par la Grâce de Dieu et la Volonté Nationale, Empereur des Français, a créé la Médaille de Sainte-Hélène en l’honneur des anciens combattants de 1792 – 1815.

Fidèle aux volontés que son oncle, NAPOLÉON LE GRAND, avait exprimées dans son testament,  III, 2°, l’empereur rendait donc hommage aux sacrifices, aux blessures, au courage et au dévouement des officiers, sous-officiers et soldats « qui ont combattu depuis 1792 à 1815 pour la gloire et l’indépendance de la nation ».

Le 16 août 1855, le Moniteur Universel, prédécesseur du Journal Officiel actuel, avait publié, à l’occasion de la Fête Nationale de Saint Napoléon :

Projet

« L’Empereur, dans sa sollicitude pour tout ce qui se rattache aux intérêts de l’armée, a voulu améliorer la position des veuves et orphelins de ceux qui meurent en combattant, et, d’après les ordres de Sa Majesté, le conseil d’État est saisi d’un projet de loi ayant pour objet de doubler le chiffre de la pension viagère attribuée aux veuves et orphelins des militaires de tous grades tués à l’ennemi ou qui succombent par le fait de la guerre. 

Ce projet de loi sera porté au Corps Législatif dans sa plus prochaine session, et dès à présent le ministre de la guerre est autorisé à augmenter provisoirement ces pensions avec les fonds dont il dispose et qui proviennent des souscriptions nationales. »

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AUJOURD’HUI

Fidèles, nous aussi, aux idées napoléoniennes, nous rendons hommage, à l’occasion de l’anniversaire de la Médaille de Sainte-Hélène, à tout le personnel civil et militaire de nos armées et forces de l’ordre, qui combattent le terrorisme et protègent les habitants de nos pays respectifs. Fidèles aussi à nos engagements, nous poursuivons « notre combat pour le Bleuet de France, et autres institutions, associations, et services qui portent secours et assistance à nos anciens combattants, veuves de guerre, pupilles de la nation, victimes de guerre et de terrorisme, familles de militaires, sauveteurs ou policiers gravement blessés ou tués en service ». 

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 DEMAIN

En ce 15 août, jour anniversaire de la naissance de NAPOLÉON LE GRAND, jour de fête et de bienfaisance, nous vous invitons à rejoindre notre combat pour la démocratie, la justice, le progrès, la réconciliation. Sur tous les continents, notre combat, pour l’honneur du pays, et les intérêts sacrés de l’humanité continue, et nous sommes fiers de pouvoir dire aux mânes de notre Empereur, comme Napoléon III, dans la conclusion de son ouvrage Des Idées Napoléoniennes :

« LES PEUPLES LIBRES TRAVAILLENT PARTOUT A REFAIRE TON OUVRAGE !»

SOURCES : Testament de l’EMPEREUR, daté du 15 avril 1821.           

 « […]

III.

(Deuxième feuille)

2° Je lègue mon domaine privé, moitié aux officiers et soldats qui restent de l’armée française, qui ont combattu depuis 1792 à 1815 pour la gloire et l’indépendance de la nation ; la répartition en sera faite au prorata des appointements d’activité ; moitié aux villes et campagnes d’Alsace, de Lorraine, de Franche-Comté, de Bourgogne, de l’Île-de-France, de Champagne, Forez, Dauphiné, qui auraient souffert par l’une ou l’autre invasion. Il sera de cette somme prélevé un million pour la ville de Brienne, et un million pour celle de Méry.

J’institue les comtes Montholon, Bertrand et Marchand mes exécuteurs testamentaires.

Ce présent testament, tout écrit de ma propre main, est signé et scellé de mes armes. 

NAPOLÉON.

 

(Sceau).

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LE 11 JUIN 1815 : LE DERNIER DÉCRET DU PREMIER EMPIRE (2020)

DRAPEAU DU MOUVEMENT BONAPARTISTE

MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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DÉCISION DU 11 JUIN 2015

HIER

Le 11 juin 1815, à la veille de son départ pour la campagne contre les armées massées à la frontière nord-est de la France, Napoléon le Grand signe son dernier décret impérial en tant qu’Empereur des Français. Ainsi, il accorde une pension à la veuve Aubry, dont l’époux avait tenté de briser sa carrière dans sa jeunesse.

AUJOURD’HUI

A l’occasion de ce bicentenaire, et en hommage à l’impératrice Joséphine, à qui nous dédions cette décision, dans la continuité de notre rappel de l’ordre du jour du 12 mai 1802 contre le suicide et du projet ULM toujours en cours, nous ajoutons à notre rappel de ce grand geste, dans un esprit de solidarité, un annuaire non-exhaustif de liens, adresses, et autres coordonnées, en soutien aux organismes publics et privés qui portent secours aux faibles et aux abandonnés.

DEMAIN

Merci de nous aider à maintenir cet annuaire à jour et nous signaler des erreurs ou des liens utiles qui ne figureraient pas ci-après.

Paul-Napoléon Calland
Président du Mouvement Bonapartiste

Marc Tair
Secrétaire national (France) du Mouvement Bonapartiste à la Santé  et aux Affaires Sociales.

Yoann Henry
Secrétaire national adjoint (France) du Mouvement Bonapartiste aux Affaires Sociales.

Création maisons éducation LH 1806

AIDE AUX PERSONNES SANS-ABRI
Numéro d’urgence : 115

PROJET D’UNION DE CEUX QUI LUTTENT CONTRE LA MISÈRE (ULM) : ANNUAIRE DÉPARTEMENTAL DES CENTRES D’ACCUEIL ET SECOURS AUX PERSONNES MAL-LOGÉES, SANS DOMICILE FIXE OU SANS-ABRI

Samu social de Paris

Association Stéphane Gemmani (Samu social de Grenoble)

Samu social International

Samu social de Bruxelles

ACCÉDER A UN CENTRE D’HÉBERGEMENT ET DE RÉINSERTION SOCIALE (CHRS) 

MAISON RELAIS (EX PENSION DE FAMILLE)

LE DISPOSITIF SOLIBAIL – DÉCOUVREZ LE DISPOSITIF D’INTERMÉDIATION LOCATIVE. (FRANCE)

Enfant battu, maltraité ou privé de soin (FRANCE)

Patouch : Association romande de prévention de la violence envers les enfants

SOS FEMME BATTUE (FRANCE) : appeler le 39.19.

VIOLENCES CONJUGALES ADRESSES UTILES (BELGIQUE)

LIEUX D’ACCUEIL ET CENTRES D’HÉBERGEMENT (FRANCE)

SOS HOMMES BATTUS

SOS HOMOPHOBIE

LE REFUGE

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ARMISTICE, CHARBON & TRÊVE HIVERNALE 2019/11/01 – 2020/05/31


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MOUVEMENT BONAPARTISTE

 TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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19 janvier 1805 / 29 nivôse an XIII – Augmentation du prix du sac décidée par les marchands de charbon ; il vaudra désormais 7 francs au lieu de 6 francs 25.
20 janvier 1805 / 30 nivôse an XIII – Ceux qui ont appliqué le nouveau prix sont arrêtés « comme instigateurs et chefs de coalition ». Annulation de la hausse.

SOMMAIRE

I : ARMISTICE 11 – 11 – 1918

II : TRÊVE HIVERNALE 2019/11/01 – 2020/05/31

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I

ARMISTICE 11 – 11 – 1918

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Bleuet de France

Hispanophones, siga el enlace :

Aciano de Francia

English speakers, follow the link –

Cornflower of France

Polski :

Chabru Francji

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A tous les Francophones, et à tous les amis de la France et de la Francophonie :

Veuillez ajouter le Bleuet de France à votre photo de profil, au moins le temps du 11 novembre, pour lui donner plus de visibilité, et pour faire preuve de solidarité avec son œuvre sociale en faveur de nos anciens combattants, veuves de guerre, pupilles de la nation, victimes de guerre et de terrorisme, familles de militaires ou de policiers tués en service

LA MÉMOIRE SE TRANSMET, L’ESPOIR SE DONNE

Pour plus de renseignements, ou si vous souhaitez faire un don à l’œuvre du Bleuet, vous trouverez le lien officiel ici -> http://www.onac-vg.fr/en/bleuet-de-france/overview/

ET SURTOUT, INVITEZ AUSSI TOUS VOS AMIS :

11/11/2017

11/11/2018

11/11/2019

11/11/2020

11/11/2021

11/11/2022

BleuetFrance

II

TRÊVE HIVERNALE 2019- 2020

1ER NOVEMBRE 2019 – 31 MAI 2020

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NUMÉRO VERT 24H/24H

SAMU SOCIAL (FRANCE) 115

POUR SECOURIR DES PERSONNES MAL-LOGÉES, SDF OU SANS-ABRI DE VOTRE DÉPARTEMENT  OU DE VOTRE COMMUNE

Le SAMU étant souvent débordé pendant l’hiver, il peut arriver que vous tombiez sur un répondeur téléphonique où  l’on vous demandera de rappeler plus tard. N’hésitez pas à contacter le Territoire d’Action Départementale* de votre département, ou le Centre Communal d’Action Sociale de votre commune (adresse et contacts à demander en mairie), si vous n’arrivez pas à joindre le SAMU. Vos témoignages, et vos avertissements en cas de numéro obsolète, changements d’adresse ou de fermeture de service, etc., sont vivement encouragés.

D’ailleurs, depuis le 20 octobre 2018, dans le cadre de notre projet ULM, vous disposez de notre Annuaire départemental des Centres d’Accueil des villes de préfecture et de sous-préfecture, avec les structures publiques et privées qui portent secours, aide et assistance, aux personnes mal-logées, sans domicile fixe, ou sans-abri.  

*Sur le site du Conseil général de votre département, par exemple cette page pour le sud et centre du département des Yvelines (78).

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ULM session 2019 – 2020

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اتحاد أولئك الذين يكافحون الفقر

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SOUTIEN AUX VICTIMES DE SINISTRES – 2018

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TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Aigle_Empire_MOUVEMENT BONAPARTISTEDécision du 24 avril 2018.

Préambule

Suite aux décès provoqués par la récente tempête à la Réunion, le Mouvement Bonapartiste transmet ses condoléances aux familles des victimes, et rend hommage aux efforts déployés par nos armées, forces de l’ordre et services de secours.

Le MB réaffirme, en tant que mouvement national, européen, francophone, latin et mondial, son soutien aux militaires, policiers, sauveteurs et secouristes, ainsi qu’à leurs familles, et à toutes les victimes de guerre, terrorisme ou de sinistre.

NOUS AVONS DÉCIDÉ ET DÉCIDONS CE QUI SUIT :

ARTICLE PREMIER

Nous invitons tous les habitants des communes du département sinistré à prendre contact avec leur mairie, afin de déclarer les dégâts qu’ils ont subi, et afin d’appuyer la procédure de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle demandée par la préfecture.

ARTICLE II

Attendu les inondations survenues depuis 2016 dans d’autres départements et dans d’autres pays où notre mouvement est présent, nous relayerons également les autres moyens de prévention ou de secours, dans les départements d’Île-de-France, ainsi que dans d’autres zones susceptibles de subir des crues importantes, en France et ailleurs, au fur et à mesure que nos sections départementales les transmettront aux secrétaires nationaux à l’Intérieur ou à leur coordinateur de secteur.

ARTICLE III

Nous invitons tous les Bonapartistes ou sympathisants de notre cause :

ARTICLE IV

Nous demandons également par la présente à tous ceux qui résident dans les départements concernés :

  • Aux autorités locales de prévoir des locaux à l’abri des crues, afin de pouvoir accueillir les familles sinistrées ;
  • Aux associations humanitaires et sociales à prendre contact avec le préfet du département, afin de prévoir une réponse à la hauteur des besoins ;
  • Aux particuliers : 1° à prendre contact avec les associations humanitaires et sociales de leur commune et département ; 2° à se tenir prêts à porter secours aux victimes dans les limites prévues par les consignes des services de secours, de manière à ne pas se mettre eux-mêmes, ni autrui en danger, ni entraver l’action des secouristes.

ARTICLE V

La présente décision sera publiée dans les autres langues parlées par notre mouvement, en commençant par les langues obligatoires, savoir le français, l’espagnol, l’arabe et l’anglais.

ARTICLE VI

Nos secrétaires nationaux à l’Intérieur, chefs de section et leurs adjoints municipaux sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l’exécution de la présente décision.

Paul-Napoléon Calland

Président du Mouvement Bonapartiste

NIII et les inondés de Lyon 1856NAPOLÉON III ET LES INONDÉS DE LYON

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2016/03/16+20 : 20/03/1811 + 16/03/1856

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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LE 20 MARS 1811 ET LE 16 MARS 1856

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EL 20 MARZO 1811 Y EL 16 MARZO 1856

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THE 20th OF MARCH 1811 AND THE 16th OF MARCH 1856

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وصلات

اتحاد أولئك الذين يكافحون الفقر

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31/12/2015

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Francophones, suivez les liens :

31 DECEMBRE 1854 – 31 DECEMBRE 2014

LE 20 OCTOBRE 1865 ET LE 20 DECEMBRE 2015

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Hispanophones, siga los enlaces :

31 DE DICIEMBRE 1854 – 31 DE DICIEMBRE 2014

EL 20 OCTUBRE 1865 Y EL 20 DICIEMBRE 2015

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English speakers, follow the links –

31st OF DECEMBER 1854 – 31st OF DECEMBER 2014

THE 20th OF OCTOBER 1865 AND 20th OF DECEMBER 2015

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15/11/1855 – 15/11/2015

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Francophones, suivez les liens :

EXPOSITION UNIVERSELLE

L’IMPERIALE

Hispanophones, siga los enlaces :

ESPOSICION UNIVERSAL

EL IMPERIAL

English speakers, follow the links –

UNIVERSAL EXHIBITION

THE IMPERIAL

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ULM 2015/10/20 – 2016/10/20.

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اتحاد أولئك الذين يكافحون الفقر

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اتحاد أولئك الذين يكافحون الفقر 2015/10/20 – 2016/10/20.

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حركة بونابارتي
كل من والى الشعب
« لشرف فرنسا ، إلى المصالح المقدسة للإنسانية »
(نابليون العظيم ، 1800)

رسالة مفتوحة إلى الشعوب الموحدة والاتحادات

في 20 أكتوبر ، 2011 ، باريس.

سوف تجد مع خطة أكبر مشروع في الإنسانية و في كل العصور. إذا كان كبيرا في نطاقها ، وإنما هو أيضا البساطة التي تضمن التنفيذ السريع والفعالية. « الجمع بين جميع الجهود من أولئك الذين العون والمساعدة للمشردين من أجل تسهيل إعادة الاندماج هذه في المجتمع ، من خلال التقارب في نقاط ثابتة للإغاثة في حالات الطوارئ لطبيعة المتنقلة من أجل السماح بالوصول في نفس المكان نظرا إلى الرعاية الطبية ، والملابس ، والنظافة الشخصية والتغذية والتدريب والتوظيف ، والإسكان ، « في كل مكان وفي جميع البلدان ، وهذا ما هو مطلوب من قبل الضرورة والحس السليم لتعقب الأشخاص الذين تم إنقاذهم ووضع حد للفصل الذي ينشأ من الفقر وهياكل منفصلة عن بعضها البعض ، والمقصود فقط من أجل « قضايا اجتماعية ». المساواة في الكرامة ليس أكثر تحفظا بالنسبة لأولئك الذين لديهم سقف فوق رؤوسهم أن يحتفظ مبدأ المساواة في الحقوق أمام القانون بالنسبة لأولئك الذين لديهم عنوان ثابت. ومع ذلك فإن المبادئ المنصوص عليها في الإعلان العالمي لعام 1948 كما هو الحال في قانون نابليون منذ عام 1804 وكثيرا ما يتجاهلها النسيان (أو تجاهل) حقوق وواجبات كل منهما ، أو من ضعف وفساد الحكومات لا معنى لها مرادف الخيرية مع انخفاض الميزانيات.

ولذلك نجد سابقة في إدارة الأعمال الخيرية والاجتماعية ككل نابليون العظيم وابن أخيه ، نابليون الثالث. لدينا المضاد ضد العوز هو ، في هذه الذكرى السنوية لانتصار أولم ، واصلت هذا العمل من قبل الأفراد والجمعيات والخدمات الحكومية ، واستجابة تتناسب مع الأزمة الحالية. كما أنها — وبصرف النظر عن رومانيا ، حيث الذاكرة الجماعية بالامتنان للودافع بنجاح إنشاء دولة الرومانية — الاحتفال تكريم تفتقر إلى مختلف المدنية والعسكرية المقدمة إلى عبادة نابليون الثالث وابنه نابليون الرابع.

نحن ندعو لهذه الرسالة في اجتماع لجميع الجهود بروح الأخوة — الاتحاد من أولئك الذين يكافحون الفقر — وتفضلوا بقبول التعبير عن أطيب التمنيات.

نابليون بول كالاند
رئيس حركة بونابارتي

حركة بونابارتي
3 ، شارع دو دو جور نقطة
54210 سان نيكولاس دي بور
الجمهورية الفرنسية

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حركة بونابارتي
كل من والى الشعب
« لشرف فرنسا ، إلى المصالح المقدسة للإنسانية »
(نابليون العظيم ، 1800)

اتحاد أولئك الذي يكافحون الفقر

هدف : جمع كل الجهود التي يبذلها أولئك الاعوان و مساعدة المشردين من أجل تسهيل إعادة اندماج هذا في المجتمع ، من خلال التقارب في نقاط ثابتة للإغاثة في حالات الطوارئ لطبيعة المتنقلة من أجل السماح لل وصول في مكان واحد نظرا إلى الرعاية الطبية ، والملابس ، والنظافة الشخصية والتغذية والتدريب والعمل والسكن.

« اليوم »

حاليا هناك هياكل عديدة لمساعدة المشردين. ولكن ليس هناك وكالة أو برنامج دولة لتنسيق هذه الجهود لضمان ما يلي :

1 /انقاذ رصد الأشخاص
2 / وجود إدارة النطاق الإنسان الخيرية — تجزئة الخدمات والملاجئ للاشخاص البدون مسكن قار حتى ان لا يعبور مسافات كبيرة من أجل إيجاد مأوى ليلا ، والاستحمام ، والتغذية ، بما في ذلك إيل دو فرنسا.
3 / واحد للتوقف خدمات متكاملة « العادية » ، مما يتيح الوصول إلى الرعاية الصحية والغذاء وما إلى ذلك المساعدات.

كل هذه التدابير ، التي هي ضرورية ليس فقط للبقاء على قيد الحياة من أفراد ولكن أيضا على احترام كرامتهم ، يتطلب برنامجا رئيسيا ، والجمع بين « جهود الأفراد والجمعيات والخدمات الحكومية. » ( أقتبس من وجوه حركة بونابارتي).

لذلك ، وفقا لأهداف بونابارتي الحركة ، والعناصر (المصادر والمراجع) المذكورة أدناه ، نناشد والأفراد الممثلين والجمعيات والوكالات التابعة للدولة ، بحيث تتحد لتحمل على الرغم من حرب لا هوادة فيها ضد الفقر.

« غدا: » خطة — اتحاد أولئك الذي يكافحون الفقر

1 / جمع الطوارئ المتنقلة جعلها تلتقي على نقاط محددة في حالات الطوارئ من أجل المساعدة في إنشاء نظام « النافذة الواحدة » (انظر أدناه) وفقا للغرض من حركة بونابارتي.

2 / وقفة واحدة في كل مكان النسخ الاحتياطي القابل للإزالة لتسهيل الحصول على الخدمات والمساعدات :

— المعونة الغذائية
— ملابس
— الإقامة : 1 / في حالات الطوارئ 2 / تأجير
— التكامل
— النظافة الشخصية
— الرعاية الطبية

3 / هذه الخطة تأخذ اسمها :

— I) في اختصار لها
— II) من استراتيجية المستخدمة في أكتوبر 1805 لانتصار أولم ، الذين اطلقوا بافاريا، وهو حليف لفرنسا ، والاحتلال النمساوي. هذه الاستراتيجية هو أيضا نموذج لاستراتيجية من هذا المشروع.
4 / وهو يعتمد على السياسة الاجتماعية والسياسة العامة والاحسان التي تنفذها العظمى ونابليون نابليون الثالث.

— النظام العام « النافذة الواحدة » جنبا إلى جنب مع برنامج وطني لمساعدة المحتاجين، هو غطاء لمكاتب الخيرية الامبراطورية.
— النظام العام « النافذة الواحدة » جنبا إلى جنب مع برنامج وطني لمساعدة المحتاجين، هو غطاء لمكاتب الخيرية الامبراطورية.
— هذا النظام ، الذي يركز — وهو المقياس البشري — « الجهود التي تبذلها المنظمات والأفراد والخدمات الحكومية ،إعادة التقييم الإدارات والبلديات، وقطع الإدارية المصممة لتمكين الدولة من نهج أقرب لمواطنيها.
— والنظام العام، ويريد أن ينصف — الأفراد والجمعيات والدولة — على المحتاجين، في حين أنه في ظل الظروف الراهنة ، أن من هم في أمس الحاجة إلى أن نطلب الاقتراب من الانقاذ ، مما يجعل الرحلات التي تفصل بينهما.
— بالنيابة عن لا تقهر الجمهورية واحترام المساواة في الكرامة والحقوق المنصوص عليها في الإعلان العالمي لحقوق (واجبات) من الإنسان والمواطن، ندعو إلى مبدأ أن الناس لا مأوى لهم لا ينبغي أن يعامل على أنه « طبقة » إربا. وتجرى الإغاثة تنفذ من قبل الجهات المختصة، لكنها لا ينبغي أن تصبح « وكلاء من الشارع »، وبالتالي على أهمية استخدام الخدمات نفسها، سائر أفراد المجتمع و لإنشاء شامل للرصد من جانب الخدمات الاجتماعية والطبية القائمة.

« بالامس » مراجع نابليون

سانت كلاود ، 1 سبتمبر 1807

« التسول هو كائن من أهمية رئيسية. […]وسيكون من الخطأ الاعتقاد بأن هناك في هذا النوع من المنازل المعروف باسم الحكومة : هناك العديد من الذين إنشاء ويرجع ذلك إلى النشاط والأفراد الصناعة. فإنها تندرج أيضا في الخطأ أن تنظر في هذا الموضوع خلاف كبير « .

(نابليون العظيم)

فونتانبلو ، 14 نوفمبر 1807
سيد كرتت ، وزير الداخلية

ملاحظة للسيد كرتت. ، وزير الداخلية
« […]فعلت تشمل مجد عهد لي لتغيير وجه من أراضي الامبراطورية بلدي. تنفيذ هذه المشاريع الكبرى ومن الضروري أيضا في مصلحة شعبي وبلدي الارتياح.

أعلق أهمية كبيرة أيضا ومجد فكرة عظيمة لتدمير التسول. الأموال لا تخلو ، ولكن أعتقد أن هذا يعمل ببطء ، ولكن على مر الزمن. يجب علينا أن لا يمر على هذه الأرض من دون ترك آثار ، التي توصي ذاكرتنا للأجيال القادمة. سوف أقوم غياب أشهر تأكد من أن كنت على استعداد 15 ديسمبر في جميع المسائل ، ما إذا كنت قد بحثت بالتفصيل ، بحيث أستطيع ، بمرسوم عام ، الضربة القاضية لل التسول. يجب أن يكون قبل 15 ديسمبر تجد ، على الأموال وربع احتياطي من البلديات ، والأموال اللازمة للصيانة أو ستين منزلا هوندرى للقضاء على التسول. وينبغي تعيين الأماكن التي سيتم وضعها ، ونضجت التسوية. لا تسألني مرة أخرى في غضون ثلاثة أو أربعة أشهر للحصول على المعلومات. لديك المستمعين الشباب ، والولاة المهندسين ذكي من الطرق والجسور المتعلمين ، أدلى لتشغيل كل هذا ، وحتى لا يسقط نائما في العمل العادي للمكاتب.

ينبغي أن يكون أيضا في نفس الوقت ومن المقرر أن يتم كل شيء على إدارة الأشغال العامة ونضجت ، حتى نتمكن من إعداد كل شيء ، حتى في بداية الصيف في فرنسا ويعرض مشهد بلد مع عدم وجود المتسولين ، وحيث السكان يتحرك لتجميل وجعل الإنتاجية لدينا أراضي هائلة […] »

(نابليون العظيم)

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الفكرة ليست فكرة نابليون الحرب، ولكن فكرة الاجتماعية والصناعية والتجارية الانسانية. إذا كان لبعض الرجال، وهو محاط دائما من قبل دوي المعركة، فهو في الواقع كان يلفها فترة طويلة جدا من دخان المدافع وغبار المعركة. ولكن الآن وقد تبدد الغيوم ونظرة علينا، من خلال المجد العسكري والمدني مجد أكبر وأطول أمدا. «

لويس نابليون بونابرت (نابليون الثالث)، والأفكار النابليونية، 1839

في مراقب، 1855 في وقت مبكر :

« باريس، 31 ديسمبر 1854
تقرير للإمبراطور

موجد،
انها لا تزال تساعد الفقراء على تشجيع وتكريم أولئك الذين يكرسون أنفسهم للتخفيف من معاناتهم. لجان دور العجزة، ومكاتب جمعية خيرية لديها أعداد كبيرة من هؤلاء الرجال الذين التفاني جيدة غامضة، ولكن لا تعرف الكلل، هو لا يكاد يعرف أن الفقراء والله. وصاحب الجلالة ، التي تزين أقدم اثنين من هذه الخدمة النبيلة للمؤسسة خيرية عامة، وإعطاء كل منهم شهادة رائعة للاعتراف الإمبراطور، وأنه من البلد ، ولقد سجلت علم بأمر الخاص بك ، أسمائهم في مرسوم خاص، وكلاهما في جمعية خيرية منذ عام 1804 الحكومة ، وخمسين عاما من الخدمات الثابتة والحرة لا فترت حماستهم أو التفاني بالتعب.

أنا ، مع خالص الاحترام،
موجد،
صاحب الجلالة ،
والمتواضعة جدا ، وخادما مطيعا جدا وتخضع المؤمنين ،
وزير وزير الخارجية
وزارة الداخلية،
بيلو »

*********************************************

« لقد كان نابليون العظيم ونابليون دائما على رفاه الشعب مسألة ذات أولوية. وأكد نابليون العظيم العمال الحد الأدنى للأجور من خلال حظر أرباب العمل إلى خفض الأجور في مقابل استمرار حظر الاضرابات والشركات (قانون الشبولي ، 1791). احتفظ أيضا أسعار المواد الغذائية — بما في ذلك الخبز — على المستوى بأسعار معقولة للفقراء. خلال أعمال الشغب التي تلت موسم الحصاد السيئ في 1812 ، انه لم يكن المحتوى على ارسال جنود لمنع الخبازين من ذبحهن ، وقال انه كما نظمت 2000000 حصص من الحساء. انه تقدم المال من جيبه ليون الصناعية يمكن دفع رواتب عمالها خلال شتاء 1806-7 ، وبالنسبة لأولئك في أميان 1811.

في عام 1809 ، كما أنشأت نابليون المعاش الأول تكفله الدولة ، والتأمين الصحي أولا. في 1806 أنشأ المحاكم الصناعية ، مما يجعل التوفيق بين المبدأ الذي ينبغي الآن النزاعات بين أرباب العمل والعاملين يمكن حلها. في عام 1811 كان إنشاء فرقة الاطفاء في 1813 ، أعلن أنه كان ممنوعا عليه أن يحصل الأطفال في المناجم. كما تشجع جمعيات المعونة المتبادلة ، والسلائف من نقاباتنا والاحترام المتبادل لدينا ، وضعت لاحقا من قبل ابن أخيه ، نابليون الثالث…

نابليون الثالث ، بدوره تمديد نظام صناديق المعاشات التقاعدية من عمه ، وكذلك التأمين الصحي ، والحفاظ على الحد الاعلى لسعر الخبز حتى عام 1853 ، تجريم الإضراب ، الذي بدأ بداية مشاركة الأشخاص في رأس المال ، الأرباح وإدارة الأعمال. كما أنها مسؤولة عن خلق السمن ، فيما شنت عملية البحث عن « زبدة » أرخص. انه أيضا إعداد مطابخ الحساء ، تضاعف الموازنة العامة للدولة للأعمال الخيرية… »

« من يوم أمس! اليوم! غدا! « بول نابليون كالاند ، رئيس حركة بونابارتي.

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ULM: Union of those who Combat Poverty 2015/10/20 – 2016/10/20.

A CALL TO ARMS

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BONAPARTIST MOVEMENT

EVERYTHING FOR AND BY THE PEOPLE
« For the Honour of France, for the sacred interests of Humanity »

(Napoleon the Great, 17 nivôse Year VIII / Saturday 8th of March 1800)

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A CALL TO ARMS

This is the translation of an appeal that was first addressed to all French citizens, and indeed to anyone residing on French soil, but even if such is not your situation, please do not hesitate to write to your own head of State. The Bonapartist Movement being global, and as poverty knows no frontiers, our fight is more than ever in the spirit of the quotation which figures at the end of this letter, and which is our second motto.

Following the launching of the ULM project (the Union of those who Combat Poverty), we learned of the visit by Nicolas Sarkozy, at that time president of the French Republic and co-prince of Andorra, to the Restos du Cœur. This is the only letter to which we have received no reply from the presidency of the Republic, contrary to other projects such as our campaign for the Cornflower of France. However, this implies that even without a written response, the presidential cabinet does indeed forward the letters that it studies.

Thus, subsequent to the change of president, and on the fourth anniversary of the launching of the ULM project on the 20th of October 2011, we invite you to support the next phase of this campaign by writing to His Excellency François Hollande, President of the French Republic and co-prince of Andorra, Palais de l’Élysée, 55, rue du faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris. [For those resident in France] you do not need to add a stamp, and you are heartily encouraged to invite your family and friends to do likewise.

You can also seize this opportunity to sift through your possessions, and to make a donation directly to a person in need close to you, or by giving to an association of your choice.

«For the Honour of France,

for the sacred interests of Humanity» ,

Please remember to make a gesture, and to forward this appeal.

Paul-Napoleon Calland
President of the Bonapartist Movement.

MOUVEMENT BONAPARTISTE – BONAPARTIST MOVEMENT

3, rue du Point du Jour, 54210 Saint Nicolas de Port

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

BONAPARTISTE@hotmail.FR

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ULM : La union de aquellos que combaten la pobreza 2015/10/20 – 2016/10/20.

 UN LLAMADO A LAS ARMAS

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MOVIMIENTO BONAPARTISTA

TODO PARA Y POR EL PUEBLO
« Por el Honor de Francia, por los sagrados intereses de la Humanidad »
(Napoleón el Grande, 17 años Ventoso VIII – Sábado, 08 de marzo 1800)

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UN LLAMADO A LAS ARMAS

Esta es la traducción de un recurso de apelación que fue tratada por primera vez a todos los ciudadanos franceses, y de hecho a cualquier persona que resida en el territorio francés, pero incluso si ese no es tu caso, por favor, no dudes en escribir a tu propio jefe de Estado. El Movimiento bonapartista siendo global, y como la pobreza no tiene fronteras, nuestra lucha está más que nunca en el espíritu de la cita que figura al final de esta carta, y que es nuestro segundo lema.

Tras la puesta en marcha del proyecto ULM (Unión de los que lucha contra la pobreza), nos enteramos de la visita de Nicolás Sarkozy, en ese entonces presidente de la República Francesa y co-príncipe de Andorra, en la Restos du Cœur. Esta es la única carta a la que no hemos recibido ninguna respuesta de la Presidencia de la República, a diferencia de otros proyectos, como nuestra campaña por el Aciano de Francia. Sin embargo, esto implica que, incluso sin una respuesta por escrito, el gabinete presidencial en efecto, envía las cartas que estudia.

Por lo tanto, con posterioridad al cambio de presidente, y en el cuarto aniversario de la puesta en marcha del proyecto ULM (20/10/2011), le invitamos a apoyar la próxima fase de esta campaña escribiendo a Su Excelencia François Hollande, el presidente de la República Francesa y co-príncipe de Andorra, Palais de l’Elysée, 55, rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris. [Para las personas que residen en Francia] no es necesario añadir una estampilla, y se les solicita a todos a invitar a sus familias y amigos a hacer lo mismo.

También puede aprovechar esta oportunidad para ayudar con sus posesiones, y hacer una donación directamente a una persona cercana a usted que lo necesita, o dándola a una asociación de su elección.

« Por el Honor de Francia, por los sagrados intereses de la Humanidad »,

Por favor, recuerde hacer un gesto de buena fe, y que transmitir la presente apelación.

Pablo-Napoleón Calland
Presidente del Movimiento bonapartista.

MOUVEMENT BONAPARTISTE – MOVIMIENTO BONAPARTISTA
3, rue du Point du Jour, 54210 Saint Nicolas de Port

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

BONAPARTISTE@hotmail.FR

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ULM : Union de ceux qui Luttent contre la Misère 2015/10/20 – 2016/10/20.

APPEL A PARTICIPATION :

AUX ARMES !

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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APPEL A PARTICIPATION

Cet appel est adressé dans un premier temps à toute personne de nationalité française ou habitant sur le sol français, mais si tel n’est pas votre cas, n’hésitez pas à écrire à votre chef d’État. Le Mouvement Bonapartiste étant mondial, et la pauvreté ne connaissant pas de frontières, notre combat s’inscrit plus que jamais dans la citation qui figure en bas de cette lettre, et qui constitue notre deuxième devise.

Suite au lancement du projet ULM par la lettre ouverte du 20 octobre 2011, nous avons appris la visite de Nicolas Sarkozy, alors président de la République Française et co-prince d’Andorre, aux Restos du Cœur. C’est la seule lettre à laquelle nous n’avons reçu aucune réponse de la part de la présidence de la République, contrairement à d’autres projets, dont notamment notre campagne pour le Bleuet de France. Néanmoins, cela laisse entendre que même sans réponse écrite, le cabinet présidentiel transmet bien les lettres qu’il étudie.

Ainsi, suite au changement de gouvernement, et à l’occasion du quatrième anniversaire du lancement du projet ULM le 20 octobre 2011, nous vous invitons à soutenir l’étape suivante de cette campagne en écrivant à Son Excellence François Hollande, président de la République Française et co-prince d’Andorre, Palais de l’Élysée, 55, rue du faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris. Vous n’avez pas besoin d’apposer de timbre, et vous êtes également vivement encouragé à inviter votre famille et vos amis à plébisciter ainsi notre combat pour la mise en place des mesures revendiquées.

Vous pouvez aussi saisir cette occasion de faire le tri dans vos affaires, et de faire un don directement à une personne dans le besoin près de chez vous, ou par le biais d’une association de votre choix.

«Pour l’Honneur de la France,

pour les intérêts sacrés de l’Humanité»,

Merci de faire un geste, et de faire suivre cet appel.

Paul-Napoléon Calland
Président du Mouvement Bonapartiste.

MOUVEMENT BONAPARTISTE
3, rue du Point du Jour, 54210 Saint Nicolas de Port

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

BONAPARTISTE@hotmail.FR

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 16/10/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Lundi 16 octobre 1815.

DEBARQUEMENT DE L’EMPEREUR A SAINTE-HELENE

L’Empereur, après son dîner, s’est embarqué dans un canot, avec l’amiral et le grand maréchal, pour se rendre à terre. Un mouvement très remarquable avait réuni tous les officiers sur la dunette, et une grande partie de l’équipage sur les passavans : ce mouvement n’était plus celui de la curiosité, on se connaissait depuis trois mois ; l’intérêt le plus vif avait succédé.

Avant de descendre dans le canot, l’Empereur fit appeler le capitaine commandant le vaisseau, prit congé de lui, et le chargea de transmettre ses remercîmens aux officiers et à l’équipage. Ces paroles ne furent pas sans produire une grande émotion sur ceux qui les entendirent ou se les firent expliquer.

Le reste de la suite de l’Empereur débarqua sur les huit heures. Nous fûmes accompagnés par plusieurs des officiers. Tout le monde, au demeurant, lorsque nous quittâmes le vaisseau, a semblé nous témoigner une véritable sympathie.

Nous trouvâmes l’Empereur dans le salon qu’on lui avait destiné : il monta peu d’instans après dans sa chambre, ou nous fûmes appelés. Il n’était guère mieux qu’à bord du vaisseau : nous nous trouvions placés dans une espèce d’auberge ou d’hôtel garni.

