MOUVEMENT BONAPARTISTE
TOUT POUR ET PAR LE PEUPLE
« Pour l’Honneur de la France, pour les intérêts sacrés de l’Humanité »
(Napoléon le Grand, 17 ventôse an VIII – samedi 8 mars 1800)
♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔♔
Le samedi 3 au mardi 6 février 1816.
*
PROGRÈS DE L’EMPEREUR DANS L’ANGLAIS
*
Le 3 a été affreux, la pluie a été constante ; impossible de sortir. Le mauvais temps a duré plusieurs jours de la sorte ; jamais je n’aurais soupçonné que nous puissions être aussi longtemps sans la possibilité de nous hasarder dehors.
*
L’humidité nous enveloppait de toutes parts, la pluie gagnait au travers de notre toiture. Nos heures intérieures se ressentent de ce mauvais temps du dehors ; j’en étais triste apparemment :
« Qu’avez-vous ? me disait l’Empereur un de ces matins ; depuis quelques jours vous changez, serait-ce le moral ? vous feriez-vous des Dragons à la manière de Mme de Sévigné ? – Je répondais : Sire, c’est le physique, l’état de mes yeux m’attriste à la mort ; car, le moral, je sais le tenir en bride ; au besoin j’aurais le bridon, et Votre Majesté m’a donné des éperons qui seraient une dernière et victorieuse ressource ».
*
Cependant l’Empereur travaillait trois, quatre, jusqu’à cinq heures de temps à l’anglais ; les progrès devenait réellement très grands, il en était parfois frappé lui-même et s’en réjouissait en enfant. Il disait un de ces jours à table, et il répète souvent, qu’il me doit cette conquête, et qu’elle est bien grande. Je n’y aurai pourtant eu d’autre mérite que celui que j’ai employé pour les autres travaux de l’Empereur, d’avoir osé en donner l’idée, d’y être revenu sans cesse ; et, une fois entamée, d’avoir mis dans la partie de l’exécution qui dépendait de moi, une promptitude et une régularité journalière qui faisaient tout son encouragement. S’il arrivait qu’on ne fût pas prêt quand il nous demandait, s’il fallait renvoyer au lendemain, le dégoût le saisissait aussitôt et le travail en demeurait là, jusqu’à ce que quelque chose vînt le remonter. « J’i besoin d’être poussé, me disait-il confidentiellement dans une de ces interruptions passagères, le plaisir d’avancer peut seul me soutenir ; car, mon cher, nous pouvons en convenir entre nous, rien de tout ceci n’est amusant, il n’y a pas le mot pour rire dans toute notre existence ».
*
Avant dîner, l’Empereur faisait toujours plusieurs parties d’échecs. A nos après-dinées nous reprîmes le reversi, qui avait été longtemps abandonné. Comme on ne se payait pas jadis très régulièrement, on convînt désormais d’en faire une masse commune ; on discuta sur sa destination future, l’Empereur demanda les avis ; quelqu’un proposa de l’employer à délivrer la plus jolie esclave de l’île ; cette opinion enleva tous les suffrages, l’on se mit au jeu avec ardeur et la première soirée produisit deux napoléons et demi.
Ping : 2016/02 | mouvementbonapartiste