LE MEMORIAL DE SAINTE-HELENE – 06/08/1815

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MOUVEMENT BONAPARTISTE

TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)

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Dimanche 6 août 1815

MOUILLAGE A START-POINT
PERSONNES QUI ACCOMPAGNERONT L’EMPEREUR

Nous mouillâmes, vers le milieu du jour, à Start-point, où un vaisseau n’est pas en sûreté, et nous n’avions pourtant que deux pas à faire pour être fort bien dans Torbay ; cette circonstance nous étonnait. Toutefois nous avions appris que notre but était d’aller au-devant du Northumberland, dont on avait pressé la sortie de Portsmouth en toute hâte. Ce vaisseau parut, en effet, avec deux frégates chargées de troupes qui devaient composer la garnison de Sainte-Hélène. Tout cela vint mouiller près de nous, et les communications entre eux devinrent fort actives ; les précautions, pour qu’on ne nous abordât pas, continuèrent toujours. Cependant le mystère de notre appareillage précipité de Plymouth et de toutes les manœuvres qui avaient suivi perça tant bien que mal. L’amiral Keith avait été averti, nous dit-on, par le télégraphe, qu’un officier public venait de partir de Londres, avec un ordre d’habeas corpus, pour réclamer la personne de l’Empereur, au nom des lois ou d’un tribunal. Nous n’avons pu vérifier ni les motifs ni les détails. Lord Keith, ajoutait-on, avait à peine eu le temps d’échapper à cet embarras ; il avait dû se transporter précipitamment de son vaisseau sur un brick, et disparaître au jour de la rade de Plymouth : c’était le même motif qui nous tenait hors de Torbay.

Les amiraux Keith et Cockburn sont venus à bord du Bellérophon ; le dernier commande le Northumberland : ils ont conféré avec l’Empereur, et lui ont remis un extrait des instructions relatives à notre déportation et à notre séjour à Sainte-Hélène. Elles portaient qu’on devait le lendemain visiter tous nos effets, pour nous prendre en garde, disait-on, l’argent, les billets, les diamans appartenant à l’Empereur ainsi qu’à nous. Nous apprîmes aussi que le lendemain on nous ôterait nos armes, et qu’on nous transporterait à bord du Northumberland. Voici ces pièces :

« Toutes les armes quelconques seront prises des Français de tous rangs qui sont à bord du vaisseau que vous commandez, seront soigneusement ramassées, et demeureront à votre charge tant qu’ils resteront à bord du Bellérophon ; elles seront ensuite à la charge du capitaine du vaisseau à bord duquel ils seront transportés. Start-bay, 6 août 1815. »

« Lorsque le général Bonaparte sera conduit du Bellérophon à bord du Northumberland, ce sera un moment convenable pour l’amiral sir G. Cockburn de diriger la visite des effets que le général portera avec lui.

« L’amiral sir G. Cockburn laissera passer les articles de meubles, les livres, les vins, que le général pourrait avoir avec lui. (Les vins ! observation bien digne des ministres anglais.)

« Sous l’article des meubles, on comprendra l’argenterie, pourvu qu’elle ne soit pas en si grande quantité qu’on pût la regarder moins comme un usage domestique que comme une propriété convertible en espèces.

« Il devra abandonner son argent, ses diamans et tous ses billets négociables, de quelque nature qu’ils soient.

Le gouverneur lui expliquera que le gouvernement britannique n’a nullement l’intention de confisquer sa propriété, mais seulement d’en saisir l’administration, afin de l’empêcher d’en faire un instrument d’évasion.

« L’examen doit être fait en présence de quelques personnes nommées par le général Bonaparte, et un inventaire de ces effets devra demeurer signé de ces personnes, aussi bien que par le contre-amiral, ou tout autre individu désigné par lui pour assister à cet inventaire. L’intérêt ou le principal, suivant le montant de la somme, sera applicable à ses besoins, et la disposition en demeurera à son choix. A ce sujet, il communiquera de temps en temps ses désirs, d’abord à l’amiral, et ensuite au gouverneur, quand celui-ci sera arrivé ; et à moins qu’il n’y ait lieu à s’y opposer, ils donneront des ordres nécessaires, et paieront les dépenses par des billets tirés sur le trésor de Sa Majesté.

« En cas de mort (quelle prévoyance !!!), la disposition des biens du général sera déterminée par son testament, les contenus duquel, il peut en être assuré, seront strictement observés. Comme il pourrait se faire qu’une partie de sa propriété vint à être dite celle des personnes de sa suite, celles-ci seront soumises aux mêmes règles.

« L’amiral ne prendra à bord personne de la suite du général Bonaparte, pour Sainte-Hélène, que ce ne soit du propre consentement de cette personne, et après qu’il lui aura été expliqué qu’elle devra être soumise à toutes les règles qu’on jugera convenable d’établir pour s’assurer de la personne du général. On laissera savoir au général que, s’il essayait de s’échapper, il s’exposerait à être mis en prison (en prison !!!), ainsi que quiconque de sa suite qui serait découvert cherchant à favoriser son évasion. (Plus tard le bill du parlement soumet ces derniers à la peine de mort).

« Toutes les lettres qui lui seront adressées, ainsi qu’à ceux de sa suite, seront données d’abord à l’amiral ou au gouverneur, qui les lira avant de les rendre ; il en sera de même des lettres écrites par le général ou ceux de sa suite.

« Le général doit savoir que le gouverneur ou l’amiral ont reçu l’ordre positif d’adresser au gouvernement de Sa Majesté tout désir ou représentation qu’il jugera faire : rien là-dessus n’est laissé à leur discrétion ; mais le papier sur lequel les représentations seraient faites doit demeurer ouvert, pour qu’ils puissent y joindre les observations qu’ils jugeront convenables. »

On se peindrait difficilement la masse et la nature de nos sentimens, dans ce moment décisif où s’accumulaient en foule tant de violences, d’injustices et d’outrages !

L’Empereur, contraint de réduire sa suite à trois personnes, arrêta son choix sur le grand-maréchal, moi, MM. de Montholon et Gourgaud. Les instructions ne permettant pas à l’Empereur d’emmener que trois officiers, il fut convenu de me considérer comme purement civil, et d’admettre un quatrième, à l’aide de cette interprétation.

A propos Mouvement Bonapartiste

JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 6 février 2010 1016 - * Déclaration à la préfecture de Meurthe-et-Moselle. MOUVEMENT BONAPARTISTE Objet : défendre, faire connaître et étendre les principes et valeurs du Bonapartisme. Il s’appuie sur l’adhésion populaire à une politique de redressement conjuguant les efforts des particuliers, associations et services de l’État. Le mouvement défend les principes bonapartistes sur lesquels il est fondé, et qui régissent son fonctionnement intérieur. Il défend également la mémoire de Napoléon le Grand, ainsi que celle de Napoléon III et de leurs fils, Napoléon II et Napoléon IV. Il reconnait Napoléon IV comme ayant régné sans avoir gouverné, en vertu du plébiscite de mai 1870. Le mouvement ne reconnait pas d’empereur après 1879, en vertu de l’absence de plébiscite. Républicain, il privilégie le bonheur, les intérêts et la gloire des peuples, et n’envisage de rétablissement de l’Empire que si les fondements en sont républicains et le régime approuvé par voie référendaire.
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