La ville de Sainte-Hélène n’est autre chose qu’une très courte rue, ou prolongement de maisons, le long d’une vallée très étroite, resserrée entre deux montagnes à pic d’un roc tout-à-fait nu et stérile.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 15/10/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Dimanche 15 octobre 1815.

ARRIVEE A SAINTE-HELENE

Au jour, j’ai vu l’île à mon aise et de fort près : sa forme m’a paru d’abord assez considérable ; mais elle rapetissait beaucoup à mesure que nous approchions. Enfin, soixante-dix jours après avoir quitté l’Angleterre, et cent dix après avoir quitté Paris, nous jetons l’ancre vers midi ; elle touche le fond, et c’est là le premier anneau de la chaîne qui va clouer le moderne Prométhée sur son roc.

Nous trouvâmes au mouillage une grande partie des bâtimens de notre escadre qui s’étaient séparés de nous, ou que nous avions laissés en arrière comme trop mauvais marcheurs ; ils étaient pourtant arrivés il y avait déjà quelques jours : preuve de plus de l’extrême incertitude dans tous les calculs de la mer, dès qu’ils reposent sur le caprice des calmes, la force et les variations du vent.

L’Empereur, contre son habitude, s’est habillé de bonne heure et a paru sur le pont ; il s’est avancé sur le passavant pour considérer le rivage plus à son aise. On voyait une espèce de village encaissé parmi d’énormes rochers arides et pelés qui s’élevaient jusqu’aux nues. Chaque plateforme, chaque ouverture, toutes les crêtes, se trouvaient hérissées de canons. L’Empereur parcourait le tout avec sa lunette ; j’étais à côté de lui, mes yeux fixaient constamment son visage, je n’ai pu surprendre la plus légère impression, et pourtant c’était là désormais peut-être sa prison perpétuelle ! peut-être son tombeau ! ….. Que me restait-il donc, à moi, à sentir ou à témoigner !

L’Empereur est rentré bientôt après ; il m’a fait appeler, et nous avons travaillé comme de coutume.

L’amiral, qui était descendu de bonne heure à terre, est revenu sur les six heures extrêmement fatigué ; il avait parcouru toutes les localités, et croyait avoir trouvé quelque chose de convenable ; mais il fallait des réparations, elles pouvaient tenir deux mois ; il y en avait déjà près de trois que nous occupions notre cachot de bois, et les instructions précises des ministres étaient de nous y retenir jusqu’à ce que notre prison de terre fût prête. L’amiral, il faut lui rendre justice, ne se trouva pas capable d’une telle barbarie ; il nous annonça, en laissant percer une espèce de jouissance intérieure, qu’il prenait sur lui de nous débarquer dès le lendemain.

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09/2015

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 1er-6/09/1815

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 07-09/09/1815

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Sénatus-consulte du 8 septembre 1869 Qui modifie divers articles de la Constitution, les articles 3 et 5 du sénatus-consulte du 22 décembre 1852 et l’article 1er du sénatus-consulte du 31 décembre 1861.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 10-13/09/1815

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(العربية) 2015 09 18)

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JOURNEE MONDIALE – 18 SEPTEMBRE

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DÍA MUNDIAL – 18 DE SEPTIEMBRE

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WORLDWIDE DAY – 18th OF SEPTEMBER

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08/2015

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15 + 16/ 09

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 14-18/09/1815

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Территориальная организация Бонапартистского Движения, 17-го февраля 2015 года.

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18/09/2015

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 19-22/09/1815

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 23-25/09/1815

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 26-30/09/1815

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 14/10/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Samedi 14 octobre 1815.

VUE DE SAINTE-HELENE

On s’attendait à voir Sainte-Hélène ce jour-là même ; l’amiral nous l’avait annoncé. A peine étions-nous sortis de table qu’on cria : Terre ! C’était à un quart d’heure près de l’instant qu’on avait fixé. Rien ne peut montrer davantage les progrès de la navigation que cette espèce de merveille par laquelle on vient de si loin attaquer et rencontrer, à heure fixe, un seul point dans l’espace ; phénomène qui résulte de l’observation rigoureuse de points fixes ou de mouvemens constans dans l’univers.

L’Empereur gagna l’avant du vaisseau pour voir la terre, et crut l’apercevoir. Nous restâmes en panne toute la nuit.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 08-13/10/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Dimanche 8 au vendredi 13 octobre 1815.

MURMURE CONTRE L’AMIRAL.

Le temps était d’une obstination sans exemple. Chaque soir on se consolait de la contrariété du jour, dans l’espoir d’une crise heureuse de la nuit ; mais chaque matin on se réveillait avec le même chagrin. Nous avions été presque à la vue du Congo, nous courions pour nous en éloigner. Le temps semblait pris de manière à ne changer jamais. Le découragement était extrême, l’ennui au premier degré. Les Anglais s’en prenaient à leur amiral : s’il avait pris la route de tout le monde, disait-on, on serait arrivé depuis long-temps ; ses caprices l’avaient porté, contre toute raison, à une expérience dont on ne verrait pas la fin. Les murmures cependant n’étaient pas aussi violens que contre Christophe Colomb ; nous eussions trop ri, pour notre compte, de le voir réduit à trouver un Saint-Salvador pour se dérober à la crise. Pour moi, que le travail employait en entier, je m’occupais à peine de ce contre-temps : et qu’importait après tout une prison ou une autre ! Quant à l’Empereur, il y semblait plus insensible encore, il ne voyait dans tout cela que des jours écoulés.

Cependant, à force de patience et à l’aide de quelques légères variations, nous approchions du but, et, bien que privés de la mousson naturelle, nous portions désormais sur notre destination ou très près.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 04-07/10/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Mardi 4 au samedi 7 octobre 1815.

SINGULIERE BIZARRERIE DU HASARD

Les vents constans du sud-ouest étaient devenus une véritable calamité ; nous reculions désormais au lieu d’avancer ; nous nous enfoncions tout-à-fait dans le golfe de Guinée. Nous y aperçûmes un bâtiment qu’on fit reconnaître : l’on fit signal que c’était un Français égaré comme nous, et hors de sa route, qui, parti d’un port de Bretagne, se rendait à l’île Bourbon. L’Empereur s’occupait beaucoup de son manque de livres ; je lui dis en riant que j’en avais peut-être une caisse à bord de ce bâtiment ; car j’en avais expédie une vers le Cap, il y avait peu de mois. Ce que peut la bizarrerie du hasard, je disais vrai ! Si j’avais cherché ce bâtiment, j’aurais inutilement, sans doute, parcouru toutes les mers : c’était lui ; je l’appris le lendemain, quand je connus son nom par l’officier qui en avait fait la visite. Celui-ci avait étrangement surpris le capitaine, vieux bon Français, en lui disant que l’empereur Napoléon était à bord du vaisseau qu’il voyait, faisant route pour Sainte-Hélène. Le bonhomme, secouant la tête avec douleur, lui avait dit : « Vous nous privez de trésor, vous nous enlevez celui qui pouvait nous gouverner suivant nos mœurs et nos goûts ».

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 1er-03/10/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Dimanche 1er au mardi 3 octobre 1815.

NATURE DES DICTEES DE L’EMPEREUR

Le vent, la mer, la température restaient toujours les mêmes. Le vent d’ouest, qui nous avait été d’abord si favorable, commençait à nous devenir contraire : nous nous étions jetés à l’est, dans l’espoir des vents alizés ; mais à présent nous nous trouvions sous le vent de notre destination, par la continuité de ces vents d’ouest, dont la constance surprenait tout le monde et faisait la désolation de tout l’équipage.

Pour l’Empereur, il continuait chaque matin ses dictées, auxquelles il s’attachait chaque jour davantage ; aussi les heures lui semblaient-elles désormais moins lourdes.

Le vaisseau avait été poussé tellement vite hors du port, que tout y était resté à faire en pleine mer. Il n’y avait pas long-temps qu’on venait de le peindre. L’Empereur a l’odorat extrêmement délicat ; cet odeur de peinture l’affecta spécialement, il en fut très incommodé, et garda la chambre deux jours.

Chaque soir c’était un plaisir pour lui, en se promenant sur le pont, de revenir sur le travail du matin. Il ne s’était trouvé d’abord d’autre document qu’un mauvais ouvrage, sous le titre de Guerre des Français en Italie, sans motif, sans but, sans chronologie suivie : l’Empereur le parcourait, sa mémoire faisait le reste : je la trouvais d’autant plus admirable, qu’elle semblait arriver au besoin et comme de commande.

L’Empereur se plaignait chaque jour, en commençant, que ces objets lui étaient devenus étrangers ; il semblait se défier de lui, disant qu’il ne pourrait jamais arriver au résultat ; il rêvait alors pendant quelques minutes, puis se levait, se mettait à marcher, et commençait à dicter. Dès cet instant, c’était un tout autre homme ; tout coulait de source, il parlait comme par inspiration ; les expressions, les lieux, les dates, rien ne l’arrêtait plus.

Le lendemain, je lui rapportais au net ce qu’il avait dicté. A la première correction qu’il indiquait, il continuait à dicter le même sujet, comme s’il n’eût rien dit la veille ; la différence de cette seconde version à la première était fort grande ; celle-ci était plus positive, plus abondante, mieux ordonnée ; elle présentait même parfois des différences matérielles avec la première.

Le surlendemain, à la première correction, encore même opération et troisième dictée, qui tenait des deux premières, et les mettait d’accord. Mais, à partir de là, eût-il dicté une quatrième, une septième, une dixième fois, ce qui n’a pas été sans exemple, c’était désormais toujours précisément les mêmes idées, la même contexture, presque les mêmes expressions ; aussi n’avait-on plus besoin de prendre la peine d’écrire ; bien que sous ses yeux, il n’y faisait pas attention, et continuait jusqu’au bout. Si l’on n’avait pas entendu, c’eût été vainement qu’on eût essayé de le faire répéter, il allait toujours, et comme c’était extrêmement vite, on ne s’y hasardait pas, dans la crainte de perdre encore davantage, et de ne plus s’y retrouver.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 26-30/09/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Aigle_Empire_MOUVEMENT BONAPARTISTE

Mardi 26 au samedi 30 septembre 1815.

PRISE D’UN REQUIN
EXAMEN DE L’ANTI-GALLICAN
OUVRAGE DU GENERAL WILSON
PESTIFERES DE JAFFA
TRAITS DE LA CAMPAGNE D’EGYPTE
ESPRIT DE L’ARMEE D’EGYPTE
RAILLERIES DES SOLDATS
DROMADAIRES
MORT DE KLEBER
JEUNE ARABE
PHELIPPEAUX ET NAPOLEON, SINGULARITES
A QUOI TIENNENT LES DESTINEES
CAFARELLI, SON ATTACHEMENT POUR NAPOLEON
REPUTATION DE L’ARMEE FRANCAISE EN ORIENT
NAPOLEON QUITTANT L’EGYPTE POUR ALLER GOUVERNER LA FRANCE
EXPEDITION DES ANGLAIS
KLEBER ET DESAIX

Le temps continuait toujours de nous être favorable. La Ligne passée, nous devions nous attendre à chaque instant au vent d’est ou de sud-est ; la continuation du vent d’ouest était extraordinaire, et ne pouvait durer long-temps. Le parti qu’avait pris l’amiral, de se porter beaucoup dans l’est, rendait notre position des plus avantageuses, et nous flattait d’un très court passage.

Un de ces jours, dans l’après-midi, les matelots prirent un énorme requin ; l’Empereur voulut savoir la cause du grand bruit et de la confusion arrivés subitement au-dessus de sa tête, et, sur ce qu’il apprit, il eut la fantaisie d’aller voir le monstre marin : il monta sur la dunette, et s’étant approché de trop près, un effort de l’animal, qui renversa quatre ou cinq matelots, faillit lui casser les jambes ; il descendit, le bas gauche tout couvert de sang ; nous le crûmes blessé ; ce n’était que le sang du requin.

Mes occupations et mes travaux continuaient de la manière la plus uniforme.

L’Anti-Gallican, le premier des ouvrages dont j’avais entrepris la lecture, était un volume de cinq cents pages, où l’on avait recueilli tout ce qui avait été composé en Angleterre au moment où l’on s’y trouvait menacé de l’invasion des Français. Il s’agissait alors de nationaliser cet événement, d’exciter tous les esprits, de soulever la nation entière contre sa dangereuse ennemie ; ce sont donc des discours publics, des exhortations, des appels de citoyens zélés, des chansons satiriques, des pièces mordantes, des articles exagérés de journaux, versant à pleines mains l’odieux ou le ridicule sur le Premier Consul, dont l’audace, le génie et le pouvoir inspiraient de vives alarmes. Rien d’ailleurs de plus naturel, de plus légitime : toutes ces productions ne sont autre chose que la nuée des traits qu’on se lançait avant de combattre corps à corps ; autant en emportait le vent, si l’on n’en était pas atteint ; aussi aucune de ces pièces ne pouvait former un témoignage pour l’homme sensé et ne mérite de contradiction.

On fait peu d’attention aux pamphlétaires, parce que leur caractère est le contre-poison de leurs paroles ; il ne devait pas en être de même d’un historien : toutefois celui-ci s’en rapproche, si, s’écartant du calme et de l’impartialité obligés de son ministère, il s’abandonne à la déclamation et laisse percer le fiel.

Tel est le sentiment que me laissèrent diverses productions du général Wilson, que je lus après l’Anti-Gallican. Cet auteur nous était d’autant plus préjudiciable, que ses talens, sa bravoure, ses nombreux et brillans services, lui donnaient plus de poids aux yeux de ses concitoyens. Une circonstance concourait à rendre ses œuvres plus particulièrement connues à bord du vaisseau, et faisait qu’on nous en parlait davantage ; il avait un de ses enfans au nombre des jeunes aspirans du vaisseau ; et, à ce sujet, mon fils que la similitude d’âge tenait la plupart du temps au milieu d’eux, put voir à son aise le changement qui s’opéra dans ces jeunes têtes à notre égard. Tous ces enfans nous étaient naturellement défavorables : ils croyaient, en recevant l’Empereur, n’avoir embarqué rien moins que l’ogre capable de les dévorer ; mais bientôt le voisinage et la vérité exercèrent sur eux la même influence que sur le reste du vaisseau, et ce fut aux dépens du petit Wilson, à qui les camarades donnaient la chasse, en expiation, disaient-ils, de toutes les histoires de son père.

***

Ici, dans mon manuscrit, commençait le bâtonnage d’un grand nombre de feuillets ; le motif en était exprimé en marge, ainsi qu’il suit :

« J’avais recueilli un grand nombre de griefs dans l’ouvrage du général Wilson, auxquels je répondais peut-être à mon tour avec un peu d’amertume ; une circonstance récente me les fait supprimer.

« M. Wilson vient de paraître avec éclat dans une cause touchante, qui honore le cœur de ceux qu’elle a compromis : le salut de Lavalette. Interpellé devant un tribunal français s’il n’avait pas jadis publié des ouvrages sur nos affaires, il a répondu que oui, et qu’il y avait exprimé ce qu’il croyait vrai alors. Ce mot en dit plus que tout ce que j’avais écrit, heureux de devenir juste moi-même envers M. Wilson, dont j’accusais, dans ma colère, les intentions et la bonne foi (NOTE).

NOTE

Après mon enlèvement de Longwood, sir Hudson Lowe, saisi de mes papiers, parcourait, avec mon agrément, ce journal. Il y trouvait des choses fort désagréables pour lui et un moment il me dit : « Monsieur le comte, quel héritage vous préparez à mes enfants ! – Ce n’est pas de ma faute, répondis-je ; il ne tient qu’à vous qu’il en soit autrement ; vous me rendrez heureux de me mettre à même d’effacer, ainsi que je l’ai fait il y a quelques jours pour le général Wilson ». Sur quoi de demander ce qu’il y avait donc sur celui-ci, et nous y passons. Après avoir lu tout ce qui le concernait, et le motif de mon effaçure, il dit d’un air piteux, pensif et chagrin : « Oui, je le vois bien, mais je ne comprends pas… ; car je connais beaucoup Wilson, et il s’était pourtant bien chaudement montré pour les Bourbons ».

Quand nous apprîmes la délivrance de Lavalette, nous en tressaillîmes de joie sur notre rocher. Quelqu’un observant que son libérateur Wilson n’était apparemment pas le même que celui qui avait écrit tant de mauvaises choses sur l’Empereur : « Et pourquoi pas ? dit Napoléon. Que vous connaissez peu les hommes et les passions ! qui vous dit que celui-ci ne serait pas un de ces esprits ardens, passionnés, qui aura écrit ce qu’il croyait alors ? Et puis nous étions ennemis, nous combattions. Aujourd’hui que nous sommes abattus, il sait mieux ; il peut se trouver abusé, trompé, et en être mécontent, et peut-être nous souhaiter à présente autant de bien qu’il a cherché à nous faire de mal ».

La sagacité de Napoléon était telle, ou le hasard ici le conduisait si justement, qu’on pourrait dire qu’il ne faisait que lire de loin. Ce Robert Wilson était en effet l’écrivain même ; heurté de voir un grand peuple privé de ses premiers droits, il se récriait désormais contre les alliés, comme s’ils eussent lui imposé des chaînes à lui-même, et personne n’a montré une plus vive indignation sur les traitemens faits à Napoléon, ni témoigné un plus ardent désir de les voir cesser.

***

Je laisse donc de côté les ouvrages de M. Wilson, et les diverses inculpations qu’ils referment ; je supprime aussi les nombreuses réfutations que j’avais amassées ; je ne m’arrêterai que sur un seul point, parce qu’il a été reproduit en cent ouvrages divers ; qu’il a rempli l’Europe, et a été propagé même en France avec une grande faveur, je veux dire l’empoisonnement des pestiférés de Jaffa.

Rien assurément ne saurait mieux prouver combien la calomnie peut tout entreprendre avec succès, seulement qu’elle soit audacieuse, impudente, qu’elle ait de nombreux échos, qu’elle soit puissante, qu’elle veuille, et peu importe du reste qu’elle blesse les probabilités, la raison, le bon sens, la vérité ; elle est sûre de ses effets.

Un général, un héros, un grand homme, jusque-là respecté de la fortune autant que des hommes, fixant en ce moment les regards des trois parties du monde, imposant l’admiration à ses ennemis mêmes, est tout à coup accusé d’un crime réputé inouï, sans exemple ; d’un acte dit inhumain, atroce, cruel, et ce qui est surtout bien remarquable, tout-à-fait inutile.

Les détails les plus absurdes, les circonstances les moins probables, les accessoires les plus ridicules, s’accumulent autour de ce premier mensonge ; on le répand dans toute l’Europe, la malveillance s’en saisit et l’accroît ; on le lit dans toutes les gazettes ; il se consigne dans tous les livres ; et dès lors il devient pour tous un fait avéré ; l’indignation est au comble ; la clameur universelle. Vainement voudrait-on raisonner contre le torrent, oser essayer de le combattre, démontrer qu’on ne fournit aucune preuve, qu’on se contredit soi-même ; présenter les témoignages opposés, irrécusables, les témoignages de ceux de la profession même qu’on dit avoir administré le poison ou s’y être refusés ; soutenir qu’on ne saurait accuser d’inhumanité celui-là même qui, peu de temps auparavant, immortalisa ces mêmes hôpitaux de Jaffa par l’acte le plus sublime, le plus héroïque, en se dévouant à toucher solennellement les pestiférés, pour tromper et vaincre les imaginations malades ; qu’on ne saurait prêter une pareille idée à celui qui, consulté par les officiers de santé, pour savoir si l’on devait brûler ou seulement laver les vêtemens de ces malades, faisant valoir la perte considérable qu’amènerait la première mesure, leur répond : Messieurs, je suis venu ici pour fixer l’attention et reporter l’intérêt de l’Europe sur le centre de l’ancien monde, et non pour entasser des richesses. Vainement voudrait-on faire voir que ce crime supposé eût été sans but, sans motif quelconque : le général français avait-il à craindre qu’on lui débauchât ses malades ; qu’on s’en renforçât contre lui ? voulait-il par là se délivrer tout-à-fait de la peste ? Mais il y réussissait également en laissant ses malades au milieu de ses ennemis, et de plus il la leur procurait. Vainement voudrait-on démontrer qu’un chef insensible, égoïste, se fût au contraire délivré de tout embarras, en laissant simplement ces malheureux après lui : ils eussent été mutilés, massacrés, il est vrai ; mais il ne fût venu dans l’idée de personne de lui adresser aucun reproche.

Tous ces raisonnemens, quelque inattaquables qu’ils fussent, seraient vains, inutiles, tant sont grands et infaillibles les effets du mensonge et de la déclamation que souffle le vent des circonstances passionnées. Le crime imaginaire restera dans toutes les bouches, il se gravera dans toutes les imaginations, et pour le vulgaire et sa masse il est désormais et à jamais un fait constant et prouvé.

Ce qui surprendra ceux qui ne savent pas combien il faut se défier des rumeurs publiques, et ce que je me plais à consigner ici, pour montrer une fois de plus de quelle manière peut s’écrire l’histoire, c’est que le grand maréchal Bertrand, qui était lui-même de l’armée de l’Egypte, à la vérité dans un grade inférieur qui n’admettait aucun contact direct avec le général en chef, avait cru lui-même, jusqu’à Sainte-Hélène, l’histoire de l’empoisonnement exercé sur une soixantaine de malades ; le bruit en était répandu accrédité dans l’armée même. Or, que répondre à ceux qui vous disaient victorieusement : « C’est bien vrai, je le tiens précisément des officiers qui s’y trouvaient ». Et pourtant il n’en était rien.

Voici ce que j’ai recueilli de la source la plus élevée, de la bouche de Napoléon même :

1° Que le nombre des pestiférés dont il s’agit n’était, selon le rapport fait au général en chef, que de sept ;
2° Que ce n’est pas le général en chef, mais un homme de la profession même, qui, au moment de la crise, proposa d’administrer l’opium ;
3° Que cet opium n’a été administré à aucun ;
4° Que la retraite s’étant faite avec lenteur, une arrière-garde a été laissée trois jours dans Jaffa ;
5° Qu’à son départ, les pestiférés avaient expiré, à l’exception d’un ou de deux que les Anglais ont dû trouver vivans.

N.B. « Depuis mon retour, ayant eu la facilité de causer avec ceux-là mêmes que leur état ou leur profession rendait naturellement les premiers acteurs de cette scène, ceux dont la déposition avait le droit de passer pour officielle et authentique, j’ai eu la curiosité de descendre aux plus petits détails, et voici ce que j’en ai recueilli :

« Les malades dépendans du chirurgien en chef, c’est-à-dire les blessés, ont tous été évacués sans exception, à l’aide des chevaux de tout l’état-major, sans en excepter même ceux du général en chef, qui marcha long-temps à pied, comme tout le reste de l’armée ; ceux-là demeurent donc hors de la question.

« Le reste dépendant du médecin en chef, et au nombre de vingt environ, se trouvant dans un état absolument désespéré, tout-à-fait intransportable, et l’ennemi approchant, il est très vrai que Napoléon demanda au médecin en chef si ce ne serait pas un acte d’humanité que de leur donner de l’opium ; il est très vrai encore qu’il lui fut répondu qu’il lui fut répondu alors par ce médecin : que son état était de guérir, et non de tuer ; réponse qui, semblant plutôt s’adapter à un ordre qu’à un objet en discussion, a servi de base peut-être à la malveillance et à la mauvaise foi, pour créer et répandre la fable qui a couru depuis partout à ce sujet.

« Du reste, tous les détails obtenus par moi ont donné pour résultat incontestable :
1° Que l’ordre n’a pas été donné d’administrer de l’opium aux malades ;
2° Qu’il n’existait même pas en cet instant, dans la pharmacie de l’armée, un seul grain d’opium pour le service des malades ;
3° Que l’ordre eût-il été donné et eût-il existé de l’opium, les circonstances du moment et les situations locales, qu’il serait trop long de déduire ici, eussent rendu l’exécution impossible ».

A présent voici ce qui a pu aider à établir et peut en quelque sorte excuser l’erreur de ceux qui se sont obstinés à soutenir avec acharnement des faits contraires :

« Quelques-uns de nos blessés, qui avaient été embarqués, tombèrent entre les mains des Anglais ; or, on manquait de tous médicamens dans le camp, et on y avait pourvu par des compositions extraites d’arbres ou de végétaux indigènes ; les tisanes et autres médicamens y étaient d’un goût et d’une apparence horribles. Ces prisonniers, soit pour se faire plaindre davantage, soit qu’ils eussent eu vent de l’opium projeté, soit enfin qu’ils le crussent, à cause de la nature des médicamens qu’on leur avait administrés, dirent aux Anglais qu’ils venaient d’échapper, comme par miracle, à la mort, ayant été empoisonnés par leurs officiers de santé : voilà pour la colonne du chirurgien en chef.

« Voici pour les autres. L’armée avait eu le malheur d’avoir pour pharmacien en chef un misérable auquel on avait accordé cinq chameaux pour apporter au Caire la masse des médicamens nécessaires pour l’expédition. Il eut l’infamie d’y substituer, pour son propre compte, du sucre, du café, du vin et autres comestibles, qu’il vendit ensuite avec un bénéfice énorme. Quand la fraude vint à être découverte, la colère du général en chef fut sans bornes, et ce misérable fut condamné à être fusillé ; mais tous les officiers de santé, si distingués par leur courage, et si chers à l’armée par leurs soins, accoururent implorer le général, lui témoignant que l’honneur de leur corps en demeurerait flétri ; le coupable échappa donc. Et plus tard, quand les Anglais s’emparèrent du Caire, il les joignit, et fit cause commune avec eux ; mais, ayant renouvelé quelque brigandage de sa façon, il fut condamné par eux à être pendu, et il n’échappa que par ses imprécations contre le général en chef Bonaparte, qu’en débitant mille horreurs sur son compte, et en se proclamant authentiquement lui-même comme ayant été celui qui, par ses ordres, avait administré l’opium aux pestiférés : son pardon fut la condition et devint le prix de ses calomnies. Voilà sans doute les premières sources où puisèrent ceux qui n’ont pas été mus par la mauvaise foi.

« Du reste, le temps a déjà fait pleine justice de cette absurde calomnie, comme de tant d’autres qu’on avait entassées sur le même caractère, et il l’a fait avec une telle rapidité, qu’en relisant mon manuscrit, je me suis trouvé embarrassé de l’importance que j’avais mis à combattre un fait qu’on n’oserait plus soutenir aujourd’hui. Toutefois j’ai voulu conserver ce que j’écrivais alors, comme un témoignage de l’impression du moment, et si aujourd’hui j’y ai ajouté de nouveaux détails, c’est que je me les suis trouvés sous la main, et que j’ai pensé qu’il était précieux de les consigner comme historiques ».

***

M. le général Wilson, dans son erreur, s’est vanté avec complaisance d’avoir été le premier à faire connaître et propager en Europe ces odieuses atrocités. Il est à croire que sir Sidney Smith, son compatriote, lui disputera cet honneur ; d’autant plus qu’en grande partie il pourrait réclamer avec justice celui de leur invention. C’est dans sa fabrique et dans le système de corruption qu’il avait importé dans ces parages, qu’ont pris naissance tous ces bruits mensongers qui inondé l’Europe, au grand détriment de notre brave armée d’Egypte.

On sait que sir Sidney Smith ne s’occupait qu’à débaucher notre armée : les fausses nouvelles d’Europe, la diffamation du général en chef, les offres les plus séduisantes aux officiers et aux soldats, tout lui était bon : les pièces sont publiques, on connaît ses proclamations. Un moment elles inquiétèrent même assez le général français pour qu’il s’occupât d’y remédier ; ce qu’il fit en interdisant toute communication avec les Anglais, et mettant à l’ordre du jour que leur commodore était devenu fou ; ce qui fut cru dans l’armée, et désespéra sir Sidney Smith, qui, dans sa fureur, envoya un cartel à Napoléon. Celui-ci fit répondre qu’il avait de trop grandes affaires en tête pour s’occuper de si peu de chose ; que si c’était le grand Marlborough, encore passe, il verrait ; mais que si le marin anglais avait absolument besoin de brétailler, il allait neutraliser quelques toises sur la plage, et y envoyer un des bravaches de l’armée ; que là le fou de commodore pourrait débarquer, et s’en donner à cœur joie.

Mais, puisque me voilà sur l’Egypte, je vais réunir ici ce que mes conversations éparses m’ont fourni, et ce qui pourrait ne pas se trouver dans les Mémoires de la campagne d’Egypte, dictés par Napoléon au grand maréchal.

La campagne d’Italie montre tout ce que le génie et les conceptions militaires peuvent enfanter de plus brillant et de plus positif ; les vues diplomatiques, les talens administratifs, les mesures législatives, y sont constamment en harmonie avec les prodiges de guerre ; ce qui frappe encore et complète le tableau, c’est l’ascendant subit et irrésistible du jeune général ; l’anarchie de l’égalité, la jalousie républicaine, tout disparaît devant lui ; il n’est pas jusqu’à la ridicule souveraineté du Directoire que ne semble aussitôt suspendue : le Directoire ne demande pas de comptes au général en chef de l’armée d’Italie, il les attend ; il ne lui prescrit point de plan, ne lui ordonne point de système, mais il reçoit de lui des relations de victoires, des conclusions d’armistices, des renversemens d’Etats anciens, des créations d’Etats nouveaux, etc., etc…..

Eh bien ! tout ce qu’on admire dans la campagne d’Italie se retrouve dans l’expédition d’Egypte. Celui qui observe et qui réfléchit même que tout cela s’y élève encore plus haut, par les difficultés de tout genre qui donnent à cette expédition une physionomie particulière, et requièrent de son chef plus de ressources et de créations ; car ici tout est différent : le climat, le terrain, les habitans, leur religion, leurs mœurs, la manière de combattre, etc., etc…..

Les Mémoires de la campagne d’Egypte fixeront les idées qui ne furent, dans le temps, que des conjectures et des discussions pour une partie de la société.

1° L’expédition d’Egypte fut entreprise au grand désir mutuel du Directoire et du général en chef.
2° La prise de Malte ne fut point due à des intelligences particulières, mais à la sagacité du général en chef : « C’est dans Mantoue que j’ai pris Malte », nous disait un jour l’Empereur « c’est le généreux traitement employé à l’égard de Wurmser qui me valut la soumission du grand maître et de ses chevaliers ».
3° L’acquisition de l’Egypte fut calculée avec autant de jugement qu’exécutée avec habileté. Si Saint-Jean d’Acre eût cédé à l’armée française, une grande révolution s’accomplissait dans l’Orient, le général en chef y fondait un empire, et les destinées de la France se trouvaient livrées à d’autres combinaisons.
4° Au retour de la campagne de Syrie, l’armée française n’avait presque pas fait de pertes ; elle était dans l’état le plus formidable et le plus prospère.
5° Le départ du général en chef pour la France fut le résultat du plan le plus magnanime, le plus grand. On doit rire de l’imbécilité de ceux qui considèrent ce départ comme une évasion ou une désertion.
6° Kléber tomba victime du fanatisme musulman ; rien ne peut autoriser, en quoi que ce soit, l’absurde calomnie qui essaya d’attribuer cette catastrophe à la politique de son prédécesseur ou aux intrigues de celui que lui succéda.
7° Enfin il demeure à peu près prouvé que l’Egypte fut restée à jamais une province française, s’il y eût eu, pour la défendre, tout autre que Menou : rien que les fautes grossières de ce dernier ont pu amener sa perte, etc., etc….

L’Empereur disait qu’aucune armée dans le monde n’était moins propre à l’expédition d’Egypte que celle qu’il y conduisit ; c’était celle d’Italie : il serait difficile de rendre le dégoût, le mécontentement, la mélancolie, le désespoir de cette armée, lors de ses premiers momens en Egypte. L’Empereur avait vu deux dragons sortir des rangs, et courir à toute course se précipiter dans le Nil. Bertrand avait vu les généraux les plus distingués, Lannes, Murat, jeter, dans des momens de rage, leurs chapeaux bordés sur le sable, et les fouler aux pieds en présence des soldats. L’Empereur expliquait ces sentimens à merveille. « Cette armée avait rempli sa carrière, disait-il ; tous les individus en étaient gorgés de richesses, de grades, de jouissances et de considération ; ils n’étaient plus propres aux déserts ni aux fatigues de l’Egypte ; aussi, continuait-il, si elle se fût trouvée dans d’autres mains que les miennes, il serait difficile de déterminer les excès dont elle se fût rendue coupable ».

On complota plus d’une fois d’enlever les drapeaux, de les ramener à Alexandrie, et plusieurs autres choses semblables. L’influence, le caractère, la gloire de leur chef, purent seuls les retenir. Un jour Napoléon, gagné par l’humeur à son tour, se précipita dans un groupe de généraux mécontens, et s’adressant à l’un d’eux, de la plus haute stature : « Vous avez tenu des propos séditieux, lui dit-il avec véhémence ; prenez garde que je ne remplisse mon devoir ; vos cinq pieds dix pouces ne vous empêcheraient pas d’être fusillé dans deux heures ».

Cependant, quant à la conduite vis-à-vis de l’ennemi, l’Empereur disait que cette armée ne cessa jamais d’être l’armée d’Italie, qu’elle fut toujours admirable. Ceux surtout que l’Empereur appelait la faction des amoureux à grands sentimens ne pouvaient être conduits ni gouvernés ; leur esprit était malade ; ils passaient les nuits à chercher dans la lune l’image réfléchie des idoles qu’ils avaient laissées au-delà de la mer. A la tête de ceux-ci se trouvait celui qu’il a solennellement décoré du beau nom de son compagnon d’armes, faible et sans esprit, qui, lorsque le général en chef fut sur le point d’appareiller à Toulon, accourut de Paris en poste, jour et nuit, pour lui dire qu’il était malade et qu’il ne pouvait pas le suivre, bien qu’il fût son chef d’état-major. Le général en chef n’y fit seulement pas attention. Il n’était plus aux pieds de celle qui l’avait dépêché pour s’excuser ; aussi s’embarqua-t-il ; mais, arrivé en Egypte, l’ennui le saisit, il ne put résister à ses souvenirs ; il demanda et obtint de retourner en France. Il prit congé de Napoléon, lui fit ses adieux ; mais revint bientôt après, fondant en larmes, disant qu’il ne voulait pas, après tout, se déshonorer, qu’il ne pouvait pas non plus séparer sa vie de celle du son général.

Il portait une espèce de culte à ses amours : à côté de sa tente il en avait une autre toujours aussi magnifiquement soignée que le boudoir le plus élégant ; elle était consacrée au portrait de sa maîtresse auquel il allait jusqu’à brûler parfois des encens. Cette tente s’est dressée même dans les déserts de Syrie. Napoléon disait en souriant qu’il est arrivé néanmoins qu’on a profané plus d’une fois son temple par un culte moins pur, en y introduisant furtivement des divinités étrangères.

Cette espèce d’Amadis a constamment persisté dans son amour, qui l’a conduit plus d’une fois jusqu’au voisinage de l’idiotisme. Dans sa première rédaction de la bataille de Marengo, le fils sa maîtresse, jeune capitaine au plus, et son aide-de-camp, s’y trouvait nommé cinq ou six fois en souvenir de sa mère : c’était lui, disait l’Empereur, qui avait gagné la bataille ; il fallut que le général en chef jetât le papier au nez du rédacteur.

L’Empereur croyait bien lui avoir donné quarante millions dans sa vie ; mais il pensait que la faiblesse de son esprit, son peu d’ordre, sa ridicule passion, en auraient gaspillé une grande partie.

L’humeur des soldats en Egypte s’exhalait heureusement en mauvaises plaisanteries : c’est ce qui sauve toujours les Français. Ils en voulaient beaucoup au général Cafarelli, qu’ils croyaient l’un des auteurs de l’expédition ; il avait une jambe de bois, ayant perdu la sienne sur les bords du Rhin. Quand, dans leurs murmures, ils le voyaient passer en boitant, ils disaient à ses oreilles : « Celui-là se moque bien de ce qui arrivera ; il est toujours sûr d’avoir un pied en France ».

Les savans étaient aussi l’objet de leurs brocards. Les ânes étaient forts communs dans le pays ; il était peu de soldats qui n’en eussent à leur disposition, et ils ne les nommèrent jamais que leurs demi-savans.

Le général en chef, en partant de France, avait fait une proclamation dans laquelle il leur disait qu’il allait les mener dans un pays où il les enrichirait tous ; qu’il voulait les rendre possesseurs chacun de sept arpens de terre. Les soldats, quand ils se trouvèrent dans le désert, au milieu de cette mer de sable sans limites, ne manquèrent pas de mettre en question la générosité de leur général : ils le trouvaient bien retenu de n’avoir promis que sept arpens. « Le gaillard, disaient-ils, peut bien assurément en donner à discrétion, nous n’en abuserons pas ».

Quand l’armée traversait la Syrie, il n’est pas de soldat qui n’eût à la bouche ces vers de Zaïre :

Les Français sont lassés de chercher désormais
Des climats que pour eux le destin n’a point faits ;
Ils n’abandonnent point leur fertile patrie
Pour languir aux déserts de l’aride Arabie.

Dans un moment de loisir et d’inspection du pays, le général en chef, profitant de la marée basse, traversa la mer Rouge à pied sec, et gagna la rive opposée. Au retour, il fut surpris par la nuit, et s’égara au milieu de la mer montante ; il courut le plus grand danger et faillit périr précisément de la même manière que Pharaon : « Ce qui n’eût pas manqué, disait gaiement Napoléon, de fournir à tous les prédicateurs de la chrétienté un texte magnifique contre moi ».

Ce fut à son arrivée sur la rive arabique qu’il reçut une députation des cénobites du mont Sinaï, qui venaient implorer sa protection et le supplier de vouloir bien s’inscrire sur l’antique registre de leurs garanties. Napoléon se trouva inscrire son nom à la suite d’Ali, de Saladin, d’Ibrahim et de quelques autres !!….

C’est à ce sujet, ou touchant quelque chose de cette nature, que l’Empereur observait que, dans la même année, il avait reçu des lettres de Rome et de la Mecque ; le pape l’appelant son cher fils, et le chérif, le protecteur de la sainte Kaba.

Ce rapprochement extraordinaire doit être, du reste, à peine surprenante dans celui qu’on a vu conduire des armées et sur les sables brûlans du tropique, et dans les steppes glacées du Nord ; qui a failli être englouti par les vagues de la mer Rouge, et a couru des périls dans les flammes de Moscou, menaçant les Indes de ces deux points extrêmes.

Le général en chef partageait la fatigue des soldats ; les besoins étaient quelquefois si grands qu’on était réduit à se disputer les plus petites choses, sans distinction de rang ; ainsi il était telle circonstance, dans le désert, où les soldats auraient à peine cédé leur place à leur général, pour qu’il vînt tremper ses mains dans une source fangeuse. Passant sous les ruines de Péluze, et suffoqué par la chaleur, on lui céda un débris de porte où il put, quelques instans, mettre sa tête à l’ombre. « Et on me faisait là, disait Napoléon, une immense concession ». C’est précisément là qu’en remuant quelques pierres à ses pieds un hasard bien singulier lui présenta une superbe antique connue parmi les savans.

N.B. C’était un camée d’Auguste, seulement ébauché, mais une superbe ébauche. Napoléon le donna au général Andréossi, qui recherchait beaucoup les antiquités ; M. Denon, alors absent, ayant vu plus tard ce camée, fut frappé de sa ressemblance avec Napoléon, qui alors reprit le camée pour lui-même. Depuis il était passé à Joséphine, et M. Denon ne sait plus ce qu’il est devenu. (Détails fournis par M. Denon, depuis mon retour en France).

Quand les Français voulurent se rendre en Asie, ils eurent à traverser le désert qui la sépare de l’Afrique. Kléber, qui commandait l’avant-garde, manqua sa route et s’égara dans le désert. Napoléon, qui le suivait à une demi-journée, vint donner, à la nuit tombante, avec une légère escorte, dans le milieu du camp des Turcs ; il fut vivement poursuivi, et n’échappa que parce que, la nuit venue, les Turcs prirent cette circonstance pour une embûche. Mais qu’était devenu le corps de Kléber ? La plus grande partie de la nuit se passa dans une anxiété cruelle. On reçut enfin des indices par quelques Arabes du désert, et le général en chef courut, sur son dromadaire, à la recherche de ses soldats. Il les trouva dans le plus profond désespoir, à la veille de périr de soif et de fatigue ; de jeunes soldats avaient même brisé leurs fusils. La vue du général sembla les rappeler à la vie, en leur rendant l’espérance. Napoléon leur annonça en effet des vivres et de l’eau qui le suivaient. « Mais quand tout cela eût tardé encore davantage, leur dit-il, serait-ce une raison de murmurer et de manquer de courage ? Non, soldats, apprenez à mourir avec honneur ».

Napoléon voyageait la plupart du temps, dans le désert, sur un dromadaire. La dureté physique de cet animal fait qu’on ne s’occupe nullement de ses besoins ; il mange et boit à peine ; mais sa délicatesse morale est extrême, il se bute et devient furieux contre les mauvais traitemens. L’Empereur disait que la dureté de son trot donnait des nausées, comme le roulis d’un vaisseau ; cet animal fait vingt lieues dans la journée. L’Empereur en créa des régimens, et l’emploi militaire qu’il leur donna fut bientôt la désolation des Arabes. Le cavalier s’accroupit sur le dos de l’animal ; un anneau, passé dans les narines de celui-ci, sert à le conduire : il est très obéissant ; à un certain bruit du cavalier, l’animal s’agenouille pour lui donner la facilité de descendre. Le dromadaire porte des fardeaux très lourds ; on ne le décharge jamais pendant tout le voyage ; arrivé le soir à la station, on place des étais sous le fardeau, l’animal s’accroupit et sommeille ; au jour il se relève, la charge est à sa place, il continue sa route. Le dromadaire n’est qu’une bête de somme, un animal de fardeau et nullement de trait. Toutefois, en Syrie, on était venu à bout de les atteler à des pièces d’artillerie, et de leur faire rendre des services assez essentiels.

Napoléon, que les habitans d’Egypte n’appelaient que le sultan Kébir (père du feu), s’y était rendu très populaire. Il avait inspiré un respect spécial pour sa personne ; partout où il paraissait, on se levait en sa présence ; on n’avait cette déférence que pour lui seul. Les égards constans qu’il eut pour les cheiks, l’adresse avec laquelle il sut les gagner, en avaient fait le véritable souverain de l’Egypte, et lui sauvèrent plus d’une fois la vie ; sans leurs révélations, il eût été victime du combat sacré comme Kléber ; celui-ci, au contraire, s’aliéna les cheiks en en faisant bâtonner un ; et il périt. Bertrand se trouva un des juges qui condamnèrent l’assassin, et il nous le faisait observer un jour à dîner, ce qui fit dire à l’Empereur : « Si les libellistes qui veulent que ce soit moi qui ai fait périr Kléber, le savaient, ils ne manqueraient pas de vous dire l’assassin ou le complice, et concluraient que votre titre de grand maréchal et votre séjour à Sainte-Hélène en ont été la récompense et le châtiment ».

Napoléon causait volontiers avec les gens du pays, et leur montrait toujours des sentimens de justice qui les frappaient. Revenant de Syrie, une tribu arabe vint au-devant de lui, tout à la fois pour lui faire honneur et vendre ses services de transport. « Le chef était malade, il s’était fait remplacer par son fils, de l’âge et de la taille du vôtre que voilà, me disait l’Empereur ; il était sur son dromadaire, marchant à côté du général en chef, le serrant de très près, et causant avec beaucoup de babil et de familiarité. – Sultan Kébir, lui disait-il, j’aurais un bon conseil à vous donner, à présent que vous revenez au Caire. – Eh bien ! parle mon ami ; je le suivrai, s’il est bon. – Voici ce que je ferais, si j’étais de vous : en arrivant au Caire, je ferais venir sur la place le plus riche marchand d’esclaves, et je choisirais pour moi les vingt plus jolies femmes ; je ferais venir ensuite les plus riches marchands de pierreries, et je me ferais donner une bonne part ; je ferais de même de tous les autres ; car à quoi bon régner ou être le plus fort, si ce n’est pour acquérir des richesses ? – Mais, mon ami, s’il était plus beau de les conserver aux autres ? – Cette maxime sembla le faire penser, mais non pas le convaincre. Le jeune homme promettait beaucoup, comme on voit, pour un Arabe ; il était vif, intrépide, conduisait sa troupe avec ordre et hauteur. Peut-être est-il appelé à choisir un jour dans la place du Caire tout ce qu’il conseillait d’y prendre ».

Une autre fois, des Arabes, avec lesquels on était en inimitié, pénétrèrent dans un village de la frontière, et un malheureux fellah (paysan) fut tué. Le sultan Kébir entra dans une grande colère, et donna l’ordre de poursuivre la tribu dans le désert jusqu’à extinction, jurant d’obtenir vengeance. Cela se passait devant les grands cheiks ; l’un d’eux se prit à rire de sa colère et de sa détermination : « Sultan Kébir, lui dit-il, vous jouez là un mauvais jeu : ne vous brouillez pas avec ces gens-là, ils peuvent vous rendre dix fois mal que vous ne pourriez leur en faire. Et puis pourquoi tant de bruit ? Parce qu’ils ont tué un misérable ? Est-ce qu’il était votre cousin (expression proverbiale chez eux) ? – Il est bien mieux que cela, reprit vivement Napoléon, tous ceux que je gouverne sont mes enfans ; la puissance ne m’a été donnée que pour garantir leur sûreté ». Tous les cheiks, s’inclinant à ces paroles, dirent : « Oh ! c’est beau ! tu as parlé comme le prophète ».

La décision de la grande mosquée du Caire, en faveur de l’armée française, fut un chef d’œuvre d’habileté de la part du général en chef : il amena le synode des grands cheiks à déclarer, par un acte public, que les musulmans pouvaient obéir et payer tribut au général français. C’est le premier et le seul exemple de la sorte, depuis l’établissement du Koran qui défend de se soumettre aux infidèles ; les détails en sont précieux ; on les trouvera dans les campagnes d’Egypte.

Il est bizarre sans doute de voir, à Saint-Jean d’Acre, des Européens venir se battre dans une bicoque d’Asie, pour s’assurer la possession d’une partie de l’Afrique ; mais il l’est bien davantage que ceux qui dirigeaient les efforts opposés fussent de la même nation, du même âge, de la même classe, de la même arme, de la même école.

Phelippeaux, aux talens duquel les Anglais et les Turcs durent le salut de Saint-Jean d’Acre, avait été camarade de Napoléon à l’Ecole militaire de Paris ; ils y avaient été examinés avant d’être envoyés à leurs corps respectifs. « Il était de votre taille », me disait un jour l’Empereur, qui venait d’en dicter l’éloge dans un des chapitres de la campagne d’Egypte, après y avoir mentionné tout le mal qu’il en avait reçu. « Sire, répondais-je, il y avait bien plus d’affinité encore ; nous avions été intimes et inséparables à l’Ecole militaire. En passant par Londres avec sir Sidney Smith, dont il venait de procurer l’évasion du Temple, il me fit chercher partout ; je ne le manquai à son logement que d’une demi-heure ; je l’eusse probablement suivi, je ne faisais rien alors, des aventures m’eussent paru séduisantes, et pourtant quelle combinaison nouvelle dans nos destinées !!!

« C’est parce que je sais toute la part que le hasard a sur nos déterminations politiques, disait à ce sujet l’Empereur, que j’ai toujours été sans préjugés, et fort indulgent sur le parti que l’on avait suivi dans nos convulsions être bon Français, ou vouloir le devenir, était tout ce qu’il me fallait ». Et l’Empereur comparait la confusion de nos troubles à des combats de nuit, où souvent l’on frappe sur le voisin au lieu de frapper sur l’ennemi, et où tout se pardonne au jour, quand l’ordre s’est rétabli et que tout s’est éclairci. « Et moi-même puis-je affirmer, disait-il, malgré mes opinions naturelles, qu’il n’y eût pas eu telles circonstances qui eussent pu me faire émigrer ? Le voisinage de la frontière, une liaison d’amitié, l’influence d’un chef, etc. En révolution, on ne peut affirmer que ce qu’on a fait : il ne serait pas sage d’affirmer qu’on n’aurait pas pu faire autre chose ». Et il citait à ce sujet un exemple bien singulier du hasard sur les destinées : Serrurier et Hédouville cadet marchent de compagnie pour émigrer en Espagne ; une patrouille les rencontre : Hédouville, plus jeune, plus leste, franchit la frontière, se croit très heureux, et va végéter misérablement en Espagne. Serrurier, obligé de rebrousser dans l’intérieur, et s’en désolant, devient maréchal : voilà pourtant ce qui en est des hommes, de leurs calculs et de leur sagesse !

A Saint-Jean d’Acre, le général en chef perdit Caffarelli, qu’il aimait extrêmement et dont il faisait le plus grand cas ; celui-ci portait une espèce de culte à son général en chef ; l’influence était telle, qu’ayant eu plusieurs jours de délire avant de mourir, lorsqu’on lui annonçait Napoléon, ce nom semblait le rappeler à la vie ; il se recueillait, reprenait ses esprits, causait avec suite, et retombait aussitôt après son départ : cette espèce de phénomène se renouvela toutes les fois que le général en chef vint auprès de lui.

Napoléon reçut, durant le siège de Saint-Jean-d’Acre, une preuve de dévouement héroïque et bien touchante : étant dans la tranchée, une bombe à ses pieds, deux grenadiers se jetèrent aussitôt sur lui, le placèrent entre eux deux, et, élevant les bras au-dessus de sa tête, le couvrirent de toutes parts. Par bonheur, la bombe respecta tout le groupe ; nul ne fut touché.

Un de ces braves grenadiers a été depuis le général Daumesnil, l’autre était Souchon qui trois fois reçut des armes d’honneur.

Daumesnil, demeuré si populaire parmi les soldats sous le nom de la jambe de bois, avait perdu une jambe dans la campagne de Moscou, et commandait la place de Vincennes lors de l’invasion de 1814. La capitale était occupée depuis plusieurs semaines par les alliés que Daumesnil tenait encore. Il n’était alors question, dans tout Paris, que de son obstination à se défendre, et de la gaîté de sa réponse aux sommations russes : « Quand vous me rendrez ma jambe, je vous rendrai ma place ».

Mais à côté de la plaisanterie, voici du sublime : l’ennemi convoitait fort l’immense matériel renfermé dans la place dont la valeur dépassait cent millions. N’obtenant rien de la menace, il eut recours à la séduction ; un million fut offert à Daumesnil qui répondait froidement : « Vous ne serez pas plus heureux contre ma pauvreté ; je ne veux rien, et mon refus sera la richesse de mes enfans ».

Qui croirait qu’un tel acte dont on devrait être si fier d’embellir notre histoire et qu’on devrait être si empresser de présenter à l’imitation, viendrait échouer deux fois contre la proposition d’une récompense et d’une consécration nationales ! Comment expliquer un pareil refus que de meilleurs temps tiendront pour incroyable ! Mais ce que n’ont pas voulu faire les organes de la représentation nationale, très peu amis en ce moment d’un patriotisme trop exalté, le peuple le fera par lui-même ; des souscriptions particulières acquitteront la dette du trésor public, et la mémoire de Daumesnil n’y aura rien perdu.

L’armée française s’était acquis en Egypte une réputation sans égale, et elle le méritait ; elle avait dispersé et frappé de terreur les célèbres Mamelouks, la milice la plus redoutable de l’Orient. Après la retraite de Syrie, une armée turque vînt débarquer à Aboukir ; Mourad-Bey, le plus brave et le plus capable des Mamelouks, sortit de la haute Egypte où il s’était réfugié, et gagna, par des chemins détournés, le camp des Turcs. Au débarquement de ceux-ci, les détachemens français s’étaient repliés pour se concentrer : fier de cette apparence de crainte, le pacha qui commandait dit avec emphase, en apercevant Mourad-Bey : « Eh bien ! ces Français tant redoutés, dont tu n’as pu soutenir la présence, je me montre, les voilà qui fuient devant moi ! » Mourad-Bey, vivement blessé, lui répondit avec une espèce de fureur : « Pacha, rends grâce au Prophète qu’il convienne à ces Français de se retirer ; car s’ils se retournaient, tu disparaitrais devant eux comme la poussière devant l’aquilon ».

Il prophétisait : à quelques jours de là, les Français vinrent fondre sur cette armée ; elle disparut et Mourad-Bey, qui eut des entrevues avec plusieurs de nos généraux, ne revenait pas de la petitesse de leur taille, et de l’état chétif de leur personne : les Orientaux attachent une haute importance aux formes de la nature ; ils ne concevaient pas comment tant de génie pouvait se trouver sous une si mince enveloppe. La vue seule de Kléber satisfit leur pensée : c’était un homme superbe, mais de manières très dures. La sagacité des Egyptiens leur avait fait deviner qu’il n’était pas Français ; en effet, bien qu’Alsacien, il avait passé ses premières années dans l’armée prussienne, et pouvait être pris pour un pur Allemand. L’un de nous prétendit qu’il avait été janissaire dans sa jeunesse, ce qui fit rire beaucoup l’Empereur, qui lui dit qu’on s’était moqué de lui.

Le grand maréchal disait à l’Empereur qu’à la bataille d’Aboukir il se trouvait pour la première fois dans son armée, et près de sa personne : il était si peu fait, continuait-il, à l’audace de ses manœuvres, qu’il comprit à peine aucun des ordres qu’il entendit donner. « Surtout, Sire, disait-il, quand je vous entendis crier à un officier de vos guides : Allons, mon cher Hercule, prenez vingt-cinq hommes, et chargez-moi cette canaille. – Vraiment je me crus hors de mes sens : Votre Majesté montrait de la main peut-être mille chevaux turcs ».

Du reste, les pertes de l’armée d’Egypte sont loin d’être aussi considérables que pourraient le faire présumer un sol aussi étranger, l’insalubrité du climat, l’éloignement de toutes les ressources de la patrie, les ravages de la peste, et surtout les nombreux combats qui ont immortalisé cette armée. Ellet était, au débarquement, de trente mille hommes ; elle s’accrut de tous les débris de la bataille navale d’Aboukir, et peut-être encore de quelque arrivage partiel de France ; et cependant la perte totale, depuis l’entrée en campagne jusqu’à deux mois après le départ du général en chef pour l’Europe, c’est-à-dire dans l’espace de vingt-sept à vingt-huit mois, ne s’élève qu’à huit mille neuf cent quinze, ainsi que le prouve le document officiel de l’ordonnateur en chef de cette armée*

Assurément il faut bien que la vie d’un homme soit pleine de prodiges, pour qu’on arrête à peine sur un des actes dont on ne trouve pas d’exemples dans l’histoire. Quand César passa le Rubicon, et que la souveraineté en fut le résultat, César avait une armée, et marchait dans sa propre défense. Quand Alexandre, poussé par l’ardeur de la jeunesse et par le feu de son génie, alla débarquer en Asie pour faire la guerre au grand roi, Alexandre était fils d’un roi, roi lui-même, et il courait aux chances de l’ambition et de la gloire à la tête des forces de son royaume. Mais qu’un simple particulier, dont le nom trois ans auparavant était inconnu à tous, qui n’avait eu en cet instant d’autre auxiliaire que quelques victoires, son nom et la conscience de son génie, ait osé concevoir de saisir à lui seul les destinées de trente millions d’hommes, de les sauver des défaites du dehors et des dissensions du dedans ; qu’ému à la lecture des troubles qu’on lui peignait, à l’idée des désastres qu’il prévoyait, il se soit écrié : « De beaux parleurs, des bavards perdent la France ! Il est temps de la sauver ! » Qu’il ait abandonné son armée, traversé les mers, au péril de sa liberté, de sa réputation ; atteint le sol français, volé dans la capitale ; qu’il y ait saisi en effet le timon, arrêté court une nation ivre de tous les excès ; qu’il l’ait replacée subitement dans les sentiers de la raison et des principes ; qu’il lui ait préparé, dès cet instant, un jet de puissance et de gloire inconnue jusque-là, et que le tout se soit accompli sans qu’il en coutât une larme ou une goutte de sang à personne, c’est ce qu’on peut appeler une des plus gigantesques et des plus sublimes entreprises dont on ait jamais entendu parler ; c’est ce qui saisira d’étonnement et d’admiration une postérité calme, sans passions ; et c’est pourtant ce que les gens du temps qualifièrent d’évasion désespérée, d’infâme désertion. Toutefois l’armée qu’il laissa après lui occupa l’Egypte deux ans encore. L’opinion de l’Empereur était qu’elle ne devait même jamais y être forcée ; le grand maréchal, qui y est resté jusqu’au dernier instant, en convenait aussi.

Après le départ du général en chef pour la France, Kléber, qui lui succéda, circonvenu et séduit par des faiseurs, traita de l’évacuation de l’Egypte ; mais quand le refus des ennemis l’eut contraint de s’acquérir une nouvelle gloire et de mieux connaître ses forces, il changea tout-à-fait de pensée, et devint lui-même partisan de l’occupation de l’Egypte ; ce devint aussi le sentiment général de l’armée. Kléber alors ne s’occupa plus qu’à s’y maintenir ; il éloigna de lui les meneurs qui avaient dirigé sa première intention, et ne s’entoura plus que de l’opinion contraire. L’Egypte n’eût jamais couru de dangers s’il eût vécu ; sa mort seule en amena la perte. Alors l’armée se partagea entre Menou et Regnier ; ce ne fut plus qu’un champ d’intrigues ; la force et le courage des Français restèrent les mêmes ; mais l’emploi ou la direction qu’en fit le général ne ressemblèrent plus à rien.

Menou était tout-à-fait incapable. Les Anglais vinrent l’attaquer avec vingt mille hommes ; il avait des forces beaucoup plus nombreuses, et le moral des deux armées ne pouvait pas se comparer. Par un aveuglement inconcevable, Menou se hâta de disperser toutes ses troupes, dès qu’il apprit que les Anglais paraissait ; ceux-ci se présentèrent en masse, et ne furent attaqués qu’en détail. Ici l’Empereur disait : « Comme la fortune est aveugle ! Avec des mesures inverses, les Anglais eussent été infailliblement détruits, et que de nouvelles chances pouvait amener un tel échec ! »

Leur débarquement du reste, fut admirable, disait le grand maréchal ; en moins de cinq à six minutes ils présentèrent cinq mille cinq cents hommes en bataille, c’était un mouvement d’opéra ; ils en firent trois pareils. Douze cents hommes seuls s’opposèrent à ce que débarquement, et causèrent beaucoup de dommage. A très peu de temps de là cette masse de treize à quatorze mille hommes fut intrépidement attaquée par le général Lanusse, qui n’en avait que trois mille, et qui, brûlant d’ambition, et ne désespérant pas d’en venir à bout à lui seul, ne voulut attendre personne ; il renversa tout, d’abord, fit un carnage immense, et succomba. S’il eût eu seulement deux à trois mille hommes de plus, il remplissait son projet.

Les Anglais furent bien surpris quand ils jugèrent par eux-mêmes de notre situation en Egypte, et s’estimèrent bien heureux de la tournure qu’avaient prise les affaires.

Le général Hutchinson, qui recueillit la conquête, disait plus tard en Europe que, s’ils avaient connu le véritable état des choses, ils n’auraient certainement jamais tenté le débarquement ; mais on était persuadé en Angleterre qu’il n’y avait pas six mille Français en Egypte. Cette erreur venait des lettres interceptées et des intelligences dans le pays même. « Tant il est dans le caractère français, disait l’Empereur, d’exagérer, de se plaindre et de tout défigurer dès qu’on est mécontent. La foule de ces rapports pourtant n’était que le résultat de la mauvaise humeur ou des imaginations malades : il n’y avait rien à manger en Egypte, écrivait-on ; toute l’armée avait péri à chaque nouvelle bataille ; les maladies avaient tout emporté, il ne restait plus personne, etc. »

La continuité de ces rapports avait fini par persuader Pitt ; et comment ne l’eût-il pas été ? Par une bizarrerie des circonstances, les premières dépêches de Kléber adressées au Directoire et les lettres de l’armée furent reçues à Paris précisément par l’ancien général d’Egypte, qui venait d’exécuter le dix-huit brumaire ; et qu’on explique, si l’on peut, les contradictions qu’elles renfermaient ; qu’on se serve, si l’on veut ensuite, d’autorités individuelles pour soutenir son opinion. Kléber, général en chef, mandait au Directoire qu’il n’avait que six mille hommes ; et, dans le même paquet, les états de l’inspecteur aux revues en montraient au-delà de vingt mille. Il disait qu’il était sans argent, et les comptes du trésor montraient de grandes sommes. Il disait que l’artillerie n’était plus qu’un parc retranché, vide de toutes munitions, et les états de cette arme constataient des approvisionnemens pour plusieurs campagnes. « Aussi, disait Napoléon, si Kléber, en vertu du traité qu’il avait commencé, avait évacué l’Egypte, je n’eusse pas manqué de le mettre en jugement à son arrivée en France. Toutes ces pièces contradictoires avaient été déjà soumises à l’examen et à l’opinion du Conseil d’Etat ».

Qu’on juge, d’après les lettres de Kléber, le général en chef, ce que pouvaient être celles d’un rang inférieur, celles des simples soldats. Voilà cependant ce que les Anglais interceptaient tous les jours, ce qu’ils ont imprimé, ce qui a dirigé leurs opérations, ce qui aurait dû leur coûter bien cher. L’Empereur, dans toutes ses campagnes, disait-il, a toujours vu le même effet des lettres interceptées, et quelquefois il en a recueilli de grands fruits.

Dans les lettres qui lui tombaient alors dans les mains, il trouva des horreurs contre sa personne ; elles durent lui être d’autant plus sensibles, que plusieurs venaient de gens qu’il avait comblés, auxquels il avait donné sa confiance, et qu’il croyait lui être fort attachés. Un d’eux dont il avait fait la fortune, et sur lequel il devait compter le plus, mandait que le général en chef venait de s’évader, volant deux millions au trésor. Heureusement, dans ces mêmes dépêches, les comptes du payeur témoignaient que le général n’avait pas même pris la totalité de son traitement. « A cette lecture, disait l’Empereur, j’éprouvai un vrai dégoût des hommes : ce fut le premier découragement moral que j’aie senti ; et s’il n’a pas été le seul, du moins il a été peut-être le plus vif. Chacun dans l’armée me croyait perdu, et l’on s’empressait déjà de faire sa cour à mes dépens ». Du reste, cette même personne tenta depuis de rentrer en faveur : l’Empereur dit qu’il n’empêcha point qu’on l’employât subalternement ; mais il ne voulut jamais le revoir : il répondait constamment qu’il ne le connaissait pas ; ce fut là toute sa vengeance.

L’Empereur répétait jusqu’à satiété que l’Egypte devait demeurer à la France, et qu’elle y fut infailliblement demeurée si elle eût été défendu par Kléber ou Desaix. C’étaient ses deux lieutenans les plus distingués, disait-il ; tous deux d’un grand et rare mérite, quoique d’un caractère et de dispositions bien différens. On en trouvera les portraits dans les Mémoires de la campagne d’Egypte.

Kléber était le talent de la nature : celui de Desaix était entièrement celui de l’éducation et du travail. Le génie de Kléber ne jaillissait que par momens, quand il était réveillé par l’importance de l’occasion, et il se rendormait aussitôt après au sein de la mollesse et des plaisirs. Le talent de Desaix était de tous les instans, il ne vivait, ne respirait que l’ambition noble et la véritable gloire : c’était un caractère tout-à-fait antique. L’Empereur dit que sa mort a été la plus grande perte qu’il ait pu faire ; leur conformité d’éducation et de principes eût fait qu’ils se seraient toujours entendus ; Desaix se serait contenté du second rang, et fût toujours demeuré dévoué et fidèle. S’il n’eût pas été tué à Marengo, le Premier Consul lui eût donné l’armée d’Allemagne, au lieu de la continuer à Moreau. Du reste, une circonstance bien extraordinaire dans la destinée de ces deux lieutenans de Napoléon, c’est que le même jour et à la même heure où Desaix tombait à Marengo d’un coup de canon, Kléber périssait assassiné au Caire.

*Tués dans les combats ….. 3,614
Morts de leurs blessures ….. 854
Morts par accidens ….. 290
Morts par maladies ordinaires ….. 2,468
Morts de la fièvre pestilentielle ….. 1,689
TOTAL ….. 8,915

L’ordonnateur en chef, SARTELON.
Au Caire, le 10 frimaire an IX.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 23-25/09/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Samedi 23 au lundi 25 septembre 1815

PHENOMENE DU HASARD
PASSAGE DE LA LIGNE
BAPTEME

Le vent d’ouest continuait toujours, à notre grand étonnement ; c’était une espèce de phénomène dans ces parages : il nous avait très favorisés jusque là. Mais, en fait de phénomènes, le hasard en combina, le 23, un bien plus extraordinaire encore : ce jour-là nous traversâmes la Ligne, par zéro de latitude, zéro de longitude et zéro de déclinaison : circonstance que le seul hasard ne renouvellera peut-être pas dans un siècle ou dans mille ans, puisqu’il faut arriver au premier méridien précisément vers midi, passer la ligne à cette même heure, et y arriver en même temps que le soleil, le jour de l’équinoxe.

Ce fut un jour de grosse joie et de grand désordre dans tout l’équipage : c’était la cérémonie que nos marins appellent le baptême, et que les Anglais nomment le jour de grande barbe. Les matelots, dans l’appareil le plus burlesque, conduisent en cérémonie, aux pieds de l’un d’eux transformé en Neptune, tous ceux qui n’ont point encore traversé la ligne ; là un immense rasoir vous parcourt la barbe, préparée avec du goudron ; des sceaux d’eau dont on vous inonde aussitôt de toutes parts, les gros éclats de rire dont l’équipage accompagne votre fuite, complètent l’initiation des grands mystères ; personne n’est épargné : les officiers mêmes sont, en quelque façon, plus maltraités en cette circonstance que les derniers des matelots. Nous seuls, par une grâce parfaite de l’amiral, qui jusque là s’était plu à nous effrayer de cette terrible cérémonie, échappâmes à ces inconvéniens et à ces ridicules : nous fûmes conduits, avec toutes sortes d’attentions et de respects, aux pieds du dieu grossier, dont chacun de nous reçut un compliment de sa façon. Là se bornèrent toutes nos épreuves.

L’Empereur fut scrupuleusement respecté pendant toute cette saturnale, qui d’ordinaire ne respecte jamais rien. Ayant appris l’usage et le ménagement dont on usait à cet égard, il ordonna qu’on distribuât cent napoléons au grotesque Neptune et à sa bande, ce à quoi l’amiral s’opposa, autant par prudence peut-être que par politesse.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 19-22/09/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Mardi 19 au vendredi 22 septembre 1815.

EMPLOI DE NOS JOURNEES

Nous avancions toujours avec le même vent, le même ciel et la même température. Notre navigation, des plus monotones, demeurait fort douce ; nos journées étaient longues, mais le travail les faisait passer. L’Empereur me dictait régulièrement ses campagnes d’Italie ; je tenais déjà plusieurs chapitres. Les jours qui avaient suivi la première dictée avaient été marqués par peu de ferveur ; mais la régularité et la promptitude avec lesquelles je lui portais mon travail chaque matin, ses progrès, l’attachèrent tout-à-fait, et le charme des heures qu’il y employait le lui eurent bientôt rendu comme nécessaire : aussi j’étais sûr que tous les jours, vers onze heures, il me faisait appeler ; il semblait attendre lui-même ce moment avec impatience. Je lui lisais ce qu’il avait dicté la veille ; il faisait des corrections, et me dictait la suite : cela le conduisait en un clin d’œil jusqu’à quatre heures ; il demandait alors son valet de chambre, passait bientôt après dans le salon, où une partie de piquet ou d’échecs le conduisait jusqu’au dîner.

L’Empereur dicte très vite, il faut le suivre presque aussi vite que la parole ; j’ai dû me créer une espèce d’écriture hiéroglyphique. Je courais, à mon tour, dicter à mon fils ; j’étais assez heureux et assez prompt pour recueillir, à peu près littéralement, toutes les expressions de l’Empereur. Je n’avais plus de momens perdus : tous les jours on venait m’avertir qu’on était déjà à table ; heureusement que je pouvais m’y glisser sans être aperçu, ma place étant à côté de la porte, qui demeurait toujours ouverte ; j’en avais changé depuis long-temps, à la prière du capitaine Ross, commandant du vaisseau qui, ne parlant qu’anglais, était bien aise de pouvoir se faire expliquer ou apprendre quelques mots de français : j’étais venu me mettre entre lui et le grand maréchal. Le capitaine Ross est bon, doux, plein d’attentions ; j’avais créé l’habitude, suivant leur usage de s’offrir un verre de vin, d’adresser le mien à la santé de sa femme ; il me rendait le sien à la santé de la mienne : ce fut depuis notre coutume journalière.

Après le dîner, l’Empereur ne manquait jamais de revenir sur la dictée du matin, comme jouissant de l’occupation et du plaisir qu’elle lui avait causés. Cela me valait en cet instant, comme aussi toutes les fois que je l’abordais dans le jour, certaines interpellations de plaisanteries qu’il avait consacrées par leurs répétitions nombreuses : Ah ! le sage Las Cases (à cause de mon Atlas de Le Sage), M. l’illustre mémorialiste ! le Sully de Sainte-Hélène ! et plusieurs autres mots de la sorte. Puis il ajoutait maintes fois : « Après tout, mon cher, ces Mémoires seront aussi connus que tous ceux qui les ont devancés ; vous vivrez autant que tous leurs auteurs ; on ne pourra jamais s’arrêter sur nos grands événemens, écrire sur ma personne, sans avoir recours à vous ».

Et, reprenant la plaisanterie, il continuait avec gaieté : « On dira, après tout, il devait bien le savoir ; c’était son conseiller d’Etat, son chambellan, son compagnon fidèle. On dira : Il faut bien le croire, il ne ment pas, c’était un honnête homme, etc., etc », et mille autres choses semblables.

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18/09/2015

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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JOURNEE MONDIALE – 18 SEPTEMBRE

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DÍA MUNDIAL – 18 DE SEPTIEMBRE

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WORLDWIDE DAY – 18th OF SEPTEMBER

(العربية) 2015 09 18)

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Территориальная организация Бонапартистского Движения, 17-го февраля 2015 года.

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БОНАПАРТИСТСКОЕ ДВИЖЕНИЕ

ВСЕ ДЛЯ НАРОДА
«Для Чести Франции, для священных интересов Человечества»
(Наполеон Великий, 17-е вантоза VIII года – суббота 8-го марта 1800 года)
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Решение, 17-го февраля 2015 года.

Преамбула
После террористических атак, которые имели место в Копенгагене (Дания), в связи с террористическими атаками в Париже и Монруже и случаями гибели представителей наших военно-воздушных сил в Альбасете (Испания), Бонапартистское Движение передает свои соболезнования семьям жертв и отдает им дань уважения. Бонапартистское Движение вновь подтверждает, как национальное, европейское, франкоязычное и международное движение, свою поддержку военнослужащим, полицейским, сотрудникам службы спасения и работникам скорой помощи, а также их семьям, и всем жертвам войны и терроризма.

СТАТЬЯ I
В рамках территориальной организации нашего движения, и по случаю 215-й годовщины закона 28-го плювоза VIII года республики, мы призываем руководителей наших секций в частности представителей Бонапартистского Движения в департаментах (как эквивалентной административной области), к поощрению в нашей борьбе за Василек Франции и других учреждений, ассоциаций и служб, которые оказывают помощь нашим ветеранам войны, военным вдовам, а также опекают сирот, жертвы войны и терроризма, семьи военнослужащих, спасателей или полицейских, сильно пострадавших или убитых в ходе исполнения их обязанностей.

СТАТЬЯ II
Это в равной степени относится к руководителям наших секции, а также к их команде и к депутатам в муниципалитетах, которые должны способствовать нашей борьбе –
2/для обеспечения всеобщего доступа к правосудию, знанию и пониманию закона;
3/для обеспечения всеобщего доступа к достойному образованию, согласно определениям закона от 10-го мая 1806 года;
4/для бездомных, искалеченных, бедных, или крайне обездоленных людей;
5/в поддержку фермеров и пасечников;
6/для спасения, восстановления и поддержания национального и международного наследия;
7/для способствования освещения деятельности наших четырех императоров и защиты их памяти;
8/для примирения, согласия и патриотического воспитания.

СТАТЬЯ III
Категорически запрещено лидерам нашего движения, какими бы ни были их обязанности, издавать или передавать, через средства коммуникации, принадлежащие Бонапартистскому Движению, комментарии, статьи или положения, принятые любыми способами от людей или организаций, формально не союзных с нами. Авторы публикаций, непосредственно выпускаемых нашим движением, должны быть идентифицированы по имени, кроме случая, которому предшествовало разрешение президента.

СТАТЬЯ IV
База данных документов, доступных через наш веб-сайт, помещена в расположение наших активистов и сторонников. Этот сайт продолжит развитие и будет реорганизован, чтобы облегчить его использование.

СТАТЬЯ V
Существующее решение будет опубликовано на других языках, на которых говорят в рамках нашего движения, начиная с обязательных, а именно, французского, испанского, арабского и английского языков.

СТАТЬЯ VI
Наши национальные секретари внутренних дел оповещены, каждый в том, что касается их обязательств, связанных с выполнением существующего решения.

Поль-Наполеон Каллан
Президент Бонапартистского Движения.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 14-18/09/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Jeudi 14 au lundi 18 septembre 1815.

ORAGE
LIBELLES CONTRE L’EMPEREUR
LEUR EXAMEN
CONSIDERATIONS GENERALES

Après de petits vents et quelques calmes, le 16 nous eûmes un orage de pluie très considérable ; il fut la joie de l’équipage. Les chaleurs étaient extrêmement modérées ; on eût pu même dire qu’à l’exception de Madère, nous avions constamment joui d’une température fort douce. Mais l’eau était fort rare à bord ; par motif d’économie précautionnelle, on s’empressa de profiter de cet orage pour en recueillir autant qu’on put ; chaque matelot chercha à s’en faire une petite provision. Le fort de l’orage tomba au moment où l’Empereur, après son dîner, venait faire sa promenade habituelle sur le pont ; cela ne l’arrêta pas, seulement il fit apporter la fameuse redingote grise que les Anglais ne considéraient pas sans un vif intérêt. Le grand maréchal et moi ne quittâmes pas l’Empereur. L’orage dura plus d’une heure dans toute sa force ; quand l’Empereur rentra, j’eus toutes les peines du monde à me dépouiller de mes vêtemens ; presque tout ce que je portais se trouva perdu.

Les jours suivans le temps fut pluvieux ; mes travaux en souffraient tant soit peu ; tout était humide et mouillé dans notre mauvaise petite chambre : d’un autre côté, on se promenait difficilement sur le pont ; c’étaient les premiers temps de la sorte que nous eussions eus depuis notre départ ; ils nous déconcertaient. Je remplis le vide du travail par la conversation avec les officiers du vaisseau ; je n’avais d’intimité avec aucun ; mais j’entretenais avec tous des relations journalières de politesse et de prévenance. Ils aimaient à nous faire causer des affaires de France ; car on aurait de la peine à croire jusqu’à quel point la France et les Français leur étaient étrangers. Nous nous étonnions fort, réciproquement : eux, nous étonnaient par leurs principes dégénérés ; et nous, nous les étonnions par nos idées et nos mœurs nouvelles, dont ils ne se doutaient nullement : la France leur était certainement bien plus étrangère que la Chine.

Un des premiers du vaisseau, dans une conversation familière, fut conduit à dire : « Je crois que vous seriez tous bien effrayés, si nous allions vous jeter sur les côtes de France. – Pourquoi donc ? – Parce que, répondit-il, le roi pourrait vous faire payer cher d’avoir quitté votre pays pour suivre un autre souverain ; et puis, parce que vous portez une cocarde qu’il a défendue. – Mais est-ce bien à un Anglais de parler de la sorte ? Il faut que vous soyez bien déchus ! Assurément vous voilà bien loin de votre révolution, si justement qualifiée parmi vous de glorieuse. Mais nous qui nous en rapprochons fort, et qui avons beaucoup gagné, nous vous répondrons qu’il n’y a pas une de vos paroles qui ne soit une hérésie : d’abord notre châtiment ne tient plus au bon plaisir du roi, nous ne dépendons à cet égard que de la loi ; or, il n’en existe aucune contre nous, et si l’on venait à la violer sur ce point, ce serait à vous autres à nous garantir ; car votre général s’est engagé par la capitulation de Paris ; et ce serait une honte éternelle à votre administration, s’il tombait des têtes que votre foi publique aurait solennellement garanties.

« Ensuite, nous ne suivons pas un autre souverain : l’empereur Napoléon a été le nôtre, c’est incontestable ; mais il a abdiqué, et il ne l’est plus. Vous confondez ici des actes privés avec des mesures de parti ; de l’affection, du dévouement, de la tendresse, avec de la politique. Enfin, pour ce qui est de nos couleurs, lesquelles semblent vous offusquer, ce n’est qu’un reste de notre vieille toilette ; nous ne les portons encore aujourd’hui que parce que nous les portions hier ; on ne se sépare pas indifféremment de ce que l’on aime, il y faut un peu de contrainte et de nécessité ; pourquoi ne nous les avez-vous pas ôtées quand vous nous avez privés de nos armes ? l’un n’eût pas été plus inconvenable que l’autre. Nous ne sommes plus ici que des hommes privés ; nous ne prêchons pas la sédition ; ces couleurs nous sont chères, nous ne saurions le nier ; elles le sont, parce qu’elles nous ont vus vainqueurs de tous nos ennemis ; parce que nous les avons promenées en triomphe dans toutes les capitales de l’Europe ; parce que nous les portions tant que nous avons été le premier peuple de l’univers. Aussi on a bien pu les arracher du chapeau des Français, mais elles se sont réfugiées dans leur cœur ; elles n’en sortiront jamais ».

Dans une autre circonstance, un des mêmes officiers, après avoir parcouru avec moi la grande vicissitude des événemens, me disait : « Que sait-on ? peut-être sommes-nous destinés à réparer les maux que nous avons faits ! Vous seriez donc bien étonnés si un jour lord Wellington venait à reconduire Napoléon dans Paris ? – Ah ! oui, disais-je, je serais fort étonné ; et d’abord je n’aurais pas l’honneur d’être de la partie : à ce prix, j’abandonnerais même Napoléon ! Mais je puis être tranquille, je vous jure que Napoléon ne se soumettra pas à cette épreuve ; c’est de lui que je tiens ces sentimens ; c’est lui qui m’a guéri de la doctrine contraire, qui fut ce que j’appelle l’erreur de mon enfance ».

Les Anglais se montraient aussi très avides de nous questionner sur l’Empereur, dont le caractère et les dispositions leur avaient été peints, à ce qu’ils avouaient maintenant, de la manière la plus fausse. Ce qui n’était pas leur faute, observaient-ils, ils ne le connaissaient que par des ouvrages publiés par eux, tous très exagérés contre lui : ils en avaient plusieurs à bord. Un jour, comme je voulais regarder ce que lisait un des officiers, il ferma son livre avec embarras, me disant qu’il était si fort contre l’Empereur qu’il se ferait conscience de me le laisser voir. Une autre fois l’amiral me questionna longuement sur certaines imputations consignées dans divers ouvrages de sa bibliothèque, dont quelques-uns, me disait-il, jouissaient d’une certaine considération, et dont tous, convenait-il, avaient produit un grand effet en Angleterre contre le caractère de Napoléon. Ces circonstances me donnèrent l’idée de passer en revue successivement tous les ouvrages de ce genre qui se trouvaient à bord, et d’en consigner mon opinion dans mon Journal, ne devant jamais se rencontrer de situation aussi favorable que la mienne pour obtenir au besoin quelque éclaircissement sur les points qui pouvaient en valoir la peine.

Mais, avant d’entamer aucun de ces extraits, il faut qu’on me passe quelques considérations générales : elles suffiront pour répondre d’avance à la plus grande partie des inculpations sans nombre que je rencontrerai.

La calomnie et le mensonge sont les armes de l’ennemi civil ou politique, étranger ou domestique ; c’est la ressource du vaincu, du faible, de celui qui hait ou qui craint ; c’est l’aliment des salons, la pâture de la place publique. Ils s’acharnent d’autant plus que l’objet est plus grand : il n’est rien alors qu’ils ne hasardent et ne propagent. Plus ces calomnies, ces mensonges sont absurdes, ridicule, incroyables, plus ils sont recueillis, répétés de bouche en bouche. Les triomphes, les succès ne feront que les irriter davantage ; ils s’amoncelleront toujours en véritable orage moral, qui, venant à crever au moment du revers, précipitera la chute, la complètera, deviendra l’opinion et son immense levier.

Or, jamais on n’en fut jamais autant assailli ni plus défiguré que Napoléon ; jamais on n’accumula sur personne autant de pamphlets et de libelles, d’absurdes atrocités, de contes ridicules, de fausses assertions ; et cela devait être : Napoléon, à lui seul le génie, la force, le destin de sa propre puissance, vainqueur de ses voisins, en quelque façon monarque universel ; Marius pour les aristocrates, Sylla pour les démocrates, César pour les républicains, devait, au-dedans et au dehors, réunir contre lui un ouragan de passions.

Le désespoir, la politique et la rage durent le peindre, dans tous les pays, comme un objet d’horreur et d’effroi. Qu’on ne s’étonne donc plus de tout ce qui a été dit contre lui. S’il y avait à s’étonner, ce serait parce qu’on n’ait pas dit davantage, ou que l’effet n’ait pas été encore plus grand. Jamais il ne voulut permettre, au temps de sa puissance, qu’on s’occupât de répondre. « Les soins qu’on prendrait, disait-il, ne donneraient que plus de poids aux inculpations qu’on voudrait combattre. On ne manquerait pas de dire que tout ce qui serait écrit dans ma défense aurait été commandé et payé. Déjà les louanges maladroites de ceux qui m’entouraient m’avaient été parfois plus préjudiciables que toutes ces injures. Ce n’était que par des faits qu’il me convenait d’y répondre : un beau monument, une bonne loi de plus, un triomphe nouveau, devaient détruire des milliers de ces mensonges : les déclamations passent, disait-il, les actions restent ! »

C’est indubitablement vrai pour la postérité : les grands hommes d’autrefois nous sont parvenus dégagés des inculpations éphémères et passionnées de leurs contemporains ; mais il n’en est pas ainsi durant la vie, et Napoléon a fait la cruelle épreuve, en 1814, que les déclamations peuvent étouffer jusqu’aux actions mêmes. Au moment de sa chute, ce fut un vrai débordement, il en fut comme couvert. Toutefois il n’appartenait qu’à lui, dont la vie est si féconde en prodiges, de surmonter cette épreuve, et de reparaître, presque aussitôt, tout resplendissant du sein de ses propres ruines. Son merveilleux retour est assurément sans exemple, soit dans l’exécution, soit dans les résultats. Les transports qu’il fit naître se glissèrent jusque chez les voisins, ils y créèrent des voix publics ou secrets : et celui qu’en 1814 on avait poursuivi, abattu, comme le fléau des peuples, reparut tout à coup en 1815 comme leur espérance…..

Le mensonge et la calomnie aussi virent alors échapper leur proie, tant ils avaient abusé de leurs excès. Le bon sens des peuples en fit en grande partie justice, et ils ne les croiraient plus aujourd’hui. « Le poison ne pouvait plus rien sur Mithridate, me disait l’Empereur il y a peu de jours, en parcourant de nouveaux articles contre lui ; eh bien ! la calomnie, depuis 1814, ne pourrait pas davantage aujourd’hui contre moi ».

Quoi qu’il en soit, dans cette clameur universelle dirigée contre lui au temps de sa puissance, l’Angleterre tint toujours le premier rang.

Il y eut constamment chez elle deux grandes fabriques en toute activité : celle des émigrés, à qui tout était bon, et celle des ministres anglais, qui avaient établi cette diffamation en système : ils en avaient organisé régulièrement l’action et les effets ; ils entretenaient à leur solde des folliculaires et des libellistes dans tous les coins de l’Europe ; on leur prescrivait leur tâche ; on liait, on combinait leurs attaques, etc., etc.

Mais c’était en Angleterre surtout que le ministère anglais multipliait l’emploi de ces armes puissantes. Les Anglais, plus libres, plus éclairés, avaient d’autant plus besoin d’être remués. Les ministres trouvaient dans ce système le double avantage de monter l’opinion contre l’ennemi commun et de la détourner de leur propre conduite, en dirigeant les clameurs, l’indignation publique sur le caractère et les actes d’autrui ; par là ils sauvaient à leur propre caractère, à leurs propres actes, un examen et des récriminations qui eussent pu les embarrasser. Ainsi l’assassinat de Paul à Pétersbourg, celui de nos envoyés en Perse, l’enlèvement de Naper-Tandy dans la ville libre de Hambourg, la prise en pleine paix de deux riches frégates espagnoles, l’acquisition de toute l’Inde ; Malte, le cap de Bonne-Espérance, gardés contre la foi des traités ; la machiavélique rupture du traité d’Amiens, l’injuste saisie de nos bâtimens sans déclaration de guerre, la flotte danoise enlevée avec une si froide et si ironique perfidie, etc., sont autant d’attentats qui ont été se perdre dans l’agitation universelle qu’on avait eu l’art d’exciter contre un autre.

Pour être juste sur les inculpations accumulées sur Napoléon par la foule d’ouvrages dirigés contre lui, il faudrait donc faire la part aux passions, aux circonstances, rejeter avec mépris tout ce qui est apocryphe, anonyme et de pure déclamation ; s’en tenir aux seuls faits, aux preuves surtout, que n’auront pas manqué de publier ceux qui, l’ayant renversé, sont demeurés maîtres des pièces authentiques, des archives des ministères, de celles des tribunaux, en un mot de toutes les sources de la vérité en usage chez les hommes ; mais ils n’ont rien publié, rien produit ; et dès lors que de pièces s’écroulent d’elles-mêmes de ce monstrueux échafaudage ! Et pour être plus régulièrement équitable encore, si on ne veut juger Napoléon qu’à côté de ses analogues et de ses pairs, c’est-à-dire à côté des fondateurs de dynasties, ou de ceux qui sont parvenus au trône à la faveur des troubles ; alors, nous ne craignons pas de le dire, il se montre sans égal, il brille pur au milieu de tout ce qu’on lui oppose. Ce serait perdre son temps que de passer en revue les citations sans nombre de l’histoire ancienne et moderne : elles sont à la portée de chacun ; ne considérons que les deux pays qui nous touchent et nous intéressent le plus.

Napoléon a-t-il, comme Hugues Capet, combattu son souverain ? l’a-t-il fait mourir prisonnier dans une tour ?

Napoléon en a-t-il agi comme les princes de la maison actuelle d’Angleterre, qui deux fois couvrirent, en 1715 et 1745, les échafauds de victimes ? victimes auxquelles l’inconséquence politique des ministres anglais d’aujourd’hui ne laisse, d’après leurs propres principes actuels, d’autre qualification que celle de sujets fidèles mourant pour leur souverain légitime, d’autre titre que celui de martyrs !!!

Napoléon a-t-il, comme les princes qui viennent de le remplacer en France, suscité contre eux des machines infernales, organisé leur assassinat, soldé leur meurtre, mis leur vie à prix de mille manières et en mille occasions ? Car la contre-révolution avait tenu jusqu’ici tout cela dans une ténébreuse incertitude ; mais les coupables, les complices qui avaient jadis nié ces forfaits devant les tribunaux, sont venus aujourd’hui s’en vanter aux pieds du trône, en recevoir le prix, et le roi de France, sortant des belles maximes de Louis XII, n’a pas craint de récompenser les crimes qu’avait conseillés le comte de Lille.

La marche de Napoléon au rang suprême est au contraire toute simple, toute naturelle, toute innocente ; elle est unique dans l’histoire ; et il est vrai de dire que les circonstances de son élévation la rendent sans égale. « Je n’ai point usurpé la couronne, disait-il un jour au Conseil d’Etat, je l’ai relevée dans le ruisseau ; le peuple l’a mise sur ma tête : qu’on respecte ses actes ! »

Et en la relevant ainsi, Napoléon a remis la France dans la société de l’Europe, a terminé nos horreurs et ressuscité notre caractère ; il nous a purgés de tous les maux de notre crise funeste, et nous en a conservé tous les biens : « Je suis monté sur le trône, vierge de tous les crimes de ma position », disait-il dans une autre circonstance. Est-il bien des chefs de dynastie qui puissent en dire autant ?

Jamais, à aucune époque de l’histoire, on ne vit la faveur distribuée avec autant d’égalité, le mérite plus indistinctement recherché et récompensé, l’argent public plus utilement employé, les arts, les sciences plus encouragés ; jamais la gloire ni le lustre de la patrie ne furent élevés si haut : « Je veux, nous disait-il un jour au Conseil d’Etat, que le titre de Français soit le plus beau, le plus désirable sur la terre ; que tout Français, voyageant en Europe, se croie, se trouve toujours chez lui. »

Si la liberté sembla souffrir quelque atteinte, si l’autorité sembla parfois dépasser les bornes, les circonstances le rendaient nécessaire, inévitable. Les malheurs d’aujourd’hui nous éclairent trop tard sur cette vérité ; nous rendons justice, quand il n’est plus temps, au courage, au jugement, à la prévoyance qui dictaient alors ces efforts et ces mesures. C’est si vrai que, sous ce rapport, la chute politique de Napoléon a accru de beaucoup sa domination morale. Qui doute aujourd’hui que sa gloire, l’illustration de son caractère, ne gagnent infiniment par ses malheurs !!!

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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APPEL DU 15 ET 16 SEPTEMBRE

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La Llamada del 15 y 16 de Septiembre

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The Call of the 15th and 16th of September

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08/2015

MB_aigle_or-sceau

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Aigle_Empire_MOUVEMENT BONAPARTISTE

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 01/08/1815

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 02+03/08/1815

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Sénatus-consulte du 14 thermidor an X (2 août 1802), qui proclame Napoléon Bonaparte Premier consul à vie

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Senatus-consultum of the 14th of Thermidor Year X (2nd of August 1802), which proclaims Napoleon Bonaparte First Consul for Life

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 04/08/1815

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La Constitution du 16 thermidor an X (4 août 1802)

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LE MEMORIAL DE SAINTE HELENE – 05/08/1815

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Senatus-Consultum. 16th of Thermidor, Year X (4th of August 1802)

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 06/08/1815

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 07/08/1815

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 08 + 09/08/1815

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 10/08/1815

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 11 – 14/08/1815

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02/08/2014 + 15/08/2015

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07/2015

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 15/08/1815

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16 août 1855 LE MONITEUR UNIVERSEL

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 16-21/08/1815

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16th of August 1855 LE MONITEUR UNIVERSEL

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 22-26/08/1815

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Décision du 25 août 2015, qui ajoute à la mission de la Commission du Mouvement Bonapartiste pour la Francophonie, celle de l’Union Latine.

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Le 26 août 1789 : Déclaration des Droits [et des Devoirs] de l’Homme et du Citoyen.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 27-31/08/1815

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SOS PATRIMOINE

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SOS PATRIMONIO

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SOS HERITAGE

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SOS PATRIMOINE – PATRIMONIO – HERITAGE

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WORLDWIDE DAY – 18th OF SEPTEMBER

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BONAPARTIST MOVEMENT

EVERYTHING FOR AND BY THE PEOPLE
« For the Honour of France, for the sacred interests of Humanity »

(Napoleon the Great, 17th of Ventôse Year VIII – Saturday 8th March 1800)

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The 18th of September 2015 marks the 204th anniversary of the creation of the sapper-firefighters of Paris by Napoleon the Great. As the Bonapartist Movement, we have reached the conclusion that it is logical that this day be dedicated to honouring firefighters and other emergency services around the world.

The principle of this event?

A public declaration of our support for the Sapper-Firefighters, for firefighters and emergency services the world over, for and by all those who wish to take part in it.

For 24 hours, it’s the moment to send a card to say thank you when you’ve been helped

…or when someone close to you has been.

Not that we’ll forget them on the 19th of September 2015 at 00:00, but at least this commemoration will be dedicated to paying hommage to them and to saying a great « thank you »

18 09 2015

18 09 2016

Barack Obama 15 août 2011 Année internationale SP version anglaise

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DÍA MUNDIAL – 18 DE SEPTIEMBRE

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MOVIMIENTO BONAPARTISTA

TODO PARA Y POR EL PUEBLO
« Por el Honor de Francia, por los sagrados intereses de la humanidad »
(Napoleón el Grande, 17 años Ventoso VIII – Sábado, 08 de marzo 1800)

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Aigle_Empire_MOUVEMENT BONAPARTISTE

El 18 de septiembre del 2015 marca el aniversario 204 de la creación del Departamento de Bomberos de Paris por Napoleón el Grande. Por consiguiente, nosotros, el Movimiento Bonapartista hemos llegado a la lógica conclusión de honrar y agradecer a los Departamentos de bomberos y de servicios de emergencia de todo el mundo.

La actividad consiste en lo siguiente :

Que por todo un dias honremos, agradezcamos y apoyemos a los diversos departamentos de bomberos y a los servicios de emergencia, enviando alguna carta de agradecimiento por su trabajo nosotros mismos e invitar a cualquier persona que alguna vez requirió de sus servicios a hacer lo mismo. Esta celebración concluye oficialmente el 19 de septiembre de 2015, mas eso no significa que olvidaremos el grandioso trabajo que hacen por nosotros al día siguiente, pero al menos habremos dedicado todo un dias para homenajear a estos héroes.

Muchas Gracias

2015

2016

Chile 15 août 2011 Année internationale SP

Argentina 15 août 2011 Année internationale SP

Bolivia 15 août 2011 Année internationale SP

Colombia 15 août 2011 Année internationale SP

Costa Rica 15 août 2011 Année internationale SP

El Salvador 15 août 2011 Année internationale SP

Guatemala 15 août 2011 Année internationale SP

Honduras 15 août 2011 Année internationale SP

Mexico 15 août 2011 Année internationale SP

Nicaragua 15 août 2011 Année internationale SP

Panama 15 août 2011 Année internationale SP

Paraguay 15 août 2011 Année internationale SP

Perou 15 août 2011 Année internationale SP

Puerto Rico

RepDom 15 août 2011 Année internationale SP

Uruguay 15 août 2011 Année internationale SP

Venezuela 15 août 2011 Année internationale SP

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JOURNEE MONDIALE – 18 SEPTEMBRE

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Le 18 septembre chaque année, le MB rend hommage aux secouristes locaux partout dans le monde. A cette occasion nous en profitons aussi pour promouvoir les organisations qui les aident, ainsi que leurs familles (notamment en cas de blessure ou de décès en service), pour sensibiliser les gens aux risques et besoins du métier, et pour appeler à les soutenir en manifestant contre les fermetures de casernes, hôpitaux, coupes budgétaires etc.

Pour relayer l’événement, et afin de vous permettre de partager liens utiles, témoignages, articles, vidéos, remerciements et revendications, nous mettons en ligne, chaque année depuis 2011 à l’occasion du bicentenaire des Sapeurs-Pompiers de Paris, un événement Facebook :

18 09 2015

18 09 2016

Le 18 septembre 2015 marquera les 204 ans de la création des sapeurs-pompiers de Paris par Napoléon le Grand. En tant que Mouvement Bonapartiste, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il est logique que cette journée soit dédiée aux pompiers et autres services de secours.

Le principe ?

Une déclaration publique de notre soutien pour les Sapeurs-pompiers, les pompiers et secouristes de par le monde, pour et par tous ceux qui veulent y participer

Pendant 24 heures, c’est le moment d’envoyer une carte pour dire merci lorsqu’on a été secouru

…ou lorsqu’un proche l’a été.

Non pas qu’on les oubliera le 19 septembre 2015 à 00h00, mais qu’au moins cette commémoration soit consacrée à leur rendre hommage et à leur dire un grand merci.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 10-13/09/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Dimanche 10 au mercredi 13 septembre 1815

VENTS ALIZES
LA LIGNE

Lorsqu’on approche des tropiques, on rencontre ce qu’on appelle les vents alizés, vents éternellement de la partie de l’est. La science explique ce phénomène d’une manière satisfaisante. Lorsqu’en venant d’Europe on commence à attendre ces vents, ils soufflent du nord-est ; à mesure qu’on s’avance vers la Ligne, ils se rapprochent de l’est ; on a généralement à craindre les calmes sous la Ligne. Lorsqu’elle est dépassée, les vents gagnent graduellement vers le sud jusqu’au sud-est ; et, quand enfin on dépasse les tropiques, on perd les vents alizés, et l’on rentre dans les vents variables, comme dans nos parages européens. Le bâtiment, qui venant d’Europe se dirige sur Sainte-Hélène, est toujours poussé vers l’ouest par ses vents constans de l’est. Il serait bien difficile qu’il pût atteindre cette île par une route directe : il n’en a même pas la prétention ; il pousse jusque dans les passages variables du midi, et gouverne alors vers le cap de Bonne-Espérance, de manière à rencontrer les vents alizés du sud-est, qui le ramènent vent arrière sur Sainte-Hélène.

Or, il y a deux systèmes pour aller trouver les vents variables du sud : c’est de couper la ligne du vingt au vingt-quatrième degré de longitude, méridien de Londres ; les partisans de cette route disent qu’on y est moins exposé au calme de la ligne, et que, si elle vous présente le désavantage de vous porter souvent jusqu’à la vue du Brésil, elle vous fait alors franchir cet espace en beaucoup moins de temps. L’amiral Cockburn, qui penchait à croire cette route un préjugé et une routine, se décida pour le seconde système, qui consistait à prendre beaucoup plus à l’est ; et d’après des exemples particuliers qui lui étaient connus, il chercha à couper la ligne vers les deuxième ou troisième degrés de longitude. Il ne doutait pas, dans sa route vers les vents variables, de passer assez près sous le vent de Sainte-Hélène pour raccourcir de beaucoup son chemin, si même il ne parvenait à l’atteindre, en courant des bords, sans sortir des vents alizés.

Les vents, qui, à notre grand étonnement, passèrent à l’ouest, circonstance que l’amiral nous dit être plus commune que nous ne pensions, vinrent encore favoriser son opinion ; il abandonna les mauvais marcheurs de son escadre, à mesure qu’ils restèrent de l’arrière, et ne songea plus lui-même qu’à gagner sa destination avec le plus de célérité possible.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 07-09/09/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Jeudi 7 au samedi 9 septembre 1815

UNIFORMITE
ENNUI
L’EMPEREUR SE DECIDE A ECRIRE SES MEMOIRES

Nous continuons toujours notre navigation, sans que rien vînt interrompre l’uniformité qui nous entourait. Tous nos jours se ressemblaient ; l’exactitude de mon journal pouvait seule me laisser savoir où nous en étions du mois et de la semaine. Heureusement le travail remplissait tous mes momens, et la journée coulait avec une certaine facilité. Les matériaux que j’amassais dans la conversation de l’après-dînée ne me laissaient pas de temps perdu jusqu’à celle du lendemain.

Cependant l’Empereur savait que je travaillais beaucoup ; il soupçonnait même l’objet de mon occupation, il voulut s’en assurer, et prit connaissance de quelques pages ; il n’en fut pas mécontent. Mais, revenant plusieurs fois sur le même sujet, il trouvait qu’un tel journal serait plus intéressant qu’utile ; que les événemens militaires, par exemple, tirés ainsi de seules conversations courantes, seraient toujours maigres, incomplets, sans objet et sans résultat, de pures anecdotes souvent puériles, au lieu d’opérations et de résultats classiques. Je saisis avidement l’occasion favorable, j’abondai dans son sens, j’osai suggérer l’idée qu’il me dictât les campagnes d’Italie : « Ce serait un bienfait pour la patrie, un vrai monument de la gloire nationale ; et puis nos momens étaient bien vides, nos heures bien longues, le travail les tromperait ; quelques instans pourraient n’être pas sans charmes ». Ce devint alors le sujet de conversations prises et reprises plusieurs fois.

Enfin l’Empereur se décida, et le samedi 9 septembre 1815, me faisant venir dans sa chambre, il me dicta, pour la première fois, quelque chose sur le siège de Toulon : on le trouvera aux campagnes d’Italie, destinées à former un ouvrage séparé, sans que cela intervienne en rien dans les anecdotes que je continuerai de consigner ici, quand l’occasion s’en présentera.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 1er-6/09/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Vendredi 1er septembre au mercredi 6 septembre 1815.

ÎLES DU CAP-VERT
NAVIGATION

Le 1er septembre, notre latitude nous annonçait que nous verrions les îles du Cap-Vert dans la journée. L’horizon était couvert ; à la nuit nous n’apercevions encore rien. L’amiral, convaincu que nous avions de l’erreur en longitude, allait prendre sur la droite à l’ouest pour rencontrer ces îles, lorsqu’un brick, qui était de l’avant, fit signal qu’il les découvrait à gauche. Il s’éleva dans la nuit une espèce de tempête au sud-est ; et, si l’erreur eût été en sens opposé, et que l’amiral eût pris en effet sur la droite, nous aurions pu nous trouver en perdition : ce qui prouve que, malgré les grands progrès de l’art, les chances demeurent encore fort dangereuses. Le vent, toujours très fort et la mer très grosse, l’amiral préféra continuer sa route plutôt que de s’arrêter pour faire de l’eau ; il espérait d’ailleurs en avoir assez. Tout nous annonçait un passage prospère ; nous étions déjà fort avancés. Les circonstances continuaient d’être favorables, la température était douce. Notre navigation était heureuse ; elle eût pu même nous paraître agréable si elle s’était faite dans nos projets et d’après notre volonté. Mais comment oublier nos maux et se distraire de notre avenir ! …

Le travail seul pouvait nous faire supporter la longueur et l’ennui de nos journées. J’avais imaginé d’apprendre l’anglais à mon fils ; l’Empereur, à qui je parlais de ses progrès, voulut l’apprendre aussi. Je m’étudiai à lui composer une méthode et un tableau très simple qui devaient lui en éviter tout l’ennui. Cela fut très bien deux ou trois jours ; mais l’ennui de cette étude était au moins égal à celui qu’il s’agissait de combattre ; l’anglais fut laissé de côté. L’Empereur me reprocha bien quelquefois de ne plus continuer mes leçons ; je répondais que j’avais la médecine toute prête, s’il avait le courage de l’avaler. Du reste, vis-à-vis des Anglais surtout, sa manière d’être et de vivre, toutes ses habitudes, continuaient à être les mêmes : jamais une plainte, un désir ; toujours impassible, toujours égal, toujours sans humeur.

L’amiral, qui, je crois, sur notre réputation, s’était fort bien cuirassé au départ, se désarmait insensiblement, et prenait chaque jour plus d’intérêt à son captif. Il venait, au sortir du dîner, représenter que le serein et l’humidité pouvaient être dangereux ; alors l’Empereur prenait quelquefois son bras et prolongeait avec lui la conversation, ce qui semblait remplir sir Georges Cockburn de satisfaction ; il s’en montrait heureux. On m’a assuré qu’il écrivait avec soin tout ce qu’il pouvait recueillir. S’il en est ainsi, ce que l’Empereur a dit un de ces jours, à dîner, sur la marine, nos ressources navales dans le Midi, celles qu’il avait déjà créés, celles qu’il projetait encore sur les ports, les mouillages de la Méditerranée, ce que l’amiral écoutait avec cette anxiété qui redoute l’interruption, tout cela composera pour un marin un chapitre vraiment précieux.

Je reviens aux détails recueillis des conversations habituelles ; en voici sur le siège de Toulon.

En septembre 1793, Napoléon Bonaparte, âgé de vingt-quatre ans, était encore inconnu au monde qu’il devait remplir de son nom ; il était lieutenant-colonel d’artillerie, et se trouvait depuis peu de semaines à Paris, venant de Corse, où les circonstances politiques l’avaient fait succomber sous la faction de Paoli. Les Anglais venaient de se saisir de Toulon, on avait besoin d’un officier d’artillerie distingué pour diriger les opérations du siège ; Napoléon y fut envoyé. Là le prendra l’histoire, pour ne plus le quitter ; là commence son immortalité.

Je renvoie aux mémoires de la campagne d’Italie ; on y lira le plan d’attaque qu’il fit adopter, la manière dont il l’exécuta ; on y verra que c’est lui précisément, et lui seul, qui prit la place. Ce dut être un bien grand triomphe sans doute ; mais, pour l’apprécier plus dignement encore, il faudrait surtout comparer le procès-verbal du plan d’attaque avec le procès-verbal de l’évacuation : l’un est la prédiction littérale, l’autre en est l’accomplissement mot à mot. Dès cet instant la réputation du jeune commandant d’artillerie fut extrême ; l’Empereur n’en parle pas sans complaisance ; c’est une des époques de sa vie où il a éprouvé, dit-il, le plus de satisfaction ; c’était son premier succès : on sait que c’est celui qui imprime les plus doux souvenirs. La relation de la campagne d’Italie peindra suffisamment les trois généraux en chef qui se sont succédés pendant le siège : l’inconcevable ignorance de Carteaux, la sombre brutalité de Doppet, et la bravoure bonhomière de Dugommier ; je n’en dirai rien ici.

Dans ces premiers momens de la révolution, ce n’était que désordre dans le matériel, ignorance dans le personnel, tant à cause de l’irrégularité des temps que de la rapidité et de la confusion qui avaient présidé aux avancemens. Voici qui peut donner une idée des choses et des mœurs de cette époque.

Napoléon arrive au quartier-général ; il aborde le général Carteaux, homme superbe, doré, dit-il, depuis les pieds jusqu’à la tête, qui lui demande ce qu’il y a pour son service. Le jeune officier présente modestement sa lettre qui le chargeait de venir, sous ses ordres, diriger les opérations de l’artillerie. « C’était bien inutile, dit le bel homme, en caressant sa moustache ; nous n’avons plus besoin de rien pour reprendre Toulon. Cependant, soyez le bienvenu, vous partagerez la gloire de le brûler demain, sans en avoir pris la fatigue ». Et il le fit rester à souper.

On s’assied trente à table, le général seul est servi en prince, tout le reste meurt de faim ; ce qui, dans ces temps d’égalité, choqua étrangement le nouveau venu. Au point du jour, le général le prend dans son cabriolet, pour aller admirer, disait-il, les dispositions offensives. A peine a-t-on dépassé la hauteur et découvert la rade, qu’on descend de voiture, et qu’on se jette sur les côtés dans des vignes. Le commandant d’artillerie aperçoit alors quelques pièces de canon, quelque remuement de terre, auxquels, à la lettre, il lui est impossible de rien conjecturer. « Sont-ce là nos batteries ? dit fièrement le général, parlant à son aide-de-camp, son homme de confiance. – Oui, général. – Et notre parc ? – Là, à quatre pas. – Et nos boulets rouges ? – Dans les bastides voisines, où deux compagnies les chauffent depuis ce matin. – Mais comment porterons-nous ces boulets tout rouges ? » Et ici les deux hommes de s’embarrasser, et de demander à l’officier d’artillerie si, par ses principes, il ne saurait pas quelque remède à cela. Celui-ci, qui eût été tenté de prendre le tout pour une mystification, si les deux interlocuteurs y eussent mis moins de naturel (car on était au moins à une lieue et demie de l’objet à attaquer), employa toute la réserve, le ménagement, la gravité possibles, pour leur persuader, avant de s’embarrasser de boulets rouges, d’essayer à froid pour bien s’assurer de la portée. Il eut bien de la peine à y réussir ; et encore ne fut-ce que pour avoir très heureusement employé l’expression technique du coup d’épreuve, qui frappa beaucoup, et les ramena à son avis. On tira donc ce coup d’épreuve ; mais il n’atteignit pas au tiers de la distance, et le général et son aide de camp de vociférer contre les Marseillais et les aristocrates, qui auront malicieusement, sans doute, gâté les poudres.

Cependant arrive à cheval le représentant du peuple : c’était Gasparin, homme de sens, qui avait servi. Napoléon, jugeant dès cet instant toutes les circonstances environnantes, et prenant audacieusement son parti, se rehausse tout à coup de six pieds, interpelle le représentant, le somme de lui faire donner la direction absolue de sa besogne ; démontre, sans ménagement, l’ignorance inouïe de tout ce qui l’entoure, et saisit, dès cet instant, la direction du siège, où dès lors il commanda en maître.

Carteaux était si borné qu’il était impossible de lui faire comprendre que, pour avoir Toulon plus facilement, il fallait aller l’attaquer à l’issue de la rade ; et comme il était arrivé au commandant de l’artillerie de dire parfois en montrant cette issue sur la carte, que c’était là qu’était Toulon, Carteaux le soupçonnait de n’être pas fort en géographie ; et quand enfin, malgré sa résistance, l’autorité des représentans eut décidé cette attaque éloignée, ce général n’était pas sans défiance sur quelque trahison ; il faisait observer souvent avec inquiétude que Toulon n’était pourtant pas de ce côté.

Carteaux voulut un jour forcer le commandant de placer une batterie adossée le long d’une maison qui n’admettait aucun recul ; une autre fois, revenant de la promenade du matin, il mande le même commandant pour lui dire qu’il vient de découvrir une position d’où une batterie de six ou douze pièces doit infailliblement procurer Toulon sous peu de jours : c’était un petit tertre d’où l’on pouvait battre à la fois, prouvait-il, trois ou quatre forts et plusieurs points de la ville. Il s’emporte sur le refus du commandant de l’artillerie, qui fait observer que si la batterie battait tous les points, elle en était battue ; que les douze pièces auraient affaire à cent cinquante ; qu’une simple soustraction devait lui suffire pour lui faire connaître son désavantage. Le commandant du génie fut appelé en conciliation, et comme il fut tout d’abord de l’avis du commandant de l’artillerie, Carteaux disait qu’il n’y avait pas moyen de rien tirer de ces corps savans, parce qu’ils se tenaient tous par la main. Pour prévenir des difficultés toujours renaissantes, le représentant décida que Carteaux ferait connaître en grand son plan d’attaque au commandant de l’artillerie, qui en exécuterait les détails d’après les règles de son arme. Voici quel fut le plan mémorable de Carteaux.

« Le général d’artillerie foudroiera Toulon pendant trois jours, au bout desquels je l’attaquerai sur trois colonnes et l’enlèverai ».

Mais, à Paris, le comité du génie trouva cette mesure expéditive beaucoup plus gaie que savante, et c’est ce qui contribua à faire rappeler Carteaux. Les projets du reste ne manquaient pas ; comme la prise de Toulon avait été donnée au concours des sociétés populaires, ils abondaient de toutes parts ; Napoléon dit qu’il en a bien reçu six cents durant le siège. Quoi qu’il en soit, c’est au représentant Gasparin que Napoléon dut de voir son plan, celui qui donna Toulon, triompher des objections des comités de la Convention, il en conservait un souvenir reconnaissant : C’était Gasparin, disait-il, qui avait ouvert sa carrière.

Aussi verra-t-on l’Empereur, dans son testament, consacrer un souvenir au représentant Gasparin, pour la protection spéciale, dit-il, qu’il en avait reçue.

Il a honoré en même temps d’un précieux souvenir le chef de son école d’artillerie, le général Duteil, ainsi que son général en chef à Toulon, Dugommier, pour l’intérêt et la bienveillance qu’il avait éprouvés d’eux.

Dans tous les différends que Carteaux avait avec le commandant d’artillerie, lesquels se passaient la plupart du temps devant sa femme, celle-ci prenait toujours le parti de l’officier d’artillerie, disant naïvement à son mari : « Mais laisse donc faire ce jeune homme, il en sait plus que toi ; il ne te demande rien ; ne rends-tu pas compte ? la gloire te reste ».

Cette femme n’était pas sans beaucoup de bon sens. Retournant à Paris, après le rappel de son mari, les Jacobins de Marseille donnèrent au ménage disgracié une fête superbe ; pendant le repas, comme il y était question du commandant d’artillerie qu’on élevait aux nues : « Ne vous y fiez pas, dit-elle, ce jeune homme a trop d’esprit pour être long-temps un sans culotte ». Sur quoi le général de s’écrier gravement, et d’une voix de Stentor : « Femme Carteaux, nous sommes donc des bêtes, nous ! – Non, je ne dis pas cela, mon ami, mais … tiens, il n’est pas de ton espèce, il faut que je te le dise ».

Un jour, au quartier-général, on vit déboucher par le chemin de Paris une superbe voiture ; elle était suivie d’une deuxième, troisième, d’une dixième, quinzième, etc. Qu’on juge, dans ces temps de simplicité républicaine, de l’étonnement et de la curiosité de chacun ; le grand roi n’eût pas voyagé avec plus de pompe. Tout cela avait été requis dans la capitale ; plusieurs étaient des voitures de la cour ; il en sort une soixantaine de militaires, d’une belle tenue, qui demandent le général en chef ; ils marchent à lui avec l’importance d’ambassadeurs : « Citoyen général, dit l’orateur de la bande, nous arrivons de Paris, les patriotes sont indignés de ton inaction et de ta lenteur. Depuis long-temps le sol de la république est violé ; elle frémit de n’être pas encore vengée ; elle se demande pourquoi Toulon n’est pas encore repris, pourquoi la flotte anglaise n’est pas encore brûlée. Dans son indignation, elle a fait un appel aux braves ; nous nous sommes présentés, et nous voilà brûlans d’impatience de remplir son attente. Nous sommes canonniers volontaires de Paris ; fais-nous donner des canons, demain nous marchons à l’ennemi ». Le général, déconcerté de cette incartade, se retourne vers le commandant d’artillerie, qui lui promet tout bas de le délivrer le lendemain de ces fiers-à-bras. On les comble d’éloges, et, au point du jour, le commandant d’artillerie les conduit sur la plage, et met quelques pièces à leur disposition. Etonnés de se trouver à découvert depuis les pieds jusqu’à la tête, ils demandent s’il n’y aura pas quelque abri, quelque bout d’épaulement. On leur répond que c’était bon autrefois, que ce n’est plus la mode, que le patriotisme a rayé tout cela. Mais, pendant la colloque, une frégate anglaise vient à lâcher une bordée, et tous les bravaches de s’enfuir. Alors ce ne fut plus qu’un cri contre eux dans le camp ; les uns disparurent, le reste se fondit modestement dans les derniers rangs.

Tout alors n’était que désordre, anarchie. « Le faiseur du général en chef qui avait trouvé le secret de nous déplaire extrêmement, disait Napoléon, faisait fort l’entendu, et tracassait sans cesse les artilleurs, dans leurs parcs et dans leurs batteries. On imagine gaiement de s’en délivrer ; on le tourne en ridicule, on s’excite, on se monte la tête ; tout à coup il paraît avec sa confiance ordinaire, tranchant, ordonnant, furetant ; on lui répond mal, on lui tend quelque piège, on se prend de bec ; l’orage se grossit, la tempête éclate ; de toutes parts on crie à l’aristocrate, on le menace de la lanterne, et mon homme de piquer des deux ; il ne reparut oncques depuis ».

Le commandant d’artillerie était à tout et partout. Son activité, son caractère, lui avaient créé une influence positive sur le reste de l’armée. Toutes les fois que l’ennemi tentait quelques sorties ou forçait les assiégeans à quelques mouvemens rapides et inopinés, les chefs des colonnes et des détachemens n’avaient tous qu’une même parole : « Courez au commandant de l’artillerie, disait-on, demandez-lui ce qu’il faut faire ; il connaît mieux les localités que personne ». Et cela s’exécutait sans qu’aucun s’en plaignît. Du reste, il ne s’épargnait point ; il eut plusieurs chevaux tués sous lui, et reçut d’un Anglais un coup de baïonnette à la cuisse gauche ; blessure grave qui le menaça quelques instans de l’amputation.

Etant un jour dans une batterie ou un des chargeurs est tué, il prend le refouloir, et charge lui-même dix à douze coups. A quelques jours de là, il se trouve couvert d’une gale très maligne ; on cherche où elle peut avoir été attrapée ; Muiron ; son adjudant, découvre que le canonnier mort en était infecté. L’ardeur de la jeunesse, l’activité du service, font que le commandant d’artillerie se contente d’un léger traitement, et le mal disparut ; mais le poison n’était que rentré, il affecta long-temps sa santé, et faillit lui coûter la vie. De là, la maigreur, l’état chétif et débile, le teint maladif du général en chef de l’armée d’Italie et de l’armée d’Egypte.

Ce ne fut que beaucoup plus tard, aux Tuileries, après de nombreux vésicatoires sur la poitrine, que Corvisart le rendit tout-à-fait à la santé ; alors aussi commença cet embonpoint qu’on lui a connu depuis.

Napoléon, de simple commandant de l’artillerie de l’armée de Toulon, eût pu en devenir le général en chef avant la fin du siége. Le jour même de l’attaque du Petit-Gibraltar, le général Dugommier, qui la retardait depuis quelques jours, voulait la retarder encore ; sur les trois ou quatre heures après midi, les représentans envoyèrent chercher Napoléon ; ils étaient mécontens de Dugommier, surtout à cause de son nouveau délai, et, voulant le destituer, ils offrirent le commandement au chef de l’artillerie, qui s’y refusa, et alla trouver son général, qu’il estimait et aimait, lui fit connaître ce dont il s’agissait, et le décida à l’attaque. Sur les huit ou neuf heures du soir, quand tout était en marche, au moment de l’exécution, les choses changèrent, les représentans interdisaient alors l’attaque ; mais Dugommier, toujours poussé par le commandant d’artillerie, y persista : s’il n’eût pas réussi, il était perdu, sa tête tombait ; tels étaient le train des affaires et la justice du temps.

Ce furent les notes que les comités de Paris trouvèrent au bureau de l’artillerie sur le compte de Napoléon qui firent jeter les yeux sur lui pour le siége de Toulon. On vient de voir que dès qu’il y parut, malgré son âge et l’infériorité de son grade, il y gouverna : ce fut le résultat naturel de l’ascendant du savoir, de l’activité, de l’énergie, sur l’ignorance et la confusion du moment. Ce fut réellement lui qui prit Toulon, et pourtant il est à peine nommé dans les relations. Il tenait déjà cette ville, que dans l’armée on ne s’en doutait point encore : après avoir enlevé le Petit-Gibraltar qui pour lui avait toujours été la clef et le terme de toute l’entreprise, il dit au vieux Dugommier, qui était accablé de fatigues : « Allez vous reposer ; nous venons de prendre Toulon, vous pourrez y coucher après-demain ». Quand Dugommier vit la chose en effet accomplie, quand il récapitula que le jeune commandant de l’artillerie lui avait toujours dit d’avance, à point nommé, ce qui arriverait, ce fut alors tout-à-fait de sa part de l’admiration et de l’enthousiasme ; il ne pouvait tarir sur son compte. Il est très vrai, ainsi qu’on le trouve dans quelques pièces du temps, qu’il instruisit les comités de Paris qu’il avait avec lui un jeune homme auquel on devait une véritable attention, parce que, quelque côté qu’il adoptât, il était sûrement destiné à mettre un grands poids dans la balance.

Dugommier, envoyé à l’armée des Pyrénées-Orientales, voulut avoir avec lui le jeune commandant d’artillerie ; mais il ne put l’obtenir ; toutefois il en parlait sans cesse, et depuis, quand cette même armée, après la paix avec l’Espagne, fut envoyé pour renfort à celle d’Italie, qui reçut bientôt après Napoléon pour général en chef, celui-ci se trouva arriver au milieu d’officiers qui, d’après tout ce qu’ils avaient entendu dire à Dugommier, n’avaient plus assez d’yeux pour le considérer.

Quant à Napoléon, son succès de Toulon ne l’étonna pas trop ; il en jouit, disait-il, avec une vive satisfaction, sans s’émerveiller. Il en fut de même l’année suivante à Saorgio, où ses opérations furent admirables : il y accomplit en peu de jours ce qu’on tentait vainement depuis deux ans. « Vendémiaire et même Montenotte, disait l’Empereur, ne me portèrent pas encore à me croire un homme supérieur ; ce n’est qu’après Lodi qu’il me vint dans l’idée que je pourrais bien devenir après tout un acteur décisif sur notre scène politique. Alors naquit, continuait-il, la première étincelle de la haute ambition ». Toutefois il se rappelait qu’après vendémiaire, commandant l’armée de l’intérieur, il donna dès ces temps-là un plan de campagne qui terminait par la pacification sur la crête du Simmering, ce qu’il exécuta peu de temps après lui-même à Léoben. Cette pièce pourrait se trouver peut-être encore dans les archives des bureaux.

On sait quelle était la férocité du temps ; elle s’était encore accrue sous les murs de Toulon, par l’agglomération de plus de deux cents députés des associations populaires voisines qui y étaient accourus, et poussaient aux mesures les plus atroces. Ce sont eux qu’il faut accuser des excès sanguinaires dont tous les militaires gémirent alors. Quand Napoléon fut devenu un grand personnage, la calomnie essaya d’en diriger l’odieux sur sa personne : « Ce serait se dégrader que de chercher à y répondre », disait l’Empereur. Eh bien, au contraire, l’ascendant que ses services lui avaient acquis dans l’armée, ainsi que dans le port et dans l’arsenal de Toulon, lui servirent, à quelque temps de là, à sauver des infortunés émigrés du nombre desquels était la famille Chabrillan, émigrés que la tempête ou les chances de la guerre avaient jetés sur la plage française ; on voulait les mettre à mort sur ce que la loi était positive contre tout émigré qui repassait en France. Vainement disaient-ils, pour leur défense, qu’ils y étaient par accident, contre leur gré ; qu’ils demandaient pour toute grâce qu’on les laissât s’en retourner ; ils eussent péri, si, à ses risques et périls, le général de l’artillerie n’eût osé les sauver, en leur procurant des caissons ou un bateau couvert qu’il expédia au dehors, sous prétexte d’objets relatifs à son département. Plus tard, sous son règne, ces personnes ont eu la douceur de lui parler de leur reconnaissance, et de lui dire qu’ils conservaient précieusement l’ordre qui leur avait sauvé la vie. Ce fait, vérifié auprès des personnes mêmes qui en avaient été l’objet, s’est trouvé non-seulement de la dernière exactitude, mais a fourni encore des détails infiniment touchans que Napoléon semblait avoir oubliés, les ayant négligés dans ses conversations.

Dès que Napoléon se trouva à la tête de l’artillerie, à Toulon, il profita de la nécessité des circonstances pour faire rentrer au service un grand nombre de ses camarades que leur naissance ou leurs opinions politiques avaient d’abord éloignés. Il fit placer le colonel Gassendi à la tête de l’arsenal de Marseille ; on connaît l’entêtement et la sévérité de celui-ci ; ils le mirent souvent en péril, et il fallut plus d’une fois toute la célérité et les soins de Napoléon pour l’arracher à la rage des séditieux.

Napoléon, plus d’une fois, courut lui aussi des dangers de la part des bourreaux révolutionnaires : à chaque nouvelle batterie qu’il établissait, les nombreuses députations de patriotes qui se trouvaient au camp sollicitaient l’honneur de lui donner leur nom ; Napoléon en nomme une des Patriotes du Midi, c’en fut assez pour être dénoncé, accusé de fédéralisme, et, s’il eût été moins nécessaire, il aurait été arrêté, c’est-à-dire perdu. Du reste, les expressions manquent pour peindre le délire et les horreurs du temps : l’Empereur nous disait, par exemple, avoir été témoin alors, pendant son armement des côtes, à Marseille, de l’horrible condamnation du négociant Hugues, âgé de quatre-vingt-quatre ans, sourd et presque aveugle ; il fut néanmoins accusé et trouvé coupable de conspiration par ses atroces bourreaux : son vrai crime était d’être riche de dix-huit millions ; il le laissa lui-même entrevoir au tribunal, et offrit de les donner, pourvu qu’on lui laissât cinq cent mille francs dont il ne jouirait pas, disait-il, long-temps ; ce fut inutile, sa tête fut abattue.

Alors vraiment, à un tel spectacle, disait l’Empereur, je me crus à la fin du monde ! Expression qui lui est familière pour des choses révoltantes, inconcevables ; les représentans du peuple étaient les auteurs de ces atrocités.

L’Empereur rendait à Robespierre la justice de dire qu’il avait vu de longues lettres de lui à son frère, Robespierre le jeune, alors représentant à l’armée du Midi, où il combattait et désavouait avec chaleur ces excès, disant qu’ils déshonoraient la révolution et la tueraient.

Napoléon, au siège de Toulon, s’attacha quelques personnes dont on a beaucoup parlé depuis. Il distingua, dans les derniers rangs de l’artillerie, un jeune officier qu’il eut d’abord beaucoup de peine à former, mais dont depuis il a tiré les plus grands services : c’était Duroc, qui, sous un extérieur peu brillant, possédait les qualités les plus solides et les plus utiles ; aimant l’Empereur pour lui-même, dévoué pour le bien, sachant dire la vérité à propos. Il a été depuis duc de Frioul et grand maréchal. Il avait mis le palais sur un pied admirable et dans l’ordre le plus parfait. A sa mort, l’Empereur pensa qu’il avait fait une perte irréparable, et une foule de personnes ont pensé comme lui. L’Empereur me disait que Duroc seul avait eu son intimité et possédé son entière confiance.

Lors de la construction d’une des premières batteries que Napoléon, à son arrivée à Toulon, ordonna contre les Anglais, il demanda sur le terrain un sergent ou caporal qui sut écrire. Quelqu’un sortit des rangs, et écrivit sous sa dictée, sur l’épaulement même. La lettre à peine finie, un boulet la couvre de terre. « Bien, dit l’écrivain, je n’aurai pas besoin de sable ». Cette plaisanterie, le calme avec lequel elle fut dite, fixa l’attention de Napoléon, et fit la fortune du sergent : c’était Junot, depuis duc d’Abrantès, colonel-général des hussards, commandant en Portugal, gouverneur général en Illyrie, où il donna des signes d’une démence qui ne fit que s’accroître pendant son retour en France, durant lequel, s’étant mutilé lui-même d’une manière horrible, il périt bientôt victime d’excès qui avaient altéré sa santé et sa raison.

Napoléon, devenu général d’artillerie, commandant cette arme à l’armée d’Italie, y porta la supériorité et l’influence qu’il avait acquises si rapidement devant Toulon ; toutefois ce ne fut pas sans quelques traverses, ni même sans quelques dangers. Il fut mis en arrestation à Nice, quelques instans, par le représentant Laporte, devant lequel il ne voulait pas plier. Un autre représentant, dans une autre circonstance, le mit hors la loi, parce qu’il ne voulait pas le laisser disposer de tous ses chevaux d’artillerie pour courir la poste. Enfin un décret, non exécuté, le manda à la barre de la Convention, pour avoir proposé quelques mesures militaires relatives aux fortifications de Marseille.

Dans cette armée de Nice ou d’Italie, il enthousiasma fort le représentant Robespierre le jeune, auquel il donne des qualités bien différentes de celles de son frère, qu’il n’a du reste jamais vu. Ce Robespierre jeune, rappelé à Paris, quelque temps avant le 9 thermidor, par son frère, fit tout au monde pour décider Napoléon à le suivre. « Si je n’eusse inflexiblement refusé, observait-il, sait-on où pouvait me conduire un premier pas, et quelles autres destinées m’attendaient ? »

Il y avait aussi à l’armée de Nice un autre représentant assez insignifiant. Sa femme, extrêmement jolie, fort aimable, partageait et parfois dirigeait sa maison ; elle était de Versailles. Le ménage faisait le plus grand cas du général d’artillerie ; il s’en était tout-à-fait engoué, et le traitait au mieux sous tous les rapports. « Ce qui était un avantage immense, observait Napoléon ; car, dans ce temps de l’absence des lois ou de leur improvisation, disait-il, un représentant du peuple était une véritable puissance ». Celui-ci fut de ceux qui, dans la Convention, contribuèrent le plus à faire jeter les yeux sur Napoléon, lors de la crise de vendémiaire ; ce qui n’était qu’une suite naturelle des hautes impressions que lui avaient laissées le caractère et la capacité du jeune général.

L’Empereur racontait que, devenu souverain, il revit un jour la belle représentante de Nice, d’ancienne et douce connaissance. Elle était changée, à peine reconnaissable, veuve, et tombée dans une extrême misère. L’Empereur se plut à faire tout ce qu’elle demanda ; il réalisa, dit-il, tous ses rêves, et même au-delà. Bien qu’elle vécût à Versailles, elle avait été nombre d’années avant de pouvoir pénétrer jusqu’à lui. Lettres, pétitions, sollicitations de tous genres, tout avait été inutile ; tant, disait l’Empereur, il est difficile d’arriver au souverain, lors même qu’il ne s’y refuse pas. Encore était-ce lui qui, un jour de chasse à Versailles, était venu à la mentionner par hasard ; et Berthier, de cette ville, ami d’enfance de cette dame, lequel jusque-là n’avait jamais daigné parler d’elle, encore moins de ses sollicitations, fut le lendemain son introducteur. « Mais comment ne vous êtes-vous servie de nos connaissances communes de l’armée de Nice pour arriver jusqu’à moi ? lui demandait l’Empereur. Il en est plusieurs qui sont des personnages, et en perpétuel rapport avec moi. – Hélas ! Sire, répondit-elle, nous ne nous sommes plus connus dès qu’ils ont été grands et que je suis devenue malheureuse ».

L’Empereur, entrant un jour avec moi dans les plus petits détails sur cette ancienne connaissance, me disait : « J’étais bien jeune alors, j’étais heureux et fier de mon petit succès ; aussi cherchai-je à le reconnaître par toutes les attentions en mon pouvoir ; et vous allez voir quel peut être l’abus de l’autorité, à quoi peut tenir le sort des hommes : car je ne suis pas pire qu’un autre. La promenant un jour au milieu de nos positions, dans les environs du Col de Tende, à titre de reconnaissance comme chef de l’artillerie, il me vint subitement à l’idée de lui donner le spectacle d’une petite guerre, et j’ordonnai une attaque d’avant-poste. Nous fûmes vainqueurs, il est vrai ; mais évidemment il ne pouvait y avoir de résultat ; l’attaque était une pure fantaisie, et pourtant quelques hommes y restèrent. Aussi, plus tard, toutes les fois que le souvenir m’en est revenu à l’esprit, je me le suis fort reproché ».

Les événémens de thermidor ayant amené un changement dans les comités de la Convention, Aubry, ancien capitaine d’artillerie, se trouva diriger celui de la guerre, et fit un nouveau tableau de l’armée ; il ne s’y oublia pas, il se fit général d’artillerie, et favorisa plusieurs de ses anciens camarades au détriment de la queue du corps, qu’il réforma. Napoléon, qui avait à peine vingt-cinq ans, devint alors général d’infanterie, et fut désigné pour le service de la Vendée. Cette circonstance lui fit quitter l’armée d’Italie pour aller réclamer avec chaleur contre un pareil changement, qui ne lui convenait sous aucun rapport. Trouvant Aubry inflexible, et qui s’irritait de ses justes réclamations, il donna sa démission. On verra, dans la relation des campagnes d’Italie, comment il fut presque immédiatement employé, lors de l’échec de Kellermann, au comité des opérations militaires, où se préparaient le mouvement des armées et les plans de campagne ; c’est là que vint le prendre le 13 vendémiaire.

Les réclamations auprès d’Aubry furent une véritable scène ; il insistait avec force, parce qu’il avait des faits par-devers lui ; Aubry s’obstinait avec aigreur, parce qu’il avait la puissance : celui-ci disait à Napoléon qu’il était trop jeune, et qu’il fallait laisser passer les anciens ; Napoléon répondait qu’on vieillissait vite sur le champ de bataille, et qu’il en arrivait : Aubry n’avait jamais vu le feu ; les paroles furent très vives.

Je disais à l’Empereur qu’au retour de mon émigration, j’avais occupé long-temps, dans la rue Saint-Florentin, le salon même dans lequel s’était passée cette scène : je l’y avais entendu raconter plus de mille fois ; et bien qu’elle fût rendue par des bouches ennemies, chacun n’en mettait pas moins un grand intérêt à en retracer les détails, et à se figurer la partie du salon, la feuille du parquet où avait dû s’exprimer tel geste et se prononcer telle parole.

On trouvera, dans la relation de la fameuse journée de vendémiaire, si importante dans les destinées de la révolution et dans celles de Napoléon, qu’il balança quelque temps à se charger de la défense de la Convention.

La nuit qui suivit cette journée, Napoléon se présenta au comité des Quarante, qui était en permanence aux Tuileries. Il avait besoin de tirer des mortiers et des munitions de Meudon ; la circonspection du président (Cambacérès) était telle que, malgré les dangers qui avaient signalé la journée, il n’en voulut jamais signer l’ordre ; mais seulement, et par accommodement, il invita à mettre ces objets à la disposition du général.

Pendant son commandement de Paris, qui suivit la journée du 13 vendémiaire, Napoléon eut à lutter surtout contre une grande disette, qui donna lieu à plusieurs scènes populaires. Un jour entre autres que la distribution avait manqué, et qu’il s’était formé des attroupemens nombreux à la porte des boulangers, Napoléon passait, avec une partie de son état-major, pour veiller à la tranquillité publique ; un gros de la populace, des femmes surtout, le pressent, demandent du pain à grands cris ; la foule s’augmente, les menaces s’accroissent, et la situation devient des plus critiques. Une femme monstrueusement grosse et grasse se fait particulièrement remarquer par ses gestes et par ses paroles : « Tout ce tas d’épauletiers, crie-t-elle en apostrophant ce troupe d’officiers, se moquent de nous ; pourvu qu’ils mangent et qu’ils s’engraissent, il leur est fort égal que le pauvre peuple meure de faim ». Napoléon l’interpelle : « La bonne, regarde-moi bien, quel est le plus gras de nous deux ? » Or, Napoléon était alors extrêmement maigre. « J’étais un vrai parchemin », disait-il. Un rire universel désarme la populace, et l’état-major continue sa route.

On verra, dans les mémoires de la campagne d’Italie, comment Napoléon vint à connaître madame de Beauharnais, et comment se fit son mariage, si faussement dépeint dans les récits du temps. A peine l’eut-il connue, qu’il passait chez elle toutes les soirées : c’était la réunion la plus agréable de Paris. Lorsque la société courante se retirait, restait alors d’ordinaire M. de Montesquiou, le père du grand chambellan, le duc de Nivernais, si connu par les grâces de son esprit, et quelques autres. On regardait si les portes étaient bien fermées, et l’on se disait : « Causons de l’ancienne cour, faisons un tour à Versailles ».

Le dénuement du trésor et la rareté du numéraire étaient tels dans la république, qu’au départ du général Bonaparte pour l’armée d’Italie, tous ses efforts et ceux du Directoire ne purent composer que deux mille louis qu’il emporta dans sa voiture. C’est avec cela qu’il part pour aller conquérir l’Italie et marcher à l’empire du monde. Et voici un détail curieux : il doit exister un ordre du jour signé Berthier, où le général en chef, à son arrivée au quartier-général à Nice, fait distribuer aux généraux, pour les aider à entrer en campagne, la somme de quatre louis en espèces ; et c’était une grande somme : depuis bien du temps personne ne connaissait plus le numéraire. Ce simple ordre du jour peint les circonstances du temps avec plus de force et de vérité que ne saurait le faire un gros volume.

Dès que Napoléon se montre à l’armée d’Italie, on voit tout aussitôt l’homme fait pour commander aux autres ; il remplit dès cet instant la grande scène du monde ; il occupe toute l’Europe : c’est un météore qui envahit le firmament. Il concentre dès lors tous les regards, toutes les pensées, compose toutes les conversations. A compter de cet instant, toutes les gazettes, tous les ouvrages, tous les monumens sont toujours lui. On rencontre son nom dans toutes les pages, à toutes les lignes, dans toutes les bouches, partout.

Son apparition fut une véritable révolution dans les mœurs, les manières, la conduite, le langage. Decrès m’a souvent répété que ce fut à Toulon qu’il apprit la nomination de Napoléon au commandement de l’armée d’Italie : il l’avait beaucoup connu à Paris, il se croyait en toute familiarité avec lui. « Aussi, quand nous apprîmes, disait-il, que le nouveau général allait traverser la ville, je m’offris aussitôt à tous les camarades pour les présenter, en me faisant valoir de mes liaisons. Je cours plein d’empressement, de joie ; le salon s’ouvre ; je vais m’élancer, quand l’attitude, le regard, le son de voix, suffisent pour m’arrêter : il n’y avait pourtant en lui rien d’injurieux ; mais c’en fut assez, à partir de là je n’ai jamais été tenté de franchir la distance qui m’avait été imposée ». Et certes Decrès n’était pas timide.

Un autre signe caractéristique du généralat de Napoléon, c’est l’habileté, l’énergie, la pureté de son administration ; sa haine constante pour les dilapidations, le mépris absolu de ses propres intérêts. « Je revins de la campagne d’Italie, nous disait-il un jour, n’ayant pas trois cent mille francs en propre ; j’eusse pu facilement en rapporter dix ou douze millions, ils eussent bien été les miens ; je n’ai jamais rendu de comptes, on ne m’en demanda jamais. Je m’attendais, au retour, à quelque grande récompense nationale : il fut question, dans le public, de me doter de Chambord ; j’eusse été très avide de cette espèce de fortune, mais le Directoire fit écarter la chose. Cependant j’avais envoyé en France cinquante millions au moins pour le service de l’Etat. C’est la première fois, dans l’histoire moderne, qu’une armée fournit aux besoins de la patrie, au lieu de lui être à charge ».

Lorsque Napoléon traita avec le duc de Modène, Saliceti, commissaire du gouvernement auprès de l’armée, avec lequel il avait été assez mal jusque-là, vint le trouver dans son cabinet. Le commandeur d’Est, lui dit-il, frère du duc, est là avec quatre millions en or dans quatre caisses : il vient, au nom de son frère, vous prier de les accepter, et moi je viens vous en donner le conseil ; je suis de votre pays, je connais vous affaires de famille ; le Directoire et le Corps Législatif ne reconnaîtront jamais vos services ; ceci est bien à vous, acceptez-le sans scrupule et sans publicité, la contribution du duc sera diminuée d’autant, et il sera bien aise d’avoir acquis un protecteur. – Je vous remercie, répondit froidement Napoléon, je n’irai pas, pour cette somme, me mettre à la disposition du duc de Modène, je veux demeurer libre ».

Un administrateur en chef de cette même armée répétait souvent qu’il avait vu Napoléon recevoir pareillement et refuser de même l’offre de sept millions en or, faite par le gouvernement de Venise, pour conjurer sa destruction.

L’Empereur riait de l’exaltation de ce financier, auquel le refus de son général paraissait surhumain, plus difficile, plus grand que de gagner des batailles. L’Empereur s’arrêtait avec une certaine complaisance sur ces détails de désintéressement, concluant néanmoins qu’il avait eu tort, avait manqué de prévoyance, soit qu’il eût voulu songer à se faire chef de parti et à remuer les hommes, soit qu’il eût voulu ne demeurer que simple particulier dans la foule ; car au retour, disait-il, on l’avait laissé à peu près dans la misère, et il eût pu continuer une carrière de véritable pauvreté, lorsque le dernier de ses généraux ou de ses administrateurs rapportait de grosses fortunes. « Mais aussi, ajoutait-il, si mon administrateur m’eût vu accepter, que n’eût-il pas fait ? mon refus l’a contenu.

« Arrivé à la tête des affaires comme consul, mon propre désintéressement et toute ma sévérité ont pu seuls changer les mœurs de l’administration, et empêcher le spectacle effroyable des dilapidations directoriales. J’ai eu beaucoup de peine à vaincre les penchans des premières personnes de l’Etat, que l’on a vues depuis, près de moi, strictes et sans reproches. Il m’a fallu les effrayer souvent. Combien n’ai-je pas dû répéter de fois, dans mes conseils, que si je trouvais en faute mon propre frère, je n’hésiterais pas à le chasser ! »

Jamais personne sur la terre ne disposa de plus de richesses et ne s’en appropria moins. Napoléon a eu, dit-il, jusqu’à quatre cents millions d’espèces dans les caves des Tuileries. Son domaine de l’extraordinaire s’élevait à plus de sept cents millions. Il a dit avoir distribué plus de cinq cents millions de dotation à l’armée. Et, chose bien remarquable, celui qui répandit autant de trésors n’eut jamais de propriété particulière ! Il avait rassemblé au Musée des valeurs qu’on ne saurait estimer, et il n’eut jamais un tableau, une rareté à lui.

Au retour d’Italie, et partant pour l’Egypte, il acquit la Malmaison ; il y mit à peu près tout ce qu’il possédait. Il l’acheta au nom de sa femme, qui était plus âgée que lui ; en lui survivant, il pouvait se trouver n’avoir plus rien ; c’est, disait-il lui-même, qu’il n’avait jamais eu le goût ni le sentiment de la propriété : il n’avait jamais eu ni n’avait jamais songé à avoir.

« Si peut-être j’ai quelque chose aujourd’hui*, continuait-il, cela dépend de la manière dont on s’y sera pris au loin depuis mon départ ; mais, dans ce cas encore, il aura tenu à la lame d’un couteau que je n’eusse rien au monde. Du reste, chacun a ses idées relatives : j’avais le goût de la fondation, et non celui de la propriété. Ma propriété à moi était dans la gloire et la célébrité : le Simplon, pour les peuples, le Louvre, pour les étrangers, m’étaient plus à moi une propriété que des domaines privés. J’achetais des diamans à la couronne ; je réparais les palais du souverain, je les encombrais de mobilier, et je me surprenais parfois à trouver que les dépenses de Joséphine, dans ses serres ou sa galerie, étaient un véritable tort pour mon Jardin des Plantes ou mon Musée de Paris, etc., etc. »

En prenant le commandement de l’armée d’Italie, Napoléon malgré son extrême jeunesse, y imprima tout d’abord la subordination, la confiance et le dévouement le plus absolu. Il subjugua l’armée par son génie, bien plus qu’il ne la séduisit par sa popularité : il était en général très sévère et peu communicatif. Il a constamment dédaigné dans le cours de sa vie les moyens secondaires qui peuvent gagner les faveurs de la multitude ; peut-être même y a-t-il mis une répugnance qui peut lui avoir été nuisible.

Son extrême jeunesse lorsqu’il prit le commandement de l’armée d’Italie, ou toute autre cause, y avait établi un singulier usage ; c’est qu’après chaque bataille, les plus vieux soldats se réunissaient en conseil, et donnaient un nouveau grade à leur jeune général : quand celui-ci rentrait au camp, il y était reçu par les vieilles moustaches, qui le saluaient de son nouveau titre. Il fut fait caporal à Lodi, sergent à Castiglione ; et de là ce surnom de petit caporal, resté long-temps à Napoléon parmi les soldats. Et qui peut dire la chaîne qui unit la plus petite cause aux plus grands événemens ! peut-être ce sobriquet a-t-il contribué aux prodiges de son retour en 1815 ; lorsqu’il haranguait le premier bataillon qu’il rencontra, avec lequel il fallait parlementer, une voix s’écria : Vive notre petit caporal ! nous ne le combattrons jamais !

L’administration du Directoire et celle du général en chef de l’armée d’Italie semblaient deux gouvernemens tout différens.

Le Directoire, en France, mettait à mort les émigrés ; jamais l’armée d’Italie n’en fit périr aucun. Le Directoire alla même jusqu’à écrire à Napoléon, lorsqu’il sut Wurmser assiégé dans Mantoue, de se rappeler qu’il était émigré ; mais Napoléon, en le faisant prisonnier, s’empressa de rendre à sa vieillesse un hommage des plus touchans.

Le Directoire employait vis-à-vis du pape des formes outrageantes ; le général de l’armée d’Italie ne l’appelait que Très-Saint-Père, et lui écrivait avec respect.

Le Directoire voulait renverser le pape ; Napoléon le conserva.

Le Directoire déportait les prêtres et les proscrivait, Napoléon disait à son armée, quand elle les rencontrait, de se rappeler que c’étaient des Français et leurs frères.

Le Directoire eût voulu exterminer partout jusqu’aux vestiges de l’aristocratie ; Napoléon écrivait aux démocrates de Gênes, pour blâmer leurs excès à cet égard, et n’hésitait pas à leur mander que, s’ils voulaient conserver son estime, ils devaient respecter la statue de Doria et les institutions qui avaient fait la gloire de leur république.

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NOTES

* Le dépôt chez la maison Lafitte.

L’Empereur ayant abdiqué pour la seconde fois, quelqu’un qui l’aimait pour lui-même et connaissant son imprévoyance, accourut, pour connaître si l’on avait pris des mesures pour son avenir. On n’y avait pas songé, et Napoléon demeurait absolument sans rien. Pour pouvoir y remédier, il fallut que bien des gens s’y prêtassent de tout leur cœur, et l’on vint à bout de la sorte de lui composer les quatre ou cinq millions dont M. Lafitte s’est trouvé le dépositaire.

Au moment de quitter la Malmaison, la sollicitude des vrais amis de Napoléon ne lui fut pas moins utile. Quelqu’un qui se défiait du désordre et de la confusion inséparables de notre situation, voulut vérifier par lui-même si on avait bien pourvu à tout ; quel fut son étonnement d’apprendre que le chariot chargé des ressources futures demeurait oublié sous une remise à la Malmaison même ; et quand on voulut y remédier, la clef ne se trouva plus. Cet embarras demanda beaucoup de temps ; notre départ en fut même retardé de quelques instans.

Cependant M. Lafitte était accouru pour donner à l’Empereur un récépissé de la somme ; mais Napoléon n’en voulait point, lui disant : « Je vous connais, Monsieur Lafitte, je sais que vous n’aimiez point mon gouvernement, mais je vous tiens pour un honnête homme ».

Du reste, M. Lafitte semble avoir été destiné à se trouver le dépositaire des monarques malheureux. Louis XVIII, en partant pour Gand, lui avait fait remettre pareillement une somme considérable. A l’arrivée de Napoléon, le 20 mars, M. Lafitte fut mandé par l’Empereur et questionné sur ce dépôt, qu’il ne nia pas. Et comme il exprimait la crainte qu’un reproche se trouvât renfermé dans les questions qui venaient de lui être faites. « Aucun, répondit l’Empereur : cet argent était personnellement au roi, et les affaires domestiques ne sont pas de la politique ».

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BONAPARTIST MOVEMENT

EVERYTHING FOR AND BY THE PEOPLE
« For the Honour of France, for the sacred interests of Humanity »

(Napoleon the Great, 17th of Ventôse Year VIII – Saturday 8th March 1800)

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AN APPEAL TO THE PEOPLE TO SAVE THEIR HERITAGE

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MOVIMIENTO BONAPARTISTA

TODO PARA Y POR EL PUEBLO
« Por el Honor de Francia, por los sagrados intereses de la humanidad »
(Napoleón el Grande, 17 años Ventoso VIII – Sábado, 08 de marzo 1800)

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LLAMAMIENTO AL PUEBLO POR EL PATRIMONIO

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SOS PATRIMOINE

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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APPEL AU PEUPLE POUR LE PATRIMOINE

SOS PATRIMOINE – PATRIMONIO – HERITAGE

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 27-31/08/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Dimanche 27 au jeudi 31 août 1815

CANARIES
PASSAGE DU TROPIQUE
UN HOMME A LA MER
ENFANCE DE L’EMPEREUR
DETAILS
NAPOLEON A BRIENNE
PICHEGRU
NAPOLEON A L’ECOLE MILITAIRE DE PARIS
DANS L’ARTILLERIE
SES SOCIETES
NAPOLEON AU COMMENCEMENT DE LA REVOLUTION

Le dimanche 27, nous nous trouvâmes, au jour, au milieu des Canaries, que nous traversâmes dans la journée, faisant dix ou douze nœuds (trois ou quatre lieues) sans avoir aperçu le fameux pic de Ténériffe : circonstance d’autant plus rare, qu’on le voit, dans des temps plus favorables, à la distance de plus de soixante lieues.

Le 29 nous traversâmes le tropique ; nous apercevions beaucoup de poissons volans autour du vaisseau. Le 31, à onze heures du soir un homme tomba à la mer : c’était un nègre qui s’était enivré ; il redoutait les coups de fouet qui devaient être le châtiment de sa faute ; il avait essayé plusieurs fois, dans la soirée, de se jeter à la mer ; dans une dernière tentative il réussit à s’y précipiter ; mais il s’en repentit aussitôt, car il poussait de grands cris ; il nageait très bien ; cependant un canot le chercha vainement long-temps : il fut perdu.

Le cri d’un homme à la mer a toujours, à bord d’un vaisseau, quelque chose qui saisit ; tout l’équipage ému se transporte et s’agite en tout sens ; le bruit est grand, le mouvement universel. Comme, dans cette circonstance, je me rendais dessus le pont à la chambre commune, par la porte qui conduisait vers l’Empereur, un midshipman (aspirant), de dix ou douze ans, d’une figure tout-à-fait intéressante, qui croyait que j’allais trouver l’Empereur, m’arrêta par l’habit, et, avec l’accent du plus tendre intérêt : « Ah ! Monsieur, me dit-il, n’allez pas l’effrayer ! Dites-lui bien au moins que tout ce bruit n’est rien, que ce n’est qu’un homme à la mer ». Bon et innocent enfant qui rendait bien plus ses sentimens que sa pensée.

En général tous ces jeunes gens, qui étaient en assez grand nombre à bord, portaient à l’Empereur un respect et une attention tout-à-fait marqués. Ils répétaient tous les soirs une scène qui imprimait chaque fois quelque chose de touchant : tous les matelots, de grand matin, portent leurs hamacs dans de grands filets sur les côtés du vaisseau ; le soir, vers les six heures, ils les enlèvent à un coup de sifflet ; les plus lents sont punis ; il y a donc une véritable précipitation : or il y avait plaisir, en cet instant, à voir cinq ou six de ces enfans faire cercle autour de l’Empereur, soit qu’il fût au milieu du pont, ou sur son canon de prédilection ; d’un côté ils suivaient d’un œil inquiet ses mouvemens ; de l’autre, ils arrêtaient, dirigeaient ou repoussaient, du geste et de la voix, les matelots empressés. Toutes les fois que l’Empereur me voyait considérer ce mouvement, il observait avec complaisance que le cœur des enfans était toujours le plus disposé à l’enthousiasme.

Je vais continuer ce que divers momens m’ont fourni sur les premières années de l’Empereur.

Napoléon est né le 15 août 1769 (1), jour de l’Assomption, vers midi. Sa mère, femme forte au morale et au physique, qui avait fait la guerre grosse de lui, voulut aller à la messe à cause de la solennité du jour ; elle fut obligée de revenir en toute hâte, ne put atteindre sa chambre à coucher, et déposa son enfant sur un de ces vieux tapis antiques à grandes figures, de ces héros de la fable ou de l’Iliade peut-être : c’était Napoléon.

Napoléon, dans sa toute petite enfance, était turbulent, adroit, vif, preste à l’extrême ; il avait, dit-il, sur Joseph, son aîné, un ascendant des plus complets. Celui-ci était battu, mordu ; des plaintes étaient déjà portées à la mère, la mère grondait, que le pauvre Joseph n’avait pas encore eu le temps d’ouvrir la bouche.

Napoléon arriva à l’école militaire de Brienne à l’âge d’environ dix ans. Son nom, que son accent corse lui faisait prononcer à peu près Napoilloné, lui valut des camarades le sobriquet de la paille au nez. Cette époque fut pour Napoléon celle d’un changement dans son caractère. Au rebours de toutes les histoires apocryphes qui ont donné les anecdotes de sa vie, Napoléon fut, à Brienne, doux, tranquille, appliqué, et d’une grande sensibilité. Un jour le maître de quartier, brutal de sa nature, sans consulter, disait Napoléon, les nuances physiques et morales de l’enfant, le condamna à porter l’habit de bure et à dîner à genoux à la porte du réfectoire : c’était une espèce de déshonneur. Napoléon avait beaucoup d’amour-propre, une grande fierté intérieure ; le moment de l’exécution fut celui d’un vomissement subit et d’une violente attaques de nerfs. Le supérieur, qui passait par hasard, l’arracha au supplice en grondant le maître de son peu de discernement, et le père Patrault, son professeur de mathématiques, accourut, se plaignant que, sans nul égard, on dégradât ainsi son premier mathématicien.

(2) « A l’âge de puberté, Napoléon devint morose, sombre ; la lecture fut pour lui une espèce de passion poussée jusqu’à la rage, il dévorait tous les livres. Pichegru fut son maître de quartier et son répétiteur.

« Pichegru était de la Franche-Comté, et d’une famille de cultivateurs. Les Minimes de Champagne avaient été chargés de l’école militaire de Brienne ; leur pauvreté et leur peu de ressource attirant peu de sujets parmi eux, faisaient qu’ils pouvaient suffire ; ils eurent recours aux Minimes de Franche-Comté ; le père Patrault fut un de ceux-ci. Une tante de Pichegru, sœur de la charité, le suivit pour avoir soin de l’infirmerie, amenant avec elle son neveu, jeune enfant auquel on donna gratuitement l’éducation des élèves. Pichegru, doué d’une grande intelligence, devint, aussitôt que son âge le permit, maître de quartier, et répétiteur du père Patrault, qui lui avait enseigné les mathématiques. Il songeait à se faire minime : c’était là toute son ambition et les idées de sa tante ; mais le père Patrault l’en dissuada, en lui disant que leur profession n’était plus du siècle, et que Pichegru devait songer à quelque chose de mieux ; il le porta à s’enrôler dans l’artillerie, où la révolution le prit sous-officier. On connaît sa fortune militaire : c’est le conquérant de la Hollande. Ainsi le père Patrault a la gloire de compter parmi ses élèves les deux plus grands généraux de la France moderne.

« Plus tard, ce père Patrault fut sécularisé par M. de Brienne, archevêque de Sens et cardinal de Loménie, qui en fit un de ses grands-vicaires, et lui confia la gestion de ses nombreux bénéfices.

« Lors de la révolution, le père Patrault, d’une opinion politique bien opposée à son archevêque, n’en fit pas moins les plus grands efforts pour le sauver, et s’entremit à ce sujet avec Danton, qui était du voisinage ; mais ce fut inutilement, et l’on croit qu’il rendit au cardinal le service, à la manière des anciens, de lui procurer le poison dont il se donna la mort pour éviter l’échafaud.

« Napoléon ne conservait qu’une idée confuse de Pichegru : il lui restait qu’il était grand, et avait quelque chose de rouge dans la figure. Il n’en était pas ainsi, à ce qu’il paraît, de Pichegru, qui semblait avoir conservé des souvenirs frappans du jeune Napoléon. Quand Pichegru se fut livré au parti royaliste, consulté si l’on ne pourrait pas aller jusqu’au général en chef de l’armée d’Italie : « N’y perdez pas votre temps, dit-il ; je l’ai connu dans son enfance ; ce doit être un caractère inflexible : il a pris un parti, et il n’en changera pas ».

L’Empereur rit beaucoup de tous les contes et de toutes les anecdotes dont on charge sa jeunesse, dans la foule des petits ouvrages qu’il a fait éclore ; il n’en avoue presque aucune. En voici pourtant une qu’il reconnaît au sujet de sa confirmation, à l’école militaire de Paris. Au nom de Napoléon, l’archevêque qui le confirmait, ayant témoigné son étonnement, disait qu’il ne connaissait pas ce saint, qu’il n’était pas dans le calendrier, l’enfant répondit avec vivacité que ce ne saurait être une raison, puisqu’il y avait une foule de saints, et seulement trois cent soixante-cinq jours.

Napoléon n’avait jamais connu de jour de fête avant le concordat : son patron était en effet étranger au calendrier français, sa date même partout incertaine ; ce fut une galanterie du pape qui la fixa au 15 août, tout à la fois jour de la naissance de l’Empereur et de la signature du Concordat.

« En 1783, Napoléon fut un de ceux que le concours d’usage désigna à Brienne pour aller achever son éducation à l’école militaire de Paris. Le choix était fait annuellement par un inspecteur qui parcourait les douze écoles militaires ; cet emploi était rempli par le chevalier de Keralio, officier général, auteur d’une tactique, et qui avait été le précepteur du présent roi de Bavière, dans son enfance duc des Deux-Ponts : c’était un vieillard aimable, des plus propres à cette fonction ; il aimait les enfans, jouait avec eux après les avoir examinés, et retenait avec lui, à la table des Minimes, ceux qui lui avaient plu davantage. Il avait pris une affection toute particulière pour le jeune Napoléon, qu’il se plaisait à exciter de toutes manières ; il le nomma pour se rendre à Paris, bien qu’il n’eût peut-être pas l’âge requis. L’enfant n’était fort que sur les mathématiques, et les moins représentèrent qu’il serait mieux d’attendre l’année suivante, qu’il aurait ainsi le temps de se fortifier sur tout le reste, ce que ne voulut pas écouter le chevalier de Keralio, disant : « Je sais ce que je fais ; si je passe par-dessus la règle, ce n’est point ici une faveur de famille, je ne connais pas celle de cet enfant ; c’est tout à cause de lui-même : j’aperçois ici une étincelle qu’on ne saurait trop cultiver ». Le bon chevalier mourut presque aussitôt ; mais celui qui vint après, M. de Régnaud, qui n’aurait peut-être pas eu sa perspicacité, exécuta néanmoins les notes qu’il trouva, et le jeune Napoléon fut envoyé à Paris.

« Tout annonçait en lui, dès lors, des qualités supérieures, un caractère prononcé, des méditations profondes, des conceptions fortes. Il paraît que, dès sa plus tendre jeunesse, ses parens avaient fondé sur lui toutes leurs espérances : son père, expirant à Montpellier, bien que Joseph fut auprès de lui, ne rêvait qu’après Napoléon, qui était au loin à son école ; il l’appelait sans cesse pour qu’il vînt à son secours avec sa grande épée. Plus tard le vieil oncle Lucien, au lit de mort, entouré d’eux tous, disait à Joseph : « Tu es l’aîné de la famille, mais en voilà le chef, montrant Napoléon ; ne l’oublie jamais ». – C’était, disait l’Empereur, un vrai déshéritage ; la scène de Jacob et d’Esaü ».

Elève moi-même à l’école militaire de Paris, mais un an plus tôt que Napoléon, j’ai pu en causer dans la suite, à mon retour de l’émigration, avec les maîtres qui nous avaient été communs.

M. de l’Eguille, notre maître d’histoire, se vantait que si l’on voulait aller rechercher dans les archives de l’école militaire, on y trouverait qu’il avait prédit une grande carrière à son élève, en exaltant dans ses notes la profondeur de ses réflexions et la sagacité de son jugement. Il me disait que le Premier Consul le faisait venir souvent à déjeuner à la Malmaison, et lui parlait toujours de ses anciennes leçons : « Celle qui m’a laissé le plus d’impressions, lui disait-il une fois, était la révolte du connétable de Bourbon, bien que vous ne nous la présentassiez pas avec toute la justesse possible ; à vous entendre, son grand crime était d’avoir combattu son roi ; ce qui en était assurément un bien léger dans ces temps de seigneuries et de souverainetés partagées, vu surtout la scandaleuse injustice dont il avait été victime. Son unique, son grand, son véritable crime, sur lequel vous n’insistiez pas assez, c’était d’être venu avec les étrangers attaquer son sol natal ».

M. Domairon, notre professeur de belles-lettres, me disait qu’il avait toujours été frappé de la bizarrerie des amplifications de Napoléon ; il les avait appelées dès lors du granit chauffé au volcan.

Un seul s’y trompa, ce fut le gros et lourd maître d’allemand. Le jeune Napoléon, qui ne faisait rien dans cette langue, ce qui avait inspiré au professeur, qui ne supposait rien au-dessus, le plus profond mépris. Un jour que l’écolier ne se trouvait pas à sa place, il s’informa où il pouvait être ; on répondit qu’il subissait en ce moment son examen pour l’artillerie. « Mais est-ce qu’il en sait quelque chose ? disait-il ironiquement. – Comment, Monsieur, mais c’est le plus fort mathématicien de l’école, lui répondit-on. – Eh bien ! je l’ai toujours entendu dire, et je l’avais longtemps pensé, que les mathématiques n’allaient qu’aux bêtes ». – « Il serait curieux, disait l’Empereur, de savoir si le professeur a vécu assez longtemps pour jouir de son discernement ».

Il avait à peine dix-huit ans que l’abbé Raynal, frappé de l’étendue de ses connaissances, l’appréciait assez pour en faire un des ornemens de ses déjeuners scientifiques. Enfin, le célèbre Paoli, qui après lui avoir inspiré long-temps une espèce de culte, le trouva tout à coup à la tête d’un parti contre lui, dès qu’il voulut favoriser les Anglais au détriment de la France, avait coutume de dire que ce jeune homme était taillé à l’antique, que c’était un homme de Plutarque.

En 1787, Napoléon, reçu à la fois élève et officier d’artillerie, sortit de l’école militaire pour entrer dans le régiment de La Fère en qualité de lieutenant en second, d’où il passa dans la suite, lieutenant en premier dans le régiment de Grenoble.

Napoléon, en sortant de l’école militaire, alla joindre son régiment à Valence. Le premier hiver qu’il y passa, il avait pour compagnons de table Lariboisière, qu’il créa depuis, étant Empereur, inspecteur général de l’artillerie ; Sorbier, qui a succédé dans ce titre à Lariboisière ; de Hédouville cadet, ministre plénipotentiaire à Francfort ; Malet, le frère de celui qui conduisit l’échaufourée de Paris en 1812 ; un nommé Mabille, qu’au retour de son émigration l’Empereur plaça, avec le temps, dans l’administration des postes ; Rolland de Villarceaux, depuis préfet de Nîmes ; Desmazis cadet, son camarade d’école militaire, et le compagnon de ses premières années, auquel il a confié, devenu Empereur, le garde-meuble de la couronne.

Il y avait, dans le corps, des officiers plus ou moins aisés ; Napoléon était au nombre des premiers : il recevait douze cents francs de sa famille, c’était alors la grosse pension des officiers. Deux seulement, dans le régiment, avaient cabriolet ou voiture, et c’étaient de grands seigneurs. Sorbier était l’un de ces deux ; il était fils d’un médecin de Moulins (3).

Napoléon, à Valence, fut admis de bonne heure chez madame du Colombier : c’était une femme de cinquante ans, du plus rare mérite ; elle gouvernait la ville, et s’engoua fort, dès l’instant du jeune officier d’artillerie : elle le faisait inviter à toutes les parties de la ville et de la campagne ; elle l’introduisit dans l’intimité d’un abbé de Saint-Ruff, riche et d’un certain âge, qui réunissait souvent ce qu’il y avait de plus distingué dans le pays. Napoléon devait sa faveur et la prédilection de madame du Colombier à son extrême instruction, à la facilité, à la force, à la clarté avec laquelle il en faisait usage ; cette dame lui prédisait souvent un grand avenir. A sa mort, la révolution était commencée ; elle y avait pris beaucoup d’intérêt ; et, dans un de ses derniers momens, on lui a entendu dire que, s’il n’arrivait pas malheur au jeune Napoléon, il y jouerait infailliblement un grand rôle. L’Empereur n’en parle qu’avec une tendre reconnaissance, n’hésitant pas à croire que les relations distinguées, la situation supérieure dans laquelle cette dame le plaça si jeune dans la société, peuvent avoir grandement influé sur les destinées de sa vie.

L’existence privilégiée de Napoléon lui attira une extrême jalousie de la part de ses camarades : ils le voyaient avec peine s’absenter si souvent d’au milieu d’eux, bien que ce ne fût nullement à leur détriment sous aucun rapport. Heureusement le commandant, M. d’Urtubie, vieillard respectable, l’avait parfaitement jugé ; il ne cessa de lui être favorable, et de lui faciliter tous les moyens d’allier les devoirs du service avec les agrémens de la société.

Napoléon prit du goût pour mademoiselle du Colombier, qui n’y fut pas insensible : c’était leur première inclination à tous deux, et telle qu’elle pouvait être à leur âge et avec leur éducation.

Il est faux, du reste, ainsi que je l’avais entendu dire dans le monde, que la mère ait voulu ce mariage, et que le père s’y soit opposé, alléguant qu’ils se nuiraient l’un à l’autre en s’unissant, tandis qu’ils étaient faits pour faire fortune chacun de leur côté. L’anecdote qu’on raconte au sujet d’un pareil mariage avec mademoiselle Clary, depuis madame Bernadotte, aujourd’hui reine de Suède, n’est pas plus exacte.

L’Empereur, en 1805, allant se faire couronner roi d’Italie, retrouva sur son passage à Lyon la fille de M. du Colombier, et fit pour elle tout ce qu’elle demanda.

Mesdemoiselles de Laurencin et Saint-Germain, faisaient dans ces temps-là les beaux jours de Valence, et s’y partageaient tous les cœurs : la dernière est devenue madame de Montalivet, dont le mari fut alors aussi fort connu de l’Empereur, qui l’a fait depuis son ministre de l’intérieur. « Honnête homme, qui m’est demeuré, je crois, disait Napoléon, toujours tendrement attaché ».

L’Empereur, à dix-huit ou vingt ans, était des plus instruits, pensant fortement, et de la logique la plus serrée. Il avait immensément lu, profondément médité, et a peut-être perdu depuis, dit-il. Son esprit était vif, prompt ; sa parole énergique. Partout il était aussitôt remarqué, et obtenait beaucoup de succès auprès des deux sexes, surtout auprès de celui qu’on préfère à cet âge ; et il devait lui plaire par des idées neuves et fines, par des raisonnemens audacieux. Les hommes devaient redouter sa logique et sa discussion, auxquelles la connaissance de sa propre force l’entraînait naturellement.

Beaucoup de ceux qui l’ont connu dans ses premières années lui ont prédit une carrière extraordinaire ; aucun d’eux n’a été surpris de celle qu’il a remplie. Vers ce temps il remporta, sous l’anonyme, un prix à l’académie de Lyon, sur la question posée par Raynal : Quels sont les principes et les institutions à inculquer aux hommes pour les rendre le plus heureux possible ? Le mémoire anonyme fut fort remarqué ; il était, du reste, tout-à-fait dans les idées du temps. Il commençait par demander ce qu’était le bonheur, et répondait : De jouir complètement de la vie de la manière la plus conforme à notre organisation morale et physique. Devenu Empereur, il causait un jour de cette circonstance avec M. de Talleyrand. Celui-ci, en courtisan délicat, lui rapporta, au bout de huit jours, ce fameux mémoire, qu’il avait fait déterrer des archives de l’académie de Lyon. C’était en hiver. L’Empereur le prit, en lut quelques pages, et jeta au feu cette première production de sa jeunesse. « Comme on ne s’avise jamais de tout, disait Napoléon, M. de Talleyrand ne n’était pas donné le temps d’en faire prendre copie ».

Le prince de Condé s’annonça un jour à l’école d’artillerie d’Auxonne : c’était un grand honneur et une grande affaire que de se trouver inspecté par ce prince militaire. Le commandant, en dépit de la hiérarchie, mit le jeune Napoléon à la tête du polygone, de préférence à d’autres d’un rang supérieur. Or, il arriva que la veille de l’inspection tous les canons du polygone furent encloués ; mais Napoléon était trop alerte, avait l’œil trop vif, pour se laisser prendre à ce mauvais tour de ses camarades, ou peut-être même au piège de l’illustre voyageur.

On croit généralement, dans le monde, que les premières années de l’Empereur ont été taciturnes, sombres, moroses ; mais, au contraire, en débutant au service, il était fort gai. Il n’a pas de plus grand plaisir ici que de nous raconter les espiègleries de son école d’artillerie ; il semble oublier alors les malheurs qui nous enchaînent, quand il s’abandonne aux détails de ces temps heureux de sa première jeunesse.

C’était un vieux commandant de plus de quatre-vingts ans, qu’ils vénéraient fort du reste, lequel, venant un jour leur faire faire l’exercice du canon, suivait chaque coup avec sa lorgnette, assurait qu’on devait avoir été bien loin du but ; s’inquiétait, s’informait à ses voisins si quelqu’un avait vu porter le coup : personne n’avait garde, les jeunes gens escamotaient le boulet à chaque fois qu’ils chargeaient. Le vieux général avait de l’esprit. Au bout de cinq à six coups, il lui prit fantaisie de faire compter les boulets ; il n’y eut pas moyen de s’en dédire, il trouva le tour fort gai, et n’en ordonna pas moins les arrêts à tous.

Une autre fois c’étaient quelques-uns de leurs capitaines qu’ils prenaient en grippe, ou bien desquels ils avaient quelque vengeance à tirer ; ils arrêtaient alors de les bannir de la société, de les réduire à s’imposer eux-mêmes des espèces d’arrêts. Quatre à cinq jeunes se partageaient les rôles, et s’attachaient aux pas du malheureux proscrit ; ils se trouvaient partout où celui-ci paraissait en société, et il n’ouvrait pas la bouche qu’il ne fût aussitôt méthodiquement contredit dans les formes les plus polies, avec esprit et logique. Le malheureux n’avait plus qu’à déguerpir.

« Une autre fois encore, c’était un camarade, disait Napoléon, logeant au-dessus de moi, qui avait pris le goût funeste de donner du cor ; il assourdissait de manière à distraire de toute espèce de travail. On se rencontre sur l’escalier. – Mon cher, vous devez bien vous fatiguer avec votre cor ? – Mais non, pas du tout. – Eh bien ! vous fatiguez beaucoup les autres. – J’en suis fâché. – Mais vous feriez mieux d’aller donner de votre cor plus loin. – Je suis maître dans ma chambre. – On pourrait vous donner quelque doute là-dessus. – Je ne pense pas que personne fût assez osé ». Duel arrêté. Le conseil des camarades examine avant de le permettre, et il prononce qu’à l’avenir l’un ira donner du cor plus loin, et que l’autre sera plus endurant, etc.

L’Empereur, dans la campagne de 1814, retrouva son donneur de cor dans le voisinage de Soissons ou de Laon ; il vivait sur sa terre, et venait donner des renseignemens importans sur la position de l’ennemi. L’Empereur le retint, et le fit son aide de camp : c’était le colonel Bussy.

Napoléon, dans son régiment d’artillerie, suivait beaucoup la société partout où il se trouvait. Les femmes, dans ce temps, accordaient beaucoup à l’esprit : c’était alors auprès d’elles le grand moyen de séduction. Il fit, à cette époque, ce qu’il appelle son voyage sentimental de Valence au Mont-Cenis, en Bourgogne, et fut au moment de l’écrire à la façon de Sterne. Le fidèle Desmazis était de la partie ; il ne le quittait jamais, et ses récits sur la vie privée de Napoléon, venant à se rattacher à sa vie publique, pourraient donner la vie entière de l’Empereur. On verrait que, bien qu’elle soit si extraordinaire dans les événemens, il n’en est pas de plus simple ni de plus naturelle dans sa course.

Les circonstances et la réflexion ont beaucoup modifié son caractère. Il n’est pas jusqu’à son style, aujourd’hui si serré, si laconique, qui ne fût alors emphatique et abondant. Dès l’Assemblée législative, Napoléon devint grave, sévère dans sa tenue, et peu communicatif. L’armée d’Italie fut encore une époque pour son caractère. Son extrême jeunesse, quand il en vint prendre le commandement, demandait une grande réserve et la dernière sévérité des mœurs : « C’était nécessaire, indispensable, disait-il, pour pouvoir commander à des hommes tellement au-dessus de moi par leur âge : aussi ma conduite y fut-elle irréprochable, exemplaire. Je me montrais une espèce de Caton ; je le dus paraître à tous les yeux, et j’étais en effet un philosophe, un sage ». C’est avec ce caractère qu’il s’est présenté sur la scène du monde.

Napoléon se trouvait en garnison à Valence au moment où commença la révolution, et bientôt on attacha une importance spéciale à faire émigrer les officiers d’artillerie : ceux-ci, de leur côté, étaient fort divisés d’opinions. Napoléon, tout aux idées du jour, avec l’instinct des grandes choses et la passion de la gloire nationale, prit le parti de la révolution, et son exemple influa sur la grande majorité du régiment. Il fut très chaud patriote sous l’Assemblée constituante ; mais la législative devint une époque nouvelle pour ses idées et ses opinions.

Il se trouvait à Paris le 21 juin 1792, et fut témoin, sur la terrasse de l’eau, des rassemblemens tumultueux des faubourgs, qui, traversant le jardin des Tuileries, forcèrent le palais. Il n’y avait que six mille hommes : c’était une foule sans ordre, dénotant par les propos et les vêtemens tout ce que la populace a de plus commun et de plus abject.

Il fut aussi témoin du 10 août, où les assaillans n’étaient ni plus relevés ni plus redoutables.

En 1793, Napoléon était en Corse et y avait un commandement de gardes nationales. Il combattit Paoli dès qu’il put soupçonner que ce vieillard, qui lui avait été jusque là si cher, avait le projet de livrer l’île aux Anglais. Aussi rien de plus faux que Napoléon ou aucun des siens ait jamais été en Angleterre, ainsi que cela y était généralement répandu durant notre émigration, offrir de lever un régiment corse à son service.

Les Anglais et Paoli l’emportèrent sur les patriotes corses ; ils brûlèrent Ajaccio. La maison des Bonaparte fut incendiée, et toute la famille se trouva dans l’obligation de gagner le continent. Elle se fixa à Marseille, d’où Napoléon se rendit à Paris ; il y arriva au moment où les fédéralistes de Marseille venaient de livrer Toulon aux Anglais.

NOTES

(1) Extrait du registre des baptêmes de la paroisse et cathédrale de Notre-Dame d’Ajaccio, côté et paraphé le 27 avril 1771 par M. François Cuneo, conseiller du roi, juge royal de la province d’Ajaccio (5e feuillet verso).

« L’anno mille settecento settant’ uno il vent’uno Iuglio, si sono adoprate le sacre ceremonie e preci sopra di Napoleone figlio nato di leggitimo matrimonio dal signor Carlo del fu Giuseppe Bonaparte, e dalla signora Maria Letizia sua moglie, al quale gli fu data l’acqua in casa con licenza, etc., dal maestro reverentissimo Luciano Bonaparte, nato il quindici agosto del mille settecento sessanta nove, ed hanno assistito alle sacre ceremonie per padrino, l’illustrissimo Lorenzo Giubega di Calvi, procuratore del re, et per madrina la signora Gertruda, moglie del signor Nicolo Paravicini, presente il padre, quali unitamente a me si sono sottoscritti. Signé GIO BATTA DIAMANTE, economo. LORENZO GIUBEGA. GERTRUDA PARAVICINI. CARLO BUONAPARTE.

Traduction de l’acte.

L’an mil sept cent soixante-et-onze, le vingt-et-un juillet, ont été faites les saintes cérémonies et les prières sur Napoléon, fils né du légitime mariage de M. Charles (fils de Joseph Bonaparte), et de la dame Marie Laetitia, son épouse, lequel avait été ondoyé à la maison, avec la permission etc., par le très-révérend Lucien Bonaparte, étant né le 15 août mil sept cent soixante-neuf. Ont assisté aux saintes cérémonies, pour parrain, l’illustrissime Laurent Giubega de Calvi, procureur du roi, et pour marraine, la dame Gertrude, épouse du sieur Nicolas Paravicini ; présent le père, lesquels ont signé avec moi.

Nota. Baptisé le même jour que sa sœur Marie Anne, née le 14 juillet 1771, laquelle est morte enfant, et dont l’acte de baptême est à la suite du sien.

Cet extrait a été pris à Ajaccio, en 1822, par Edouard Favand d’Alais, et offert à M. le comte de Las Cases, le 6 septembre 1824, par son oncle, le colonel Boyer Peyreleau.

(2) Propre dictée de l’Empereur.

(3) Son père avait été médecin en chef de la gendarmerie ; c’était un homme très distingué par sa science et les qualités aimables de son caractère, ce qui lui attira la bienveillance particulière de Louis XV, dont il reçut le cordon de Saint-Michel et des lettres de noblesse.

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Décision du 25 août 2015, qui ajoute à la mission de la Commission du Mouvement Bonapartiste pour la Francophonie, celle de l’Union Latine.

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« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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A l’occasion du 476ème anniversaire de l’ordonnance de Villers-Cotterêts, le 25 août 1539, nous proclamons que :

Article I

Par décision en date du 21 août 2013, nous avons créé une Commission du Mouvement Bonapartiste pour la Francophonie.

Article II

Aujourd’hui, cette Commission devient la Commission du Mouvement Bonapartiste pour la Francophonie et pour l’Union Latine.

Article III

Les homologues hispanophones et lusophones des membres francophones de la Commission en sont membres selon les mêmes principes.

Article IV

La présente décision sera également appliquée aux autres membres parlant une langue latine, notamment l’italien, le roumain et le catalan, dont les fonctions au sein de notre Mouvement ou parmi nos alliés font d’eux des membres de droit, ou les rendent éligibles pour être membres de la Commission.

Article V

En reconnaissance des services qu’il a rendus au Mouvement Bonapartiste, T. Duflot, secrétaire national (FRANCE) pour l’Intérieur, est promu au grade de Coordinateur, et chargé de l’exécution de la présente décision, en tant que coordinateur pour la Francophonie et pour l’Union Latine.

Article VI

La présente décision sera publiée dans les autres langues parlées par notre mouvement, en commençant par les langues obligatoires, savoir le français, l’espagnol, l’arabe et l’anglais.

Paul-Napoléon Calland
Président du MOUVEMENT BONAPARTISTE

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BONAPARTIST MOVEMENT

EVERYTHING FOR AND BY THE PEOPLE
« For the Honour of France, for the sacred interests of Humanity »

(Napoleon the Great, 17th of Ventôse Year VIII – Saturday 8th March 1800)

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On the occasion of the 476th anniversary of the

« Ordonnans of the Kinge on the matter of justice »

(ordonnance of Villers-Cotterêts), of the 25th of August 1539

we proclaim :

Article I

By decision dated the 21st of August 2013, we created a Commission of the Bonapartist Movement for the Francophonie.

Article II

Today, this Commission becomes the Commission of the Bonapartist Movement for the Francophonie and for the Latin Union.

Article III

The hispanophone and lusophone equivalents of the French-speaking members of the Commission are members by the same principles.

Article IV

The present decision shall equally be applied to other speakers of Latin languages, notably Italian, Romanian and Catalan, whose offices within our Movement or among our allies entitle them, or render them eligible, to be members of the Commission.

Article V

In recognition of his services to the Bonapartist Movement, T. Duflot, national secretary (FRANCE) for the Interior is promoted to the rank of Coordinator, and charged with executing the present decision as coordinator for the Francophonie and for the Latin Union.

Article VI

The present decision will be published in the other languages spoken within our movement, beginning with the compulsory languages, namely French, Spanish, Arabic and English.

Paul-Napoléon Calland
President of the BONAPARTIST MOVEMENT

AigleMB_Francophonie

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 22-26/08/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Mardi 22 au samedi 26 août 1815

MADERE, ETC
VENT TRES-FORT
JEU D’ECHECS

Le 22 nous eûmes connaissance de la Madère ; à la nuit nous arrivâmes devant le port ; deux bâtimens seuls furent envoyés au mouillage pour les besoins de l’escadre. Le vent était très fort, la mer fort grosse ; l’Empereur s’en trouva gêné, et j’en fus fort malade. Il ventait coups de vent ; l’air était excessivement chaud et comme chargé de sable extrêmement fin : c’était ces vents terribles du désert d’Afrique qui en transportaient jusqu’à nous les émanations. Ce temps dura toute la journée du lendemain, la communication avec la terre devint très difficile ; cependant le consul anglais vint à bord : il nous dit que depuis nombre d’années on n’avait eu un temps pareil ; toutes les vitres de la ville étaient brisées, on respirait à peine dans les rues, et la récolte de vin était perdue. Durant ce temps nous courions des bordées devant la ville ; nous continuâmes ainsi toute la nuit suivante et la journée du 24, où nous embarquâmes quelques bœufs et quelques provisions, des oranges non mûres, de mauvaises pêches, des poires sans goût, mais des figues et du raisin excellens. Le soir nous fîmes route avec une grande rapidité, le vent étant demeuré toujours très fort. Le 25 et le 26 on mit en panne une partie de la journée, pour distribuer les approvisionnemens dans l’escadre ; le reste du temps on fit bonne et grande route.

Rien n’interrompait l’uniformité de nos momens ; chaque jour passait lentement en détail, et grossissait un passé qui, en masse, nous semblait court, parce qu’il était sans couleur, et que rien ne le caractérisait.

L’Empereur avait accru le cercle de ses diversions d’une partie de piquet, qu’il faisait assez régulièrement vers trois heures. A ce piquet succédaient quelques parties d’échecs avec le grand maréchal, M. de Montholon ou quelque autre, ce qui conduisait au dîner. Il n’y avait personne de très fort aux échecs sur le vaisseau ; l’Empereur l’était infiniment peu ; il gagnait avec les uns, et perdait avec les autres ; ce qui le conduisit un soir à dire : « Comment se fait-il que je perde très souvent avec ceux qui n’ont jamais gagné celui que je gagne presque toujours ? Cela n’implique-t-il pas contradiction ? Comment résoudre ce problème ? » dit-il en clignant de l’œil, pour faire voir qu’il n’était pas dupe de la galanterie habituelle de celui qui en effet était le plus fort.

Le soir nous ne jouions plus au vingt-et-un, nous l’interrompîmes pour l’avoir porté trop haut, ce qui avait paru déplaire à l’Empereur, fort ennemi du jeu.

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16th of August 1855 LE MONITEUR UNIVERSEL

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BONAPARTIST MOVEMENT

EVERYTHING FOR AND BY THE PEOPLE
« For the Honour of France, for the sacred interests of Humanity »

(Napoleon the Great, 17th of Ventôse Year VIII – Saturday 8th March 1800)

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Aigle_Empire_MOUVEMENT BONAPARTISTE

YESTERDAY

« National feast-day of St Napoleon »

Project

« The Emperor, in his care for all that concerns the interests of the Army, has wished to improve the situation of the widows and orphans of those who die in combat, and, according to His Majesty’s orders, the Council of State is presented with a motion whose purpose is to double the sum of the pension paid annually to widows and orphans of servicemen of all ranks killed facing the enemy or who succumb due to war.

This motion will be taken to the Corps législatif [the lower house of Parliament] in its very next session, and the minister of War is authorised forthwith to provisionally raise these pensions with the funds at his disposal and which are drawn from national subscriptions. »

Aigle_Empire_MOUVEMENT BONAPARTISTE

TODAY

To His Excellency François Hollande, President of the French Republic, co-prince of Andorra, and to Monsieur Jean-Yves LeDrian, minister of Defence.

Open letter To the Heads of State and Peoples of the Francophonie

Open Letter to His Excellency Nicolas Sarkozy, President of the French Republic, Co-Prince of Andorra, and to the minister Secretary of State, minister of Defence and of War Veterans.

 

Aigle_Empire_MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOMORROW

Territorial Organisation of the Bonapartist Movement,

17th of February 2015.

 

8th OF MAY

11th OF NOVEMBER 

YOUTUBE

LA MÉMOIRE SE TRANSMET, L’ESPOIR SE DONNE

(REMEMBRANCE IS TRANSMITTED, HOPE IS GIVEN)

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 16-21/08/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Mercredi 16 au lundi 21 août 1815.

NAVIGATION
UNIFORMITE
OCCUPATIONS
SUR LA FAMILLE DE L’EMPEREUR
SON ORIGINE
ANECDOTES

Nous doublâmes le cap Finisterre le 16, le cap Saint-Vincent le 18 ; nous étions par le travers du détroit de Gibraltar le 19, et nous continuâmes les jours suivans à faire voile le long de l’Afrique, vers Madère. Notre navigation n’offrait rien de remarquable, et toutes nos journées se ressemblaient dans nos habitudes et l’emploi de nos heures ; le sujet de la conversation seul pouvait offrir quelque différence.

L’Empereur restait toute la matinée dans sa chambre : la chaleur était grande ; il ne s’habillait pas, et il demeurait à peine vêtu. Il n’avait point de sommeil, et se levait plusieurs fois dans la nuit. La lecture était son grand passe-temps. Il me faisait venir presque tous les matins ; je lui traduisais ce que l’Encyclopédie britannique ou tous les livres que nous avions pu trouver à bord contenaient sur Sainte-Hélène ou sur les pays dans le voisinage desquels nous naviguions. Cela ramena naturellement sous les yeux mon Atlas historique ; il n’avait fait que l’entrevoir à bord du Bellérophon, et auparavant il n’en avait qu’une très fausse idée. Il s’en occupa trois ou quatre jours de suite : il s’en disait enchanté ; il ne revenait pas de la quantité de choses qu’il y trouvait, de l’ordre et de l’à-propos dans lesquels elles se présentaient ; il n’avait eu jusque-là, disait-il nulle idée de cet ouvrage. C’étaient les cartes géographiques seules qu’il parcourait, passant toutes les autres ; la mappemonde surtout fixait particulièrement son attention et son suffrage. Je n’osais lui dire et lui prouver que que la géographie était néanmoins la partie faible ; qu’elle présentait beaucoup moins de travail et de fond ; que les tableaux généraux et les tableaux généalogiques étaient bien supérieurs : les tableaux généraux pouvant être difficilement surpassés par leur méthode, leur symétrie, leur clarté et la faculté de leur usage ; et les tableaux généalogiques présentant, chacun isolément, une petite histoire entière du pays qu’ils concernent, ils en étaient tout à la fois et sous tous les rapports l’analyse la plus complète et les matériaux les plus élémentaires.

L’Empereur me demandait si cet ouvrage n’était pas employé dans toutes les éducations. S’il l’eût connu, disait-il, il en eût rempli les lycées et les écoles. Il me demandait aussi pourquoi je l’avais publié sous le nom emprunté de Le Sage. Je répondais que j’en avais publié l’esquisse très informe en Angleterre, au moment de mon émigration, dans un temps où nous exposions nos parens au-dedans par nos seuls noms au-dehors ; et puis encore l’avais-je fait peut-être aussi, lui disais-je en riant, dans mes préjugés d’enfance, à la façon des nobles bretons qui, pour ne pas déroger, déposaient leur épée au greffe durant le temps de leur négoce, etc.

Tous les jours après son dîner, l’Empereur, comme je l’ai déjà dit, se levait fort longtemps avant tout le monde, et le grand maréchal et moi ne manquions pas de le suivre sur le pont ; j’y demeurais même souvent seul, parce que le grand maréchal descendait alors auprès de sa femme, habituellement souffrante.

L’Empereur, après les premières observations sur le temps, le sillage du vaisseau, le vent, prenait un sujet de conversation ; on revenait même à celui de la veille ou des jours précédens ; et après dix ou douze tours de promenade sur la longueur du pont, il allait s’appuyer de coutume sur l’avant-dernier canon de la gauche du vaisseau, près du passavant. Les midshipmen (jeunes aspirans) eurent bientôt remarqué cette prédilection d’habitude et ce canon ne fut appelé dans le vaisseau que le canon de l’Empereur.

C’est là que l’Empereur causait souvent des heures entières, et que j’ai entendu pour la première fois une partie de ce que je vais raconter ; avertissant, du reste, que je transporte ici en même temps ce que j’ai recueilli plus tard dans la foule de conversations éparses qui ont suivi, me proposant en cela de présenter de suite et réuni tout ce que j’ai noté de remarquable sur ce sujet. C’est peut-être ici le lieu de dire ou de répéter une fois pour toutes que si dans ce Journal on trouve peu d’ordre, aucune méthode, c’est que le temps me presse ; que mes contemporains attendent, désirent, et que mon état de santé m’interdit toute application : je crains de n’avoir pas le temps de finir. Voilà mes trop bonnes excuses, mes vrais titres à l’indulgence sur le style de la narration et l’ordonnance des objets : je reproduis à la hâte ce que je retrouve ; j’en demeure à peu près au premier jet.

Le nom de Bonaparte s’écrit indistinctement Bonaparte ou Buonaparte, ainsi que le savent tous les Italiens. Le père de Napoléon écrivait Buonaparte ; un oncle de celui-ci, l’archidiacre Lucien, qui lui a survécu et a servi de père à Napoléon et tous ses frères, écrivait, sous le même toit et dans le même temps, Bonaparte. Napoléon, durant toute sa jeunesse, écrivait Buonaparte, comme son père. Arrivé au commandement de l’armée d’Italie, il se donna bien de garde d’altérer cette orthographe, qui était plus spécialement la nuance italienne ; mais plus tard au milieu des Français, il voulut la franciser, et ne signa plus que Bonaparte.

Cette famille a joué long-temps un rôle distingué en Italie ; elle a été puissante à Trévise ; on la trouve inscrite sur le Livre d’or de Bologne et parmi les patrices florentins.

Lorsque Napoléon, alors général de l’armée d’Italie, entra vainqueur dans Trévise, les chefs de la ville vinrent joyeusement au-devant de lui, et lui présentèrent les titres et les actes qui prouvaient que sa famille y avait joué un grand rôle.

A l’entrevue de Dresde, avant la campagne de Russie, l’empereur François apprit un jour à l’empereur Napoléon, son gendre, que sa famille avait été souveraine à Trévise ; qu’il en était bien sûr, parce qu’il s’en était fait représenter tous les documens. Napoléon lui répondit en riant qu’il n’en voulait rien savoir, qu’il préférait bien plutôt être le Rodolphe d’Habsbourg de sa famille. François y attachait plus d’importance ; il lui disait qu’il était bien indifférent d’avoir été riche et de devenir pauvre ; mais qu’il était sans prix d’avoir été souverain, et qu’il fallait le dire à Marie-Louise, à qui cela ferait grand plaisir.

Lorsque Napoléon, dans la campagne d’Italie, entra dans Bologne, Marescalchi, Caprara et Aldini, depuis si connus en France, députés du sénat de leur ville, vinrent lui présenter avec complaisance leur Livre d’or, où se trouvaient inscrits le nom et les armoiries de sa famille.

Plusieurs maisons ou édifices attestent encore dans Florence l’existence dont y avait jadis joui la famille Bonaparte ; plusieurs demeurent encore chargés de ses écussons.

Un Corse ou un Bolonais, Césari, je crois, choqué à Londres de la manière dont le gouvernement avait reçu la lettre pacifique du général Bonaparte entrant au consulat, publia alors des renseignemens généalogiques qui établissaient ses alliances avec l’antique maison d’Este, Welf ou Guelf, la tige des presens rois d’Angleterre (1).

Le duc de Feltre, ministre de France en Toscane, a rapporté à Paris de la galerie de Médicis le portrait d’une Buonaparte, mariée à un des princes de cette famille. La mère du pape Nicolas V, ou de Paul de Sarzane, était une Bonaparte.

C’est un Bonaparte qui a été chargé du traité par lequel s’est fait l’échange de Livourne contre Sarzane. C’est un Bonaparte à qui, à la renaissance des lettres, on est redevable d’une des plus anciennes comédies, celle de la Veuve, qui est à la Bibliothèque publique à Paris.

Lorsque Napoléon, à la tête de l’armée d’Italie, marchait sur Rome, et recevait à Tolentino les propositions du pape, un des négotiateurs ennemis observa qu’il était le seul Français qui, depuis le connétable de Bourbon, eût marché sur Rome, mais que ce qui ajoutait, disait-il, à cette circonstance quelque chose de bizarre, c’est que l’histoire de la première expédition se trouvait écrite précisément par un des parens de celui qui exécutait la seconde, par monsignor Nicolas Buonaparte, qui a laissé en effet le sac de Rome, par le connétable de Bourbon (2). De là, peut-être, ou du pape mentionné plus haut, le nom de Nicolas, qu’on a voulu, dans certains pamphlets, être celui de l’Empereur, au lieu de Napoléon. Cet ouvrage se trouve dans toutes les bibliothèques ; il est précédé d’une histoire de la maison Buonaparte, imprimé il y a quarante ou cinquante ans, et rédigé par un professeur de l’université de Pise, le docteur Vaccha.

M. de Cetto, ambassadeur de Bavière, m’a répété souvent que les archives de Munich renfermaient un grand nombre de pièces qui témoignent l’illustration de cette maison.

Napoléon, au temps de sa puissance, s’est constamment refusé à toute espèce de travail ou même de conversation sur cet objet. Sous son consulat, il découragea trop bien la première tentative de ce genre, pour que personne essayât d’y revenir. Quelqu’un publia une généalogie dans laquelle on rattachait sa famille à d’anciens rois du Nord ; Napoléon fit persifler cet essaie de la flatterie dans un papier public, où l’on finissait par conclure que la noblesse du Premier Consul ne datait que de Montenotte ou du dix-huit brumaire.

Cette famille fut, comme tant d’autres, victime des nombreuses révolutions qui désolèrent les villes d’Italie ; les troubles de Florence mirent les Bonaparte au nombre des fuorusciti (émigrés). Un d’eux de retira d’abord à Sarzane, et de là passa en Corse, d’où ses descendants ont toujours continué d’envoyer leurs enfans en Toscane, à la brance qui y était demeuré à San-Miniato.

Depuis plusieurs générations, le second des enfans de cette famille a constamment porté le nom de Napoléon, qu’elle tenait, dans l’origine, d’un Napoléon des Ursins, célèbre dans les fastes militaires d’Italie.

Napoléon, après son expédition de Livourne, se rendant à Florence, coucha à San-Miniato chez un vieil abbé Buonaparte, qui traita magnifiquement tout son état-major. Après avoir épuisé tous les souvenirs de famille, il dit au jeune général qu’il allait chercher la pièce la plus précieuse. Napoléon crut qu’il allait lui montrer quelque bel arbre généalogique, fort propre à gratifier sa vanité, disait-il en riant ; mais c’était un mémoire fort en règle, en faveur d’un père Bonaventure Buonaparte, capucin de Bologne, béatifié depuis long-temps, et qu’on n’avait pu faire canoniser à cause des frais énormes que cela eût nécessités. « Le pape ne vous le refusera pas, disait le bon abbé, si vous le demandez ; et s’il faut payer, aujourd’hui ce doit être peu de chose pour vous ».

Napoléon rit beaucoup de la bonhomie du vieux parent qui était si peu en harmonie avec les mœurs du jour, et qui ne se doutait nullement que les saints ne fussent plus de saison.

Arrivé à Florence, Napoléon crut lui être fort agréable en lui procurant le cordon de l’ordre de Saint-Etienne, dont il n’était que simple chevalier ; mais le pieux abbé était moins touché des faveurs de ce monde que de l’attribution céleste qu’il réclamait ; et elle n’était pas, au demeurant, sans des fondemens réels ; le pape, venu à Paris pour couronner l’empereur Napoléon, mit à son tour sur le tapis les titres du père Bonaventure ; c’était lui sans doute, disait-il, qui, du séjour des bienheureux, avait conduit son parent, comme par la main, dans la belle carrière terrestre qu’il venait de parcourir ; c’était ce saint personnage, sans doute, qui l’avait préservé de tout danger dans ses nombreuses batailles, etc., etc. L’Empereur fit constamment la sourde oreille, et laissa à la bienveillance personnelle du pape à faire de lui-même quelque chose pour le bienheureux Bonaventure.

Le vieil abbé, dans la suite, laissa son héritage à Napoléon, qui, étant empereur, en a fait présent à un établissement public de Toscane.

Du reste, il serait difficile de lier ici aucun ensemble généalogique sur de seules conversations, l’Empereur n’ayant jamais regardé, disait-il en riant, un seul de ses parchemins. Ils sont toujours demeurés dans les mains de son frère Joseph, qu’il appelait gaiement le généalogiste de la famille. Et, dans la crainte de l’oublier, je consignerai ici, à ce sujet, que l’Empereur lui a remis, à l’île d’Aix, au moment de son départ, un volume contenant les lettres autographes que lui ont adressées tous les souverains de l’Europe. J’ai montré plus d’une fois mon chagrin à l’Empereur de s’être dessaisi d’un manuscrit historique si précieux (3).

Charles Bonaparte, père de Napoléon, était fort grand de taille, beau, bien fait. Son éducation avait été soignée à Rome et à Pise, où il avait étudié la loi. Il avait de la chaleur et de l’énergie. C’est lui qui, à la consulte extraordinaire en Corse, où l’on proposait de se soumettre à la France, prononça un discours qui enflamma tous les esprits ; il n’avait alors que vingt ans. « Si, pour être libre, il ne s’agissait que de le vouloir, disait-il, tous les peuples le seraient. L’histoire nous apprend cependant que peu sont arrivés au bienfait de la liberté, parce que peu ont eu l’énergie, le courage et les vertus nécessaires ».

Lorsque l’île se trouva conquise, il voulut accompagner Paoli dans son émigration. Un vieux oncle, l’archidiacre Lucien, qui exerçait l’autorité d’un père sur le reste de sa famille, le força de revenir.

Charles Bonaparte, en 1779, fut député, pour la noblesse des Etats de Corse, à Paris, et mena avec lui le jeune Napoléon, alors âgé de dix ans. Il avait passé par Florence, et y avait obtenu une lettre de recommandation du grand-duc Léopold pour la reine de France Marie-Antoinette, sa sœur. Il dut cette lettre au rang et à la considération que la notoriété publique, à Florence, assignait à son nom et à son origine toscane.

A cette époque, deux généraux français se trouvaient en Corse, fort divisés entre eux ; leurs querelles y formaient deux partis : c’étaient M. de Marbeuf, doux et populaire, et M. de Narbonne Pelet, haut et violent. Ce dernier, d’une naissance et d’un crédit supérieurs, devait être naturellement dangereux pour son rival : heureusement pour M. de Marbeuf, beaucoup plus aimé en Corse, la députation de cette province arriva à Versailles. Charles Bonaparte la conduisait ; il fut consulté, et la chaleur de ses témoignages fit donner raison à M. de Marbeuf. Le neveu de ce dernier, archevêque de Lyon et ministre de la feuille des bénéfices, crut devoir en venir faire des remercîmens à Charles Bonaparte ; et, quand celui-ci conduisit son fils à l’école militaire de Brienne, l’archevêque lui donna une recommandation spéciale pour la famille de Brienne, qui y demeurait la plus grande partie de l’année : de là l’intérêt et les rapports de bienveillance des Marbeuf et des Brienne envers les enfans Bonaparte. La malignité s’est égayée à créer une autre cause ; la simple vérification des dates suffit pour la rendre absurde.

Le vieux M. de Marbeuf, commandant dans l’île, demeurait à Ajaccio. La famille Bonaparte y était une des premières. Madame Bonaparte était la plus agréable, la plus belle de la ville : rien de plus naturel que le commandant y fixât ses habitudes, et lui prodiguât ses préférences.

Charles Bonaparte mourut, à trente-huit ans, d’un squirrhe à l’estomac. Il avait éprouvé une espèce de guérison dans un voyage à Paris ; mais il succomba, dans une seconde attaque, à Montpellier, où il fut enterré dans un des couvens de cette ville.

Sous le consulat, les notables de Montpellier, par l’organe de leur compatriote Chaptal, ministre de l’intérieur, firent prier le Premier Consul de permettre qu’ils élevassent un monument à la mémoire de son père. Napoléon les remercia de leurs bonnes intentions, et les refusa. « Ne troublions point le repos des morts, dit-il ; laissons leurs cendres tranquilles. J’ai perdu aussi mon grand-père, mon arrière-grand-père ; pourquoi ne ferait-on rien pour eux. Cela mène loin. Si c’était hier que j’eusse perdu mon père, il serait convenable et naturel que j’accompagnasse mes regrets de quelque haute marque de respect ; mais il y a vingt ans ; cet événement est étranger au public, n’en parlons plus ».

Depuis, Louis Bonaparte, à l’insu de Napoléon, fit exhumer le corps de son père, et le fit transporter à Saint-Leu, où il lui consacra un monument.

Charles Bonaparte n’avait été rien moins que dévot ; il s’était même permis quelques poésies anti-religieuses ; et cependant, à sa mort, il ne se trouvait pas assez de prêtres pour lui à Montpellier, disait l’Empereur : bien différent en cela de son oncle, l’archidiacre Lucien, homme d’église, très pieux et vrai croyant, mort long-temps après dans un âge fort avancé. Au moment de s’éteindre, il se fâcha vivement contre Fesch, qui, déjà prêtre, était accouru en étole et en surplis pour l’assister dans ses derniers momens ; il le pria de le laisser mourir tranquille, et il finit entouré de tous les siens, leur donnant les instructions du sage et la bénédiction des patriarches.

N.B. Après la première édition de cet ouvrage, j’ai reçu prière du cardinal Fesch de vouloir bien appliquer ici quelques redressemens, qui, bien que légers, lui semblaient essentiels, et je n’ai pas cru pouvoir mieux faire à cet égard que de transcrire précisément l’article de sa lettre relatif à cet objet :

« Si vous veniez à faire une autre édition, marque-t-il, je désirerais que vous missiez à l’article où vous parlez de l’archidiacre, quelques mots qui rendraient la scène de ses derniers instans. Je lui demandai s’il ne voulait pas faire entrer son confesseur ; il me répondit qu’il n’avait plus rien à lui dire : or, dans ce moment-là, il avait déjà reçu tous les sacremens de l’Eglise. Un scrupule ou un zèle excessif de ma part ne pouvait pas donner occasion de faire soupçonner que l’archidiacre ne se souciait pas de remplir tous ses devoirs religieux. Il est vrai que l’Empereur n’a dû se souvenir que d’une partie de la chose, puisqu’il ne pût pas entendre ce que je disais au mourant ; et en effet l’Empereur m’a dit la même chose à moi-même, dans des conversations particulières, et ne voulut jamais entendre mon explication. Cependant je pus attester devant Dieu qu’il avait mal saisi ma demande et la réponse de son oncle, si toutefois il put entendre quelque chose. Au demeurant, cela ne fait rien, le défunt archidiacre n’en recevra aucun tort ; on ne doit pas attendre que l’Empereur fasse pour lui une profession de foi ».

L’Empereur revenait souvent sur ce vieil oncle qui lui avait servi de second père, et qui était demeuré long-temps le chef de sa famille. Il était archidiacre d’Ajaccio, l’une des premières dignités de l’île. Ses soins et ses économies avaient rétabli les affaires de la famille, que les dépenses et le luxe de Charles avaient fort dérangées. Le vieil archidiacre jouissait d’une grande vénération et d’une véritable autorité morale dans le canton. Il n’était point de querelle que les paysans et les bergers ne vinssent soumettre à sa décision, et il les renvoyait avec ses jugemens et ses bénédictions.

Charles Bonaparte avait épousé mademoiselle Laetitia Ramolino, dont la mère, devenue veuve, s’était mariée à M. Fesch, capitaine dans un des régimens suisses que Gênes entretenait d’habitude dans l’île. De ce second mariage vint le cardinal Fesch, qui se trouvait ainsi demi-frère de Madame et oncle de l’Empereur.

Madame était une des plus belles femmes de son temps ; sa beauté était connue dans l’île. Paoli, au temps de sa jeunesse, ayant reçue une ambassade d’Alger ou de Tunis, voulut donner aux barbaresques une idée des attraits de ses compatriotes ; il rassembla toutes les beautés de l’île : Madame y tenait le premier rang. Plus tard, dans un voyage pour voir son fils à Brienne, elle fut remarquée, même dans Paris.

Madame, lors de la guerre de la liberté en Corse, partagea souvent les périls de son mari, qui s’y montra fort chaud. Elle le suivit parfois à cheval dans ses expéditions, spécialement durant sa grossesse de Napoléon. Madame avait un grand caractère, de la force d’âme, beaucoup d’élévation et de fierté. Elle a eu treize enfans, et eût pu facilement en avoir beaucoup d’autres, étant devenue veuve à environ trente ans, et ayant prolongé au-delà de cinquante la faculté d’en avoir. De ces treize enfans, cinq garçons seulement et trois filles ont vécu, et tous ont joué un grand rôle sous le règne de Napoléon.

Joseph, l’aîné de tous, qu’on voulut mettre d’abord dans l’église, à cause de l’archêveque de Lyon, Marbeuf, qui tenait la feuille des bénéfices, fit ses études en conséquence ; mais il s’y refusa absolument lorsque le moment arriva de s’engager. Il a été successivement roi de Naples et d’Espagne.

Louis a été roi de Hollande ; et Jérôme, roi de Westphalie ; Elisa, grande-duchesse de Toscane ; Caroline, reine de Naples ; Pauline, princesse Borghèse. Lucien, que son second mariage et une fausse direction de caractère privèrent sans doute d’une couronne, ennoblit du moins son opposition et ses différends avec son frère, en venant, au retour de l’île d’Elbe, se jeter dans ses bras, et cela lorsqu’il était loin de regarder ses affaires comme assurées. Lucien, disait l’Empereur, eut une jeunesse orageuse ; dès l’âge de quinze ans, il fut mené en France par M. de Sémonville, qui en fit de bonne heure un révolutionnaire zélé et un clubiste ardent. Et à ce sujet Napoléon disait qu’on trouvait dans les nombreuses libelles publiées contre lui quelques adresses ou lettres signées Brutus Bonaparte, ou autrement, qu’on lui attribuait ; il n’affirmerait pas, continuait-il, que ces adresses ne fussent de quelqu’un de la famille ; tout ce qu’il pouvait assurer, c’est qu’elles n’étaient pas de lui, Napoléon.

J’ai vu le prince Lucien de fort près après le retour de l’île d’Elbe ; il eût été difficile de montrer des idées politiques plus saines, mieux arrêtées, ainsi qu’un dévouement plus absolu et mieux intentionné.

NOTES

(1) Ce paragraphe s’est trouvé au manuscrit dans un état à me laisser des doutes, et j’ai été sur le point de le supprimer. Toutefois voici ce qui me l’a fait conserver. Que prétends-je ? Principalement laisser des matériaux. Or, indiquer comment je les ai recueillis, dire que je les tiens d’une simple conversation courante, que je puis les avoir défigurés en les saisissant au vol ; en laisser entrevoir les vices possibles, et mettre sur la voie pour y remédier, n’ai-je pas assez rempli mon objet ?

(2) Vérifié à la bibliothèque, où se trouve en effet cette relation du sac de Rome ; mais par Jacques Buonaparte, et non pas Nicolas. Jacques était contemporain du sac de Rome, et témoin oculaire ; on manuscrit a été imprimé pour la première fois à Cologne, en 1756, et le volume renferme une généalogie des Bonaparte, que l’on fait remonter très haut, et qu’on qualifie d’une des plus illustres maisons de la Toscane.

Elle présente quelque chose de bien bizarre sans doute, c’est que le premier Bonaparte, mentionné dans cette généalogie, est dit avoir été exilé de sa patrie comme gibelin. Etait-il donc du destin de cette famille, dans tous les temps, à toutes les époques, de devoir succomber sous la maligne influence des guelfes !

L’éditeur de Cologne écrit tantôt Buonaparte et tantôt Bonaparte.

Ce monsignor Nicolas Buonaparte, donné, ci-dessus au texte, comme l’historien, n’en est que l’oncle ; il est mentionné du reste dans la généalogie comme un savant très distingué, et comme ayant fondé la classe de jurisprudence à l’université de Pise.

(3) A mon retour en Europe, je n’ai pas manqué de m’informer de cet important dépôt, et je me suis empressé de suggérer au prince Joseph de le faire recopier, pour assurer davantage son existence. Quel a été mon chagrin d’apprendre que ce monument historique était égaré, qu’on ne savait ce qu’il était devenu ! Dans quelles mains pourrait-il être tombé ? Puissent-elles apprécier une telle collection, et la conserver à l’histoire !

N.B. Depuis la première publication de mon Mémorial, voici ce que je trouve à ce sujet dans M. O’Meara, édition de Londres, 1822, page 416 :

« Le prince Joseph, avant de quitter Rochefort pour l’Amérique, crut prudent de déposer ces papiers précieux entre les mains d’une personne sur l’intégrité de laquelle il avait le droit de compter ; mais il paraît qu’il en a été bassement trahi ; car il y a peu de mois, ces lettres ont été apportées à Londres dans l’intention d’en trafiquer pour la somme de 30,000 livres sterling ; ce qui a été immédiatement communiqué aux ministres de Sa Majesté et aux ambassadeurs étrangers. Je tiens de bonne source que l’ambassadeur de Russie a payé 10,0000 livres sterling pour racheter les seules lettres de son maître. Parmi divers passages qui m’ont été répétés par ceux qui ont eu la faveur de parcourire les pièces autographes, j’en remarque une du roi de Prusse, écrivant qu’il s’était toujours senti un sentiment paternel pour le Hanovre. En tout il paraît, par ces papiers, que les souverains en général faisaient de vives supplications pour obtenir du territoire ».

Si on m’a dit vrai, il se pourrait qu’en dépit de l’infidélité que nous dévoile M. O’Meara, nous ne demeurassions pourtant pas entièrement privés de la connaissance de ce précieux recueil ; le dépositaire, m’a-t-on assuré, s’étant, par une double vilenie, précautionné d’une copie à l’insu de ceux auxquels il avait vendu les originaux, et s’étant arrangé depuis avec un éditeur qui s’occuperait de sa prochaine publication.

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16 août 1855 LE MONITEUR UNIVERSEL

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité » (Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)
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HIER

« Fête Nationale de Saint Napoléon »

Projet

« L’Empereur, dans sa sollicitude pour tout ce qui se rattache aux intérêts de l’armée, a voulu améliorer la position des veuves et orphelins de ceux qui meurent en combattant, et, d’après les ordres de Sa Majesté, le conseil d’État est saisi d’un projet de loi ayant pour objet de doubler le chiffre de la pension viagère attribuée aux veuves et orphelins des militaires de tous grades tués à l’ennemi ou qui succombent par le fait de la guerre.

Ce projet de loi sera porté au Corps Législatif dans sa plus prochaine session, et dès à présent le ministre de la guerre est autorisé à augmenter provisoirement ces pensions avec les fonds dont il dispose et qui proviennent des souscriptions nationales. »

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AUJOURD’HUI

https://mouvementbonapartiste.wordpress.com/2013/07/14/a-son-excellence-francois-hollande-president-de-la-republique-francaise-co-prince-dandorre-et-a-m-jean-yves-ledrian-ministre-de-la-defense/

https://mouvementbonapartiste.wordpress.com/2012/06/25/lettre-ouverte-aux-chefs-detat-et-peuples-de-la-francophonie/

https://mouvementbonapartiste.wordpress.com/2012/06/25/lettre-ouverte-a-son-excellence-nicolas-sarkozy-president-de-la-republique-francaise-co-prince-dandorre-et-a-monsieur-le-ministre-secretaire-detat-ministre-de-la-defense-et-des-anciens-combatta/

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DEMAIN

Organisation départementale du Mouvement Bonapartiste.

17 février 2015.

8 MAI

11 NOVEMBRE 

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LA MÉMOIRE SE TRANSMET, L’ESPOIR SE DONNE

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 15/08/1815

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« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Mardi 15 août 1815.

FAVEUR BIZARRE DE LA FORTUNE

Dans la matinée nous avons demandé à être admis près de l’Empereur ; nous sommes entrés tous à la fois chez lui ; il n’en devinait pas la cause : c’était sa fête, il n’y avait pas pensé. Nous avions l’habitude de le voir ce jour-là dans des lieux plus vastes et tout remplis de sa puissance ; mais nous n’avions jamais apporté de vœux plus sincères et des cœurs plus pleins de lui.

Nos journées se ressemblaient toutes : le soir nous jouions constamment au vingt-et-un ; l’amiral et quelques Anglais étaient parfois de la partie. L’Empereur se retirait après avoir perdu d’habitude ses dix ou douze napoléons ; cela lui était arrivé tous les jours, parce qu’il s’obstinait à laisser son napoléon jusqu’à ce qu’il en eût produit un grand nombre. Aujourd’hui il en avait produit jusqu’à quatre-vingts ou cent ; l’amiral tenait la main, l’Empereur voulait laisser encore pour connaître jusqu’à quel point il pourrait atteindre ; mais il crut voir qu’il serait tout aussi agréable à l’amiral qu’il n’en fit rien : il eût gagné seize fois, et eût pu atteindre au-delà de soixante mille napoléons. Comme on s’extasiait sur cette faveur singulière de la fortune en faveur de l’Empereur, un des Anglais fit la remarque qu’aujourd’hui c’était le 15 août, jour de sa naissance et de sa fête.

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02/08/2014 + 15/08/2015

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« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 11 – 14/08/1815

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TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Vendredi 11 au lundi 14 août 1815.

DETAILS ET HABITUDES DE L’EMPEREUR A BORD

Nous faisions route pour traverser le golfe de Gascogne et doubler le cap Finistère. Le vent était favorable, mais faible ; la saison fort chaude ; nos journées des plus monotones. L’Empereur déjeunait dans sa chambre, à des heures irrégulières. Nous, les Français, déjeunions à dix heures, à notre manière, les Anglais avaient déjeuné à huit heures, à la leur.

L’Empereur, dans la matinée, appelait quelqu’un de nous tour à tour, pour connaître le journal du vaisseau, les lieues parcourues, l’état du vent, les nouvelles, etc., etc. Il lisait beaucoup, s’habillait vers quatre heures, et passait alors dans la salle commune, où il jouait aux échecs avec un de nous ; à cinq heures, l’amiral, venu de sa chambre quelques instants auparavant, lui disait qu’on était servi.

Tout le monde sait que l’Empereur n’était guère plus d’un quart d’heure à diner : ici, les deux services seulement tenaient d’une heure à une heure et demie ; c’était pour lui une des contrariétés les plus pénibles, bien qu’il n’en témoignât jamais rien ; sa figure, ses gestes, toute sa personne, étaient constamment impassibles. Cette cuisine nouvelle, la différence des mets, leur qualité, n’ont jamais obtenu de lui ni approbation ni rebut ; jamais il n’a exprimé ni désir ni contrariété ; il était servi par ses deux valets de chambre, placés derrière lui. Dans le principe, l’amiral voulait lui offrir de toutes choses ; mais il suffisait du simple remercîment de l’Empereur, et de la manière dont il fut exprimé, pour qu’il n’y revînt pas. Néanmoins l’amiral continua toujours à être très-attentif ; seulement ce n’était plus qu’aux valets de chambre qu’il indiquait ce qu’il pouvait y avoir de préférable ; ceux-ci s’en occupaient seuls ; l’Empereur y demeurait tout-à-fait étranger, ne voyant, ne cherchant, n’apercevant rien ; généralement gardant le silence, et demeurant au milieu de la conversation (bien que toujours en français, mais très-réservée) comme s’il ne l’eût pas entendue. S’il lui arrivait de rompre le silence, c’était pour faire quelques questions scientifiques ou techniques ou pour adresser quelques paroles à ceux que l’amiral invitait occasionnellement à dîner. J’étais alors, la plupart du temps, celui à qui l’Empereur adressait les questions pour que je les traduisisse.

On sait que les Anglais ont l’habitude de rester fort long-temps à table, après le dessert, pour boire et causer : l’Empereur déjà très fatigué par la longueur des services, n’eût pu supporter cet usage ; aussi et dès le premier jour, immédiatement après le café, il se leva, et alla sur le pont ; le grand-maréchal et moi nous le suivîmes. L’amiral en fut déconcerté ; il se permit de s’en exprimer légèrement avec les siens ; mais la comtesse Bertrand, dont l’anglais est la langue maternelle, reprit avec chaleur : « N’oubliez pas, monsieur l’amiral, que vous avez affaire à celui qui a été le maître du monde, et que les rois briguaient l’honneur d’être admis à sa table. – Cela est vrai », répondit l’amiral. Et cet officier, qui du reste a de la justesse dans l’esprit, une certaine convenance des manières, et parfois beaucoup de grâce, s’empressa de faciliter, dès ce moment, cet usage de l’Empereur : il hâta les services, et demandait, avant le temps, le café pour l’Empereur et ceux qui devaient sortir avec lui. Dès que l’Empereur avait achevé, il partait ; tout le monde se levait jusqu’à ce qu’il fut hors de la chambre ; le reste demeurait à boire plus d’une heure encore.

L’Empereur se promenait alors sur le pont jusqu’à la nuit avec le grand maréchal et moi ; ce qui devint une chose de tous les jours et consacrée.

L’Empereur rentrait ensuite dans le salon, et nous nous mettions à jouer au vingt-et-un. Il se retirait d’ordinaire au bout d’une demi-heure.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 10/08/1815

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TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Jeudi 10 août 1815.

NOUS PERDONS LA TERRE DE VUE
REFLEXIONS

Le 10, nous fûmes tout-à-fait hors de la Manche, et nous perdîmes la terre de vue. Alors commencèrent à s’accomplir nous nouvelles destinées. Ce moment vint remuer encore une fois le fond de mon cœur ; certains objets y retrouvèrent tout leur empire : je mettais une satisfaction amère à me déchirer de mes propres mains ! « O vous que j’aimais ! qui m’attachiez à la vie ! mes vrais amis, mes plus chères affections, je me suis montré digne de vous ! soyez-le de moi, ne m’oubliez jamais »

Cependant nous faisions route, et bientôt nous allions être hors de l’Europe. Ainsi, en moins de six semaines, l’Empereur avait abdiqué son trône, il s’était remis entre les mains des Anglais, il se trouvait condamné sur un roc au milieu du vaste Océan. Certes, c’est une échelle peu commune pour mesurer les chances de la fortune et les forces de l’âme ! Toutefois l’histoire jugera, avec plus d’avantage que nous, ces trois autres circonstances : elle aura à prononcer sur un horizon entièrement dégagé ; nous, nous n’aurons été que dans les nuages.

A peine Napoléon avait-il abdiqué que, voyant se dérouler les malheurs de la patrie, on lui a fait une faute de ce grand sacrifice. Dès qu’on l’a su prisonnier à Plymouth, on l’a blâmé de sa noble magnanimité ; il n’est pas jusqu’à s’être laissé mettre en route pour Sainte-Hélène dont on n’ait osé lui faire reproche : tel est le vulgaire ! ne prononçant jamais que sur ce qu’il voit à l’instant même. Mais, à côté des maux qu’une résolution n’a pu prévenir, il faudrait savoir mettre tous ceux que la résolution contraire aurait amenés.

Napoléon, en abdiquant, a réuni tous les amis de la patrie vers un seul et même point : son salut ! Il a laissé la France ne réclamant plus, devant toutes les nations, que le droit sacré de l’indépendance des peuples ; il a ôté tout prétexte aux alliés de ravager et morceler notre territoire ; il a détruit toute idée de son ambition personnelle ; il est sorti le héros d’une cause dont il demeure le messie. Si l’on n’a pas retiré de son génie et de ses forces ce qu’on pouvait en attendre comme citoyen, la faute en est seule à l’impéritie ou à la trahison du gouvernement transitoire qui lui a succédé. Rendu à Rochefort, et le capitaine des frégates refusant de sortir, devait-il perdre le fruit de son abdication ? Devait-il rentrer dans l’intérieur, se mettre à la tête de simples bandes, quand il avait renoncé à des armées ? nourrir en désespéré une guerre civile sans résultat, qui ne pouvait servir qu’à perdre les derniers soutiens, les futures espérances de la patrie ? Dans cet état des choses, il prit la résolution la plus magnanime : elle est digne de sa vie, et répond à vingt ans de calomnies ridiculement accumulées sur son caractère. Mais que dira l’histoire, de ces ministres d’une nation libérale, gardiens et dépositaires des droits du peuple, toujours ardens à recueillir des Coriolans, n’ayant que des chaînes pour un Camille ?

Quant au reproche de s’être laissé déporter à Sainte-Hélène, il serait honteux d’y répondre. Se défendre corps à corps dans une chambre de vaisseau, tuer quelqu’un de sa propre main, essayer de mettre le feu aux poudres, est tout au plus d’un flibustier. La dignité dans le malheur, la soumission à la nécessité, ont aussi leur gloire ; c’est celle des grands hommes que l’infortune terrasse.

Quand les ministres anglais se trouvèrent maîtres de la personne de Napoléon, la passion les gouverna beaucoup plus que la justice et la politique. Ils négligèrent le triomphe de leurs lois, méconnurent les droits de l’hospitalité, oublièrent leur honneur, compromirent celui de leur pays. Ils arrêtèrent de reléguer leur hôte au milieu de l’Océan, de le retenir captif sur un rocher, à deux mille lieues de l’Europe, loin de la vue et de la communication des hommes : on eût dit qu’ils eussent voulu confier aux angoisses de l’exil, aux fatigues du voyage, aux privations de toute espèce, à l’influence mortelle d’un soleil brûlant, une destruction dont ils n’osaient pas se charger eux-mêmes. Toutefois, pour s’associer en quelque sorte le vœu de la nation et la nécessité des circonstances, les papiers publics, à leur instigation, aiguillonnèrent les passions de la multitude, en remuant la fange des calomnies et des mensonges passés ; tandis que, de leur côté, les ministres déclarèrent que leur détermination n’était qu’un engagement pris avec les alliés. Or, nous nous présentâmes au moment même de l’effervescence, au moment où l’on réveillait ainsi tout ce qui pouvait rendre odieux : les feuilles étaient pleines des déclamations les plus virulentes ; on y reproduisait avec fiel tous les actes, les expressions mêmes qui, durant cette lutte de vingt ans, pouvaient blesser l’orgueil national et ranimer la haine. Cependant, durant le séjour que nous fîmes à Plymouth, le mouvement de toute l’Angleterre qui se précipitait vers le sud pour nous apercevoir, l’attitude et les sentimens de ceux qui y parvinrent, purent nous convaincre que cette irritation factice tomberait d’elle-même ; nous pûmes espérer en partant que, le peuple anglais se désintéressant chaque jour davantage d’une cause qui cesse d’être la sienne, l’opinion finirait par se tourner, avec le temps, contre les ministres, et que nous leur préparions, dans l’avenir, de redoutables attaques et une grande responsabilité.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 08 + 09/08/1815

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« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Mardi 8, mercredi 9 août 1815

DESCRIPTION MINUTIEUSE DU LOGEMENT DE L’EMPEREUR A BORD DU NORTHUMBERLAND

Le vaisseau était dans la plus grande confusion, il était encombré d’hommes et d’objets ; nous étions partis dans une si grande hâte que presque rien à bord n’était à sa place, et que, sous voiles, on travaillait sans relâche à l’armement du vaisseau.

Voici la description minutieuse de la partie du vaisseau que nous avons occupée. L’espace en arrière du mât d’artimon renfermait deux pièces en commun et deux chambres particulières ; la première était la salle à manger, d’environ dix pieds de large, ayant de long toute la largeur du vaisseau, éclairée par un sabord aux deux extrémités, et par un vitrage supérieur ; le salon était composé de tout le reste, diminué de deux chambres symétriques, à droite et à gauche, chacune ayant une entrée sur la salle à manger et une autre sur le salon. L’Empereur occupait celle de gauche, où on avait dressé son lit de campagne ; l’amiral avait celle de droite. Il avait été strictement recommandé surtout que le salon demeurât en commun, qu’il ne fût pas abandonné à l’Empereur en propre ; les ministres avaient poussé la sollicitude jusqu’à s’alarmer d’une si triviale déférence.

La table à manger suivait la forme de la salle. L’Empereur s’y trouvait adossé au salon, regardant dans le sens du vaisseau ; à sa gauche était madame Bertrand ; à sa droite l’amiral, à la droite de celui-ci, madame de Montholon ; la table tournait alors : sur le petit côté était le commandant du vaisseau (capitaine Ross) ; en face de lui, sur le côté correspondant, était M. de Montholon, à côté de madame Bertrand, puis le secrétaire du vaisseau ; restait le côté opposé à l’Empereur, qui, à partir du commandant du bâtiment, était rempli par le grand maréchal ; le général-colonel du 53e ; moi, et le baron Gourgaud. L’amiral priait tous les jours un ou deux officiers, qui s’intercalaient au milieu de nous. J’étais presque en face de l’Empereur. La musique du 53e, recrutée depuis peu, s’exerçait durant tout le dîner à nos dépens. Nous avions deux services ; mais on manquait de provisions ; d’ailleurs nos goûts étaient si différens de celui de nos hôtes ! ils faisaient, il est vrai, ce qu’ils pouvaient ; mais encore ne devions-nous pas être difficiles. Je fus logé avec mon fils à tribord, par le travers d’un grand mât, dans une petite chambre tracée en toile, et renfermant un canon.

Nous faisions voile, autant que le vent nous le permettait, pour sortir de la Manche, longeant les côtes de l’Angleterre, où l’on envoyait à chaque port chercher des provisions et compléter les besoins du vaisseau. Il nous vint beaucoup d’objets de Plymouth, d’où plusieurs bâtimens nous rejoignirent ; il en fut de même de Falmouth.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 07/08/1815

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TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Lundi 7 août 1815

CONVERSATION AVEC LORD KEITH
VISITE DES EFFETS DE L’EMPEREUR
L’EMPEREUR QUITTE LE BELLEROPHON
SEPARATION
APPAREILLAGE POUR SAINTE-HELENE

L’Empereur adresse à Lord Keith une espèce de protestation nouvelle, sur la violence qu’on faisait à sa personne en l’arrachant du Bellérophon : je vais la porter à bord du Tonnant. L’amiral Keith, très-beau vieillard et de manières parfaites, m’y reçut avec une extrême politesse, mais il évita soigneusement de traiter le sujet, disant qu’il ferait réponse par écrit.

Cela ne m’arrêta pas, j’exposai l’état actuel de l’Empereur ; il était très souffrant, ses jambes enflaient, et je témoignai à lord Keith qu’il serait désirable pour l’Empereur de ne pas appareiller immédiatement. Il me répondit que j’avais été marin, et que je devais voir que son mouillage était critique ; ce qui était vrai.

Je lui exprimai la répugnance de l’Empereur de savoir ses effets fouillés et visités, ainsi que cela venait d’être déclaré, l’assurant qu’il les verrait sans regret jeter préférablement à la mer. Il me répondit que c’était un ordre qui lui était prescrit et qu’il ne pouvait enfreindre.

Enfin je lui demandai s’il serait bien possible qu’on pût en venir au point d’arracher à l’Empereur son épée. Il répondit qu’on la respecterait ; mais que Napoléon serait le seul, et que tout le reste serait désarmé. Je lui montrai que déjà je l’étais : on m’avait ôté mon épée pour me rendre à son bord.

Un secrétaire, qui travaillait à l’écart, fit observer à lord Keith, en anglais, que l’ordre portait que Napoléon lui-même serait désarmé ; sur quoi l’amiral lui répliqua sèchement, en anglais aussi, et autant que j’ai pu en saisir : « Monsieur, occupez-vous de votre travail, laissez-nous à nos affaires ».

Continuant toujours, je passai en revue tout ce qui nous était arrivé. J’avais été le négociateur, disais-je, je devais être le plus peiné ; j’avais le plus de droit d’être entendu. Lord Keith m’écoutait avec une impatience marquée ; nous étions debout, et à chaque instant ses saluts cherchaient à me congédier. Lorsque j’en fus à lui dire que le capitaine Maitland s’était dit autorisé à nous conduire en Angleterre, sans nous laisser soupçonner qu’il nous faisait prisonniers de guerre ; que ce capitaine ne saurait nier sans doute que nous étions venus librement et de bonne foi ; que la lettre de l’Empereur au prince de Galles, dont j’avais préalablement donné connaissance au capitaine Maitland, avait dû nécessairement créer des conditions tacites, dès qu’il n’y avait fait aucune observation ; alors la mauvaise humeur de l’amiral, sa colère même, percèrent tout à fait ; il me dit avec vivacité que dans ce cas le capitaine Maitland aurait été une bête ; car ses instructions n’étaient rien de tout cela, et qu’il en était bien sûr, puisque c’était de lui qu’il les tenait. « Mais, Milord, observai-je en défense du capitaine Maitland, Votre Seigneurie s’exprime ici avec une sévérité dont peut-être elle pourrait être elle-même responsable ; car non seulement le capitaine Maitland, mais encore l’amiral Hotham et tous les officiers que nous vîmes alors, se sont conduits, exprimés de la même manière vis-à-vis de nous : aurait-il pu en être ainsi su leurs instructions avaient été si claires et si positives ? » Et je le délivrai de moi ; aussi bien il ne tenait plus à voir se prolonger un sujet qui probablement, dans son for intérieur, n’était pas sans quelque délicatesse pour lui.

Un officier des douanes et l’amiral Cockburn firent la visite des effets de l’Empereur : ils saisirent quatre mille napoléons, et en laissèrent quinze cents pour payer les gens : c’était là tout le trésor de l’Empereur.

L’amiral parut singulièrement mortifié du refus de chacun de nous de l’assister contradictoirement dans son opération, bien nous en fussions requis. Ce qui lui démontrait suffisamment combien cette mesure nous paraissait outrageante pour l’Empereur, et peu honorable pour celui qui l’exécutait.

Cependant le moment de quitter le Bellérophon était arrivé. L’Empereur était enfermé depuis long–temps avec le grand-maréchal ; nous étions dans la pièce qui précédait ; la porte s’ouvre ; le duc de Rovigo, fondant en larmes, sanglotant, se précipite aux pieds de l’Empereur ; il lui baisait les mains. L’Empereur, calme, impassible, l’embrassa, et se mit en route pour gagner le canot. Chemin faisant, il saluait gracieusement de la tête ceux qui étaient sur son passage. Tous ceux des nôtres que laissions en arrière étaient en pleurs ; je ne pus m’empêcher de dire à lord Keith, avec qui je causais en ce moment : « Vous observez, Milord, qu’ici ceux qui pleurent sont ceux qui restent ».

Nous gagnâmes le Northumberland ; il était une ou deux heures. L’Empereur resta sur le pont, et causa volontiers et familièrement avec les Anglais qui s’en approchèrent.

Lord Lowther et un M. Littleton eurent avec lui une conversation longue et suivie sur la politique et la haute administration. Je n’en ai rien entendu, l’Empereur semblant avoir désiré que nous le laissassions à lui-même ; mais il s’est plaint plus tard, à la lecture des journaux anglais qui rendaient compte de cette conversation, que ses paroles avaient été étrangement défigurées.

Au moment d’appareiller, un cutter, qui rôdait autour du vaisseau pour en éloigna les curieux, coula, très près de nous, un bateau rempli de spectateurs. La fatalité les avait amenés de fort loin pour être victimes ; deux femmes, m’a-t-on dit, y ont péri. Enfin nous mettons sous voiles pour Sainte-Hélène, treize jours après notre arrivée à Plymouth et quarante après notre départ de Paris.

Ceux des nôtres que l’Empereur n’avait pu emmener sont les derniers à quitter le vaisseau, emportant des témoignages de sa satisfaction et de ses regrets. Ce furent encore bien des pleurs, et une dernière scène fort touchante. L’Empereur s’est retiré, vers sept heures, dans la chambre qui lui avait été destinée.

Les ministres anglais avaient fort blâmé le respect qu’on avait témoigné à l’Empereur à bord du Bellérophon : ils avaient donné des ordres en conséquence ; aussi, affectait-on, à bord du Northumberland, des expressions et des manières toutes différentes : on s’empressait ridiculement surtout de se recouvrir devant lui ; il avait été sévèrement enjoint de ne lui donner d’autre qualification que celle de général, et de ne le traiter qu’à l’avenant. Tel fut l’ingénieux biais, l’heureuse conception qu’enfanta la diplomatie des ministres d’Angleterre, tel fut le titre qu’ils imaginèrent de donner à celui qu’ils avaient reconnu comme premier consul ; qu’ils avaient si souvent qualifié du chef du gouvernement français, avec lequel ils avaient traité comme Empereur à Paris, lors de lord Lauderdale, et peut-être même signé des articles à Châtillon. Aussi, dans un moment d’humeur, échappa-t-il à l’Empereur de dire en expressions fort énergiques : « Qu’ils m’appellent comme ils voudront, ils ne m’empêcheront pas d’être moi ». Il était en effet bizarre et surtout ridicule de voir les ministres anglais mettre une haute importance à ne donner que le titre de général à celui qui avait gouverné l’Europe, y avait fait sept à huit rois, dont plusieurs retenaient encore ce titre de sa création ; qui avait été plus de dix ans Empereur des Français, avait été oint et sacré en cette qualité par le chef suprême de l’Eglise ; qui comptait deux ou trois élections du peuple français à la souveraineté ; qui avait été reconnu Empereur par tout le continent de l’Europe, avait traité comme tel avec tous les souverains, et conclu, avec eux tous, des alliances de sang et d’intérêts : il réunissait donc sur sa personne la totalité des titres religieux, civils et politiques qui existent parmi les hommes, et que, par une singularité bizarre, mais vraie, aucun des princes régnant en Europe n’eût pu montrer accumulée de la sorte sur le premier, le chef, le fondateur de sa dynastie. Toutefois l’Empereur, qui avait eu l’intention de prendre un nom d’incognito, en débarquant en Angleterre, celui de colonel Duroc ou Muiron, n’y songea plus dès qu’on s’obstina à lui disputer ses vrais titres.

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LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 06/08/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Dimanche 6 août 1815

MOUILLAGE A START-POINT
PERSONNES QUI ACCOMPAGNERONT L’EMPEREUR

Nous mouillâmes, vers le milieu du jour, à Start-point, où un vaisseau n’est pas en sûreté, et nous n’avions pourtant que deux pas à faire pour être fort bien dans Torbay ; cette circonstance nous étonnait. Toutefois nous avions appris que notre but était d’aller au-devant du Northumberland, dont on avait pressé la sortie de Portsmouth en toute hâte. Ce vaisseau parut, en effet, avec deux frégates chargées de troupes qui devaient composer la garnison de Sainte-Hélène. Tout cela vint mouiller près de nous, et les communications entre eux devinrent fort actives ; les précautions, pour qu’on ne nous abordât pas, continuèrent toujours. Cependant le mystère de notre appareillage précipité de Plymouth et de toutes les manœuvres qui avaient suivi perça tant bien que mal. L’amiral Keith avait été averti, nous dit-on, par le télégraphe, qu’un officier public venait de partir de Londres, avec un ordre d’habeas corpus, pour réclamer la personne de l’Empereur, au nom des lois ou d’un tribunal. Nous n’avons pu vérifier ni les motifs ni les détails. Lord Keith, ajoutait-on, avait à peine eu le temps d’échapper à cet embarras ; il avait dû se transporter précipitamment de son vaisseau sur un brick, et disparaître au jour de la rade de Plymouth : c’était le même motif qui nous tenait hors de Torbay.

Les amiraux Keith et Cockburn sont venus à bord du Bellérophon ; le dernier commande le Northumberland : ils ont conféré avec l’Empereur, et lui ont remis un extrait des instructions relatives à notre déportation et à notre séjour à Sainte-Hélène. Elles portaient qu’on devait le lendemain visiter tous nos effets, pour nous prendre en garde, disait-on, l’argent, les billets, les diamans appartenant à l’Empereur ainsi qu’à nous. Nous apprîmes aussi que le lendemain on nous ôterait nos armes, et qu’on nous transporterait à bord du Northumberland. Voici ces pièces :

« Toutes les armes quelconques seront prises des Français de tous rangs qui sont à bord du vaisseau que vous commandez, seront soigneusement ramassées, et demeureront à votre charge tant qu’ils resteront à bord du Bellérophon ; elles seront ensuite à la charge du capitaine du vaisseau à bord duquel ils seront transportés. Start-bay, 6 août 1815. »

« Lorsque le général Bonaparte sera conduit du Bellérophon à bord du Northumberland, ce sera un moment convenable pour l’amiral sir G. Cockburn de diriger la visite des effets que le général portera avec lui.

« L’amiral sir G. Cockburn laissera passer les articles de meubles, les livres, les vins, que le général pourrait avoir avec lui. (Les vins ! observation bien digne des ministres anglais.)

« Sous l’article des meubles, on comprendra l’argenterie, pourvu qu’elle ne soit pas en si grande quantité qu’on pût la regarder moins comme un usage domestique que comme une propriété convertible en espèces.

« Il devra abandonner son argent, ses diamans et tous ses billets négociables, de quelque nature qu’ils soient.

Le gouverneur lui expliquera que le gouvernement britannique n’a nullement l’intention de confisquer sa propriété, mais seulement d’en saisir l’administration, afin de l’empêcher d’en faire un instrument d’évasion.

« L’examen doit être fait en présence de quelques personnes nommées par le général Bonaparte, et un inventaire de ces effets devra demeurer signé de ces personnes, aussi bien que par le contre-amiral, ou tout autre individu désigné par lui pour assister à cet inventaire. L’intérêt ou le principal, suivant le montant de la somme, sera applicable à ses besoins, et la disposition en demeurera à son choix. A ce sujet, il communiquera de temps en temps ses désirs, d’abord à l’amiral, et ensuite au gouverneur, quand celui-ci sera arrivé ; et à moins qu’il n’y ait lieu à s’y opposer, ils donneront des ordres nécessaires, et paieront les dépenses par des billets tirés sur le trésor de Sa Majesté.

« En cas de mort (quelle prévoyance !!!), la disposition des biens du général sera déterminée par son testament, les contenus duquel, il peut en être assuré, seront strictement observés. Comme il pourrait se faire qu’une partie de sa propriété vint à être dite celle des personnes de sa suite, celles-ci seront soumises aux mêmes règles.

« L’amiral ne prendra à bord personne de la suite du général Bonaparte, pour Sainte-Hélène, que ce ne soit du propre consentement de cette personne, et après qu’il lui aura été expliqué qu’elle devra être soumise à toutes les règles qu’on jugera convenable d’établir pour s’assurer de la personne du général. On laissera savoir au général que, s’il essayait de s’échapper, il s’exposerait à être mis en prison (en prison !!!), ainsi que quiconque de sa suite qui serait découvert cherchant à favoriser son évasion. (Plus tard le bill du parlement soumet ces derniers à la peine de mort).

« Toutes les lettres qui lui seront adressées, ainsi qu’à ceux de sa suite, seront données d’abord à l’amiral ou au gouverneur, qui les lira avant de les rendre ; il en sera de même des lettres écrites par le général ou ceux de sa suite.

« Le général doit savoir que le gouverneur ou l’amiral ont reçu l’ordre positif d’adresser au gouvernement de Sa Majesté tout désir ou représentation qu’il jugera faire : rien là-dessus n’est laissé à leur discrétion ; mais le papier sur lequel les représentations seraient faites doit demeurer ouvert, pour qu’ils puissent y joindre les observations qu’ils jugeront convenables. »

On se peindrait difficilement la masse et la nature de nos sentimens, dans ce moment décisif où s’accumulaient en foule tant de violences, d’injustices et d’outrages !

L’Empereur, contraint de réduire sa suite à trois personnes, arrêta son choix sur le grand-maréchal, moi, MM. de Montholon et Gourgaud. Les instructions ne permettant pas à l’Empereur d’emmener que trois officiers, il fut convenu de me considérer comme purement civil, et d’admettre un quatrième, à l’aide de cette interprétation.

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2024/02/17

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Organisation départementale du Mouvement Bonapartiste. 17 février 2015. | #MouvementBonapartiste

Organisation départementale du Mouvement Bonapartiste. 17 février 2015.

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Organización departamental del Movimiento Bonapartista, 17 de febrero del 2015. | #MovimientoBonapartista

Organización departamental del Movimiento Bonapartista, 17 de febrero del 2015.

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Organizzazione dipartimentale del Movimento Bonapartista, 17 Febbraio 2015. | #MovimentoBonapartista

Organizzazione dipartimentale del Movimento Bonapartista, 17 Febbraio 2015.

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Territorial Organisation of the Bonapartist Movement, 17th of February 2015. | #BonapartistMovement

Territorial Organisation of the Bonapartist Movement, 17th of February 2015.

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Den lokale forening af Bonapartist Bevægelsen, den 17. februrar 2015 | #BonapartistBevægelsen

Den lokale forening af Bonapartist Bevægelsen, den 17. februrar 2015

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Территориальная организация Бонапартистского Движения, 17-го февраля 2015 года. | #БонапартистскогоДвижения

https://mouvementbonapartiste.wordpress.com/2015/09/17/

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Rozhodnutí, 17. února 2015.

#HnutíBonapartiste

https://mouvementbonapartiste.wordpress.com/2016/12/17/rozhodnuti-17-unora-2015/

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Oddelkov organizacije Bonapartistični Gibanja. 17. februar 2015.

#BonapartisticniGibanje

https://mouvementbonapartiste.wordpress.com/2016/08/17/oddelkov-organizacije-bonapartisticni-gibanja-17-februar-2015/

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Επαρχιακή Ομάδα του Βοναπαρτιστικού Κινήματος, 17 Φεβρουαρίου 2015

#βοναπαρτιστικοκινημα

ΒΟΝΑΠΑΡΤΙΣΤΙΚΟ ΚΙΝΗΜΑ

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#RuchBonapartystów

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Обласні оргвнізації Бонапартиського Руху.

Рішення, 17-го лютого 2015 року

#БОНАПАРТИСЬКИЙ РУХ

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Одлука од 17. фебруара 2015.

#бонапартистичкипокрет

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ბონაპარტისტული მოძრაობის ტერიტორიული ორგანიზაცია,

17 თებერვალი, 2015.

 #ბონაპარტისტულიმოძრაობა

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NAPOLÉON III – IN MEMORIAM MMXXIV

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)
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Le 9 janvier 1873, à 10h45, Napoléon III est mort à Chislehurst, Angleterre. Depuis, le 9 janvier est l’occasion d’honorer sa mémoire et tous ceux, civils et militaires, qui ont œuvré sous sa direction ou travaillé pour lui en suivant son exemple.

Pour ceux qui pourront assister/participer aux cérémonies du 9 janvier cette année, n’hésitez pas à en parler autour de vous… notamment auprès de ceux qui voudraient y assister.

Pour ceux qui ne pourront y être, ce message s’adresse particulièrement à vous :

– Grâce à internet, il vous est possible, sur Facebook et ailleurs, d’ajouter une photo de profil ou de couverture qui symbolise à vos yeux ce que l’empereur représente pour vous.
– Et bien sûr, vous pouvez aussi inviter des proches pour un repas de souvenir en famille et/ou entre amis.

FACEBOOK : 9 JANVIER 2017

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NIII et les inondés de Lyon 1856

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NAPOLEÓN III – IN MEMORIAM MMXXIV

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MOVIMIENTO BONAPARTISTA

TODO PARA Y POR EL PUEBLO
« Por el Honor de Francia, por los sagrados intereses de la humanidad »
(Napoleón el Grande, 17 Ventôse VIII – Sábado, 08 de marzo 1800)
♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔

Aigle_Empire_MOUVEMENT BONAPARTISTE

El 9 de enero de 1873, a las 10h45, Napoleón III murió en Chislehurst, Inglaterra. Desde entonces, el 9 de enero es la ocasión de honrar su memoria y a todos aquellos, civiles y militares, que han obrado bajo su dirección o trabajado para él siguiendo su ejemplo.

Para los que puedan asistir/participar a las ceremonias del 9 de enero de este año, no duden en hablar de ellas a su alrededor… en especial con quienes quisieran asistir.

Para los que no puedan estar, este mensaje se dirige particularmente a ustedes:

– Gracias a internet, les es posible, en Facebook y demás, añadir una foto de perfil o de portada que simbolice a su parecer lo que el emperador representa para ustedes.
– Y por supuesto, pueden también invitar allegados para una comida de recuerdo en familia y/o entre amigos.

FACEBOOK 9 DE ENERO 2017

NIII et les inondés de Lyon 1856

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NAPOLEON III – IN MEMORIAM MMXXIV

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BONAPARTIST MOVEMENT

EVERYTHING FOR AND BY THE PEOPLE
« For the Honour of France, for the sacred interests of Humanity »

(Napoleon the Great, 17th of Ventôse Year VIII – Saturday 8th March 1800)

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At 10:45 on the 9th of January 1873, Napoleon III passed away in Chislehurst, England. Ever since, the 9th of January has been a day for honouring his memory and that of the civilians and soldiers who have worked for him, either under his leadership, or following his example.

For those who will be present/ taking part in the ceremonies on the 9th of January this year, don’t forget to mention it to those around you… particularly those who’d like to be there too.

For those who won’t be able to be present, this Facebook event is particularly addressed to you :

– Thanks to internet, you can (on Facebook and elsewhere) add a profil/cover photo that symbolises what the emperor represents for you.
– You can also invite friends for a meal among family and/or friends in honour of the occasion.

FACEBOOK : 9th OF JANUARY 2017 

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NIII et les inondés de Lyon 1856

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LE 2 DÉCEMBRE 2023


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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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LE 2 DÉCEMBRE :

1804

Sacre et couronnement de Napoléon Ier

1805

Victoire d’Austerlitz sur la 3e coalition, gagnée par Napoléon Ier,

ci-après Napoléon le Grand.

1851

« Coup d’État » et surtout, rétablissement du suffrage universel

par Louis-Napoléon Bonaparte.

1852

Suite au plébiscite, Napoléon III devient officiellement empereur des Français.

*****

Pour ceux qui pourront assister/participer aux cérémonies, notamment à Paris et à Ajaccio, n’hésitez pas à en parler autour de vous… notamment auprès de ceux qui voudraient y assister.

Pour ceux qui ne pourront y être, ce message s’adresse particulièrement à vous :

– Grâce à internet, il vous est possible, sur Facebook et ailleurs, d’ajouter une photo de profil ou de couverture commémorant le couronnement, Austerlitz, le rétablissement du suffrage universel ou le Second Empire.

– Et bien sûr, vous pouvez aussi inviter des proches pour un repas de souvenir en famille et/ou entre amis

02/12/2017
02/12/2018
02/12/2019
02/12/2020
02/12/2021
02/12/2022
02/12/2023
02/12/2024
02/12/2025

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NIII et les inondés de Lyon 1856

NAPOLÉON III ET LES INONDÉS DE LYON,  JUIN 1856.

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EL 2 DICIEMBRE 2023


DRAPEAU DU MOUVEMENT BONAPARTISTE

MOVIMIENTO BONAPARTISTA

TODO PARA Y POR EL PUEBLO
« Por el Honor de Francia, por los sagrados intereses de la humanidad »
(Napoleón el Grande, 17 años Ventoso VIII – Sábado, 08 de marzo 1800)

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EL 2 DICIEMBRE

1804

Consagración y coronamiento de Napoleón I.

1805

Victoria de Austerlitz sobre la 3ª coalición, ganada por Napoleón I,

más adelante Napoleón el Grande.

1851

« Golpe de Estado » y sobre todo, restablecimiento del sufragio universal

por Luis-Napoleón Bonaparte.

1852

Como resultado del plebiscito,

Napoleón III se vuelve oficialmente emperador de los franceses.

*****

Para quienes puedan asistir/participar en las ceremonias, especialmente en París y en Ajaccio, no duden en hablar de ello a su alrededor… en lo particular a quienes quisieran asistir.

Para quienes no puedan ir, este mensaje se dirige particularmente a ustedes:

– Gracias a Internet, les es posible, en Facebook y demás, añadir una foto de perfil o de portada conmemorando la coronación, Austerlitz, el restablecimiento del sufragio universal o el Segundo Imperio.

– Y por supuesto, también pueden invitar allegados para una comida de recuerdo en familia y/o entre amigos.

02/12/2020

02/12/2021

02/12/2022

02/12/2023

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NIII et les inondés de Lyon 1856

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THE 2nd OF DECEMBER 2023


DRAPEAU DU MOUVEMENT BONAPARTISTE

BONAPARTIST MOVEMENT

EVERYTHING FOR AND BY THE PEOPLE
« For the Honour of France, for the sacred interests of Humanity »

(Napoleon the Great, 17th of Ventôse Year VIII – Saturday 8th March 1800)

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THE 2nd OF DECEMBER

1804 : Coronation of Napoleon I

1805 : Victory at Austerlitz over the Third Coalition for Napoleon I,

that shall be Napoleon the Great hereafter…

1851 : « Coup d’État » by Louis-Napoleon Bonaparte,

who gives all Frenchmen their vote back.

1852 : Following a plebiscite, Napoleon III officially becomes emperor of the French.

*****

For those who will be present/ taking part in the ceremonies, eg in Paris and Ajaccio this year, don’t forget to mention it to those around you… particularly those who’d like to be there too.

For those who won’t be able to be present, this Facebook event is particularly addressed to you :

– Thanks to internet, you can (on Facebook and elsewhere) add a profil/cover photo commemorating the coronation, Austerlitz, the restoration of universal suffrage (one man = one vote) or the Second Empire.

– And, of course, you can also invite friends for a meal among family and/or friends in honour of the occasion.

02/12/2017

02/12/2018

02/12/2019

02/12/2020

02/12/2021

02/12/2022

02/12/2023

02/12/2024

02/12/2025

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NIII et les inondés de Lyon 1856

NAPOLEON III AND THE FLOOD VICTIMS OF 1856

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BORDEAUX 2023 10 09

BONAPARTIST MOVEMENT WORLDWIDE

MOUVEMENT BONAPARTISTE
BONAPARTIST MOVEMENT WORLDWIDE

FRANCOPHONES

ENGLISH SPEAKERS

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JOURNÉE MONDIALE POUR LES SERVICES D’URGENCE LOCAUX – 18 SEPTEMBRE 2023

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »

(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Aigle_Empire_MOUVEMENT BONAPARTISTE

Le 18 septembre de chaque année, le MB rend hommage aux secouristes locaux partout dans le monde. A cette occasion nous en profitons aussi pour promouvoir les organisations qui les aident, ainsi que leurs familles (notamment en cas de blessure ou de décès en service), pour sensibiliser les gens aux risques et besoins du métier, et pour appeler à les soutenir en manifestant contre les fermetures de casernes, hôpitaux, coupes budgétaires etc.

Pour relayer l’événement, et afin de vous permettre de partager liens utiles, témoignages, articles, vidéos, remerciements et revendications, nous mettons en ligne, chaque année depuis 2011 à l’occasion du bicentenaire des Sapeurs-Pompiers de Paris, un événement Facebook :

18 09 2017

18 09 2018

18 09 2019

18 09 2020

18 09 2021

18 09 2022

18 09 2023

18 09 2024

18 09 2025

Le 18 septembre 2023 marquera les 212 ans de la création des Sapeurs-Pompiers de Paris par Napoléon le Grand. En tant que Mouvement Bonapartiste, nous sommes arrivés à la conclusion qu’il est logique que cette journée soit dédiée aux pompiers et autres services de secours.

Le principe ?

Une déclaration publique de notre soutien pour les Sapeurs-pompiers, les pompiers et secouristes de par le monde, pour et par tous ceux qui veulent y participer

Pendant 24 heures, c’est le moment d’envoyer une carte pour dire merci lorsqu’on a été secouru

…ou lorsqu’un proche l’a été.

Non pas qu’on les oubliera le 19 septembre 2023 à 00h00, mais qu’au moins cette commémoration soit consacrée à leur rendre hommage et à leur dire un grand Merci.

SapeursPompiers01_2011_GF

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GIORNATA MONDIALE – 18 SETTEMBRE 2023

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MOVIMENTO BONAPARTISTA

TUTTO PER E DAL POPOLO
« Per l’Onore della Francia, per i sacri interessi dell’umanità »

(Napoleone il Grande, 17 Ventoso 8 – Sabato 8 Marzo 1800)

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Al 18 di Settembre, ogni anno, il Movimento Bonapartista rende omaggio ai soccorritori locali di tutto il mondo. In questa occasione cogliamo l’opportunità di promuovere le organizzazioni che li sostengono, come anche le loro famiglie (in particolare nel caso di feriti o morti durante il servizio), per avvertire il pubblico dei rischi e delle esigenze di questa professione, e chiedere supporto per loro in protesta alla chiusura di caserme, ospedali, e contro i tagli di budget, etc.

Per rilanciare l’evento, e per permettervi di condividere link utili, testimonianze, articoli, video, tributi e domande, abbiamo creato, ogni anno a partire dal 2011, in occasione del bicentenario dei Sapeurs-Pompiers di Parigi, un evento Facebook :

18 09 2017

18 09 2018

18 09 2019

18 09 2020

18 09 2021

18 09 2022

18 09 2023

18 09 2024

18 09 2025

Aigle_Empire_MOUVEMENT BONAPARTISTE

Il 18th di Settembre 2023 segna il 212° anniversario della creazione dei genieri-pompieri di Parigi da parte di Napoleone il Grande. Come Movimento Bonapartista, abbiamo raggiunto la conclusione che sia logico dedicare questo giorno a onorare i pompieri e gli altri servizi di emergenza di tutto il mondo.

Quali sono i principi di questo evento?

Una pubblica dichiarazione di supporto per i genieri-pompieri, per i pompieri e i servizi di emergenza in tutto il mondo, per e da parte di  tutti quelli che vorrebbero farne parte.

Per 24 ore, è il momento di mandare una cartolina per dire grazie per quando siete stati aiutati

…o per quando qualcuno a voi vicino lo è stato.

Non ce ne dimenticheremo al 19 di Settembre 2023 alle 00:00, ma almeno questa commemorazione sarà dedicata a omaggiarli e per dire un grande « grazie ».

